Le Front Polisario tacle Mohammed VI
Le roi du Maroc est sur la défensive. Il a beau ruer dans les brancards. L’étau ne cesse de se refermer sur lui. Il sait que les vents ne lui sont guère favorables.
Accablé par les rapports du département d’Etat américain, du rapporteur spécial de l’Organisation des Nations unies sur la torture et de ceux des associations internationales de défense des droits de l’homme (Amnesty international, RFK Center, Human Rights Watch…) sur la question des violations des droits de l’homme au Sahara occidental, épinglé par l’Office des Nations unies pour la drogue et le crime, black-listé par les Etats-Unis en ce qui concerne le trafic de cannabis et de cocaïne… le roi du Maroc ne peut ignorer qu’il est dans l’oeil du cyclone. La question sahraouie qui doit se retrouver incessament sous peu sous les feux de la rampe risque de ternir davantage l’image du Royaume. Le Front Polisario vient de lui annoncer la couleur au lendemain du discours particulièrement belliqueux où il a appelé ses sujets (en proie à une crise économique redoutable: chômage, cherté de la vie, augmentation des prix de l’essence…) à se mobiliser et à serrer les rangs autour de la question du Sahara occidental. «Les manoeuvres des adversaires de notre intégrité territoriale ne vont pas s’arrêter, ce qui pourrait placer notre cause devant des développements décisifs…Au lieu d’attendre les attaques de nos adversaires pour y riposter, il faut plutôt les acculer à la défensive, en prenant les devants, en anticipant les événements…» avait-il suggéré le 11 octobre dans un discours tenu à l’occasion de l’ouverture de la session d’automne du Parlement marocain. Le monarque chérifien tente de fédérer ses troupes au moment où le peuple sahraoui se tient debout comme un seul homme pour démontrer qu’il n’a pas renoncé à faire aboutir son combat pour la liberté. A faire face à ses ennemis qu’il a identifiés et qu’il cite nommément au contraire du souverain alaouite qui a sciemment entretenu le flou comme s’il avait à faire à des protagonistes imaginaires. «L’unité nationale a été scellée pour faire face aux agressions trilatérales sauvages, soutenues par les principales forces occidentales et de pays du Golfe, contre le peuple sahraoui sans défense, au moment où il s’apprêtait à récolter le fruit de sa lutte contre l’occupant espagnol», a tenu à souligner, le 12 octobre à Dakhla, le chargé des organisations politiques au secrétariat national du Front Polisario qui a indiqué que «le peuple sahraoui surpris par l’agression opérée par le pays voisin, le Royaume du Maroc, et par la trahison de l’Espagne, a usé de tout son génie pour mettre en place un plan global visant à faire face à cette situation et ce, sur tous les fronts». Mustapha Sayed qui s’est exprimé dans le cadre de la commémoration du 38e anniversaire de l’Unité nationale a rappelé que «la levée de l’embargo politique et médiatique, le démantèlement du mur de la honte, l’arrêt du pillage des ressources naturelles des régions occupées, la libération des détenus dans les geôles marocaines et la vérité sur le sort des disparus sahraouis» demeurent des revendications incontournables pour le peuple sahraoui. Autant de violations qui pendent au nez des responsables marocains.
