« Nous sommes tous d’accord pour dire non à la violence à l’encontre des femmes et pour dire que cette violence, qui n’est pas une fatalité, est une réalité complexe, multidimensionnelle, douloureuse sur laquelle nous sommes en train d’agir, chacun à son niveau », a précisé Mme Bendjaballah.
A l’occasion de la Journée mondiale contre la violence faite aux femmes, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Souad Bendjaballah, a procédé, hier, à Alger, à l’installation de la commission nationale pour le suivi de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la violence faite aux femmes. « Cette rencontre avec les différents intervenants autour de la question de la violence à l’encontre des femmes est pour nous un moment important », dira la ministre à l’ouverture des travaux. Pour Mme Bendjaballah, la réunion permet d’évaluer « la pertinence et la fiabilité » des instruments et des mécanismes mis en œuvre par l’Etat. « Nous sommes tous d’accord pour dire non à la violence à l’encontre des femmes et pour dire que cette violence, qui n’est pas une fatalité, est une réalité complexe, multidimensionnelle, douloureuse sur laquelle nous sommes en train d’agir, chacun à son niveau », a-t-elle précisé. Elle a indiqué que le gouvernement a adopté la stratégie contre la violence à l’encontre des femmes, la stratégie pour l’intégration socioéconomique des femmes et celle de lutte contre l’analphabétisme. En plus de l’installation de la commission, la ministre a lancé officiellement un manuel de 115 pages à l’usage de l’alphabétisation des femmes « Pour une société apaisée » (Min Adjl moudjamaâ aamin) entrepris avec l’association Iqraa. De son côté, Mme Harmit, du ministère de l’Intérieur, a développé le sujet de la participation de la femme dans le processus électoral algérien. Elle a signalé que « grâce aux encouragements de l’Etat », 31% des membres de l’APN sont des femmes. Fazia Benmansour, du ministère de la Justice, a mis en exergue, dans sa conférence intitulée « Le droit de la femme à une vie sans violence », les textes législatifs protégeant les femmes de toute forme de violence. Elle a également abordé les principes de code de la famille qu’elle considère comme des « avancées considérables ». Pour sa part, Mme Boudamous, du ministère des Affaires religieuses, a mis en lumière le travail de proximité que font les mourchidates et les imams pour endiguer la violence à l’égard des femmes et préserver les foyers. Les représentantes de la Sûreté nationale et la Gendarmerie nationale ont dressé des rapports détaillés sur la violence à l’égard des femmes. Mme Messaoudène et Mme Cherbi ont estimé que quels que soient les cas signalés, la réalité est toujours plus dure. Pour la présidente de l’Association Rachda, Dalila Aouad, il existe, quelque part, une violence « institutionnelle » envers les femmes, surtout à l’égard de celles violées. Elle trouve aberrant que le procureur de la République exige les témoignages d’une tierce personne pour le dépôt de plainte pour abus sexuels. A la fin de la rencontre, Mme Bendjaballah a mis l’accent sur la formation, par ONU-Femmes, des services sociaux et des associations pour être à l’écoute et accompagner les femmes en difficultés.
Abbas A. H.