Violence contre ascendants, 223 personnes arrêtées entre janvier et août 2010

Violence contre ascendants, 223 personnes arrêtées entre janvier et août 2010

Lorsqu’un enfant ne reconnaît pas l’autorité parentale, ce dernier ne reconnaîtra aucune autre autorité.

C’est l’un des fléaux qui mine sérieusement la société algérienne : il s’agit de la violence contre ascendants dont l’ampleur prise depuis quelques années témoigne, à juste titre, d’une régression dramatique dans les relations entre les parents et leur progéniture.

Autres temps, autres mœurs ! Finie cette époque où l’autorité parentale relevait du domaine du sacré et faisait ainsi l’objet d’un respect exemplaire. Une telle considération, quand bien même elle est indispensable pour instaurer l’harmonie au sein de la famille, et partant, au sein de la société toute entière, est hélas en passe de disparaître peu à peu. La violence contre ascendants fait partie de ces pratiques délictuelles dont le traitement par les services de sécurités est presque régulier.

De janvier à août 2010, le commandement de la Gendarmerie nationale a recensé quelque 212 affaires à travers le pays, dont la résolution s’est traduite par l’arrestation de 223 individus.

Ces statistiques rendues publiques hier par la cellule de communication de la Gendarmerie nationale certifient en outre que les fléaux de la violence contre ascendants est malheureusement une pratique qui n’épargne aucune région du pays.

Des affaires de ce genre ont été recensées dans les quatre coins d’Algérie, que ce soit au sein des grandes agglomérations urbaines ou dans les localités à vocation rurale.

Sétif, cette capitale des Hauts plateaux, ressort en tête d’affiche dans le classement des wilayas les plus touchées par le fléau de la violence contre ascendants, lequel classement établi par les services de la gendarmerie pour le compte des huit premiers mois de l’année en cours.

Durant cette période, les éléments de la gendarmerie relevant du groupement de Sétif ont eu à traiter 17 affaires de violence contre ascendant qui se sont soldées par l’interpellation de 22 personnes.

Dans la wilaya de Mostaganem, une douzaine d’affaires du même genre ont été dénombrées de janvier à août 2010, tandis que les dans les wilayas de Batna, Saïda et Tlemcen, une dizaines d’affaires ont été recensées dans chacune d’entre elles.

Ce que dit la loi

La violence contre les ascendants est une pratique punie par la loi algérienne. En ce sens, l’article 267 du code de procédure pénale stipule que tout individu auteur de coups et blessures volontaires contre ses ascendants est passible d’une peine allant de 5 à dix ans de prison ferme. Et dans le cas où cette forme de violence répréhensible provoque un quelconque handicap chez la victime,

la peine encourue peut s’étendre jusqu’à une vingtaine d’années de prison ferme. Ceci dit, parmi les 223 personnes arrêtées par les services de la gendarmerie, l’on retrouve notamment des mineurs qui sont au nombre de neuf au total.

Ce qui dénote d’une réalité très grave partant du fait «qu’un enfant qui ne reconnaît pas l’autorité parentale ne reconnaîtra aucune autre autorité», pour paraphraser les propos d’un officier supérieur de la Gendarmerie nationale.

Par Karim Aoudia