Au total, vingt sept ministres ont rendu leurs rapports sur leurs secteurs à la présidence de la République dans le cadre des auditions initiées par le chef de l’Etat durant le ramadhan. Les auditions sont achevées et une grande partie des secteurs évalués connaissent des défaillances. Mais ceci n’a aucune conséquence sur l’avenir des ministres au niveau du gouvernement.
Dans le cadre de ces auditions, le président de la République Abdelaziz Bouteflika a entamé son évaluation par le secteur important des Finances, car il s’agit d’assurer les dépenses du pays qui s’annoncent conséquentes avec la mise en œuvre du programme d’investissement public 2010- 2014, et ce, sans oublier les autres dépenses, notamment à caractère social.
Cette audition est intervenue au moment où une grande crainte a été exprimée par des économistes et même des partis politiques sur la gestion des réserves de change, notamment avec la crise d’endettement qui secoue les Etats-Unis. Dans ce cadre, des voix se sont élevées pour le retrait de l’argent algérien déposé au niveau des fonds américains. Cependant, dans le compte rendu de ladite audition rien n’a été dit sur cette gestion. Le secteur des Finances a été suivi par celui de l’Energie et des Mines, un secteur qui peine à trouver des astuces de bonne gestion depuis le scandale de corruption qui l’a secoué. Il faut savoir que la Société nationale des hydrocarbures a retenu vingt cabinets d’audit et de conseils pour l’assister dans sa gestion financière, en plus des structures de contrôle internes.
D’autres secteurs ont été évalués sans mettre le doigt sur les points sensibles, comme le cas de la Santé qui ne trouve pas de solution à la pénurie de médicaments mais multiplie les arguments, à commencer par l’histoire des lobbies, alors que des patients souffrent.
Pour l’Enseignement supérieur, il a fallu attendre le passage du ministre Rachid Harrouabia à la Télévision nationale, dans le cadre d’une nouvelle émission diffusée après le JT de 20h, pour que le premier responsable du secteur s’exprime sur la protestation qu’a connue l’Université algérienne et les problèmes posés par les étudiants.
Le dernier secteur qui vient d’être évalué est l’Education nationale. Suite à cette audition, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a insisté sur l’impérative poursuite de la mise en œuvre des mesures destinées à réduire davantage les déperditions scolaires, tout en rappelant la nécessité de veiller «constamment» à l’amélioration de la qualité du rendement et l’efficacité du système éducatif «en s’appuyant, notamment, sur le développement de l’enseignement des disciplines scientifiques». Dans l’exposé du ministre, le rapport s’est basé sur les chiffres comme pour les autres secteurs. Il a été indiqué que «les zones rurales ont bénéficié de 565 nouvelles cantines pour la prise en charge de 113 000 nouveaux bénéficiaires, 206 demi-pensions et 19 nouveaux internats». en outre, l’exposé met en exergue le programme d’équipement didactique, de rénovation, de mise à niveau et d’adaptation qui a concerné plus de 1 600 établissements scolaires tous cycles confondus. En outre, la rentrée scolaire de septembre 2011 enregistrera une hausse «significative» avec un effectif global de 406 285 enseignants pour
8 239 000 élèves. Ce sont quelques exemples sur les chiffres donnés par le ministre Boubakeur Benbouzid, mais rien n’a été dit sur l’amélioration de la qualité de l’enseignement, car pour M. Benbouzid ceux qui critiquent le rendement scolaire font de la politique. Il est à souligner que ce secteur a battu le record en matière de protestation et la rentrée scolaire prochaine sera perturbée par une grève motivée, notamment, par le dossier de la gestion des œuvres sociales de l’éducation, sans oublier la menace des travailleurs du Sud qui contestent l’agenda de la rentrée fixée par la tutelle.
Nacera Chenafi