L’Algérie vient de saisir l’organisation onusienne sur les développements qui s’opèrent en terre libyenne, après l’agression dont a fait l’objet, lundi dernier, la représentation diplomatique algérienne dans la capitale libyenne, Tripoli, assiégée par les rebelles.
En effet, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies a été reçu par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, auquel il a remis la lettre que lui adresse le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, au sujet des violations dont a fait l’objet la mission diplomatique algérienne à Tripoli, a-t-on appris hier auprès du ministère des Affaires étrangères.
«Evoquant l’impératif du rétablissement de l’ordre à Tripoli et l’obligation d’assurer la protection des missions diplomatiques dans la capitale libyenne, Ban Ki-moon a souligné que la violation de l’enceinte diplomatique algérienne sera soulevée avec Mustapha Abdul Jalil», chef du Conseil national de transition de Libye, a indiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Ban Ki-moon a précisé que «son envoyé personnel sera instruit pour que cette question soit abordée lors des prochaines réunions régionales afin d’inciter les parties libyennes à prendre les mesures appropriées pour éviter la réédition de pareils actes et pour assurer la protection des ressortissants étrangers qui séjournent en Libye», a ajouté le porte-parole.
L’Algérie, qui ne s’est toujours pas prononcée en faveur de la reconnaissance du Conseil national de transition (CNT), en dépit d’un élan de solidarité mondial pour les rebelles, craint énormément pour ses ressortissants en Libye et ses intérêts diplomatiques après la grande confusion régnant dans la capitale Tripoli.
Une grande campagne propagandiste est menée afin d’accélérer la chute du régime de Mouammar Kadhafi, allant jusqu’à annoncer l’arrestation de Seïf Al Islam, fils du Guide, avant que celui-ci ne réapparaisse se baladant dans les rues de Tripoli.
Le porte-parole du MAE avait indiqué, lundi dernier, que le chef de la diplomatie algérienne, avait adressé une correspondance «urgente» au secrétaire général des Nations unies pour «attirer son attention sur les violations de l’enceinte diplomatique algérienne en lui demandant de faire prendre les mesures nécessaires par le système des Nations unies afin d’assurer la protection des diplomates et des locaux de la mission algérienne ainsi que ses biens, conformément aux règles du droit international».
Le porte-parole avait souligné que la cellule de suivi du ministère des Affaires étrangères était en contact «permanent» avec les représentants diplomatiques algériens à Tripoli pour s’assurer de leur sécurité ainsi que de celle des ressortissants algériens ayant choisi de rester en Libye.
Mokrane Chebinne