Les faux billets de 1 000 DA sont de retour. Avant même que la méfiance des commerçants et citoyens ne se dissipe, ces coupures refont leur apparition et risquent de perturber les transactions, notamment à la veille de l’Aïd El Adha.
C’est dans la wilaya de Batna que les services de la gendarmerie nationale sont parvenus à saisir, il y a quelques jours, un montant de 20 millions de centimes en faux billets, ainsi qu’un véhicule, une imprimante et des produits utilisés pour la falsification. On apprend que la saisie a été opérée après qu’une voiture a été immobilisée sur la RN 75 par la brigade de recherches, avec à son bord trois personnes dont une femme qui portait dans son sac à main 120 000 DA en billets contrefaits. Après élargissement des compétences de la brigade dans le territoire de la wilaya de Mila, 80 000 autres DA en faux billets ont été retrouvés chez le propriétaire d’un kiosque, à Ferdjioua, ainsi qu’une imprimante couleur et des produits utilisés pour la falsification. Ce qui renseigne sur les ramifications de ce réseau à travers différentes wilayas et l’ampleur que prend ce phénomène. Mais le plus inquiétant reste la réapparition des faux billets, quasiment au même moment où la circulation de ces coupures, faisait rage l’année passée, à savoir l’Aïd El Kebir. Ce qui a d’ailleurs provoqué, l’année écoulée, une véritable «panique» parmi les vendeurs et les maquignons. Tout compte fait, l’on s’achemine droit vers le scénario de l’année passée et les réseaux spécialisés dans la falsification devraient mettre à profit cette occasion pour faire écouler des milliers de vrais faux billets de 1 000 DA. Toutefois, force est de relever que la réapparition de ces billets ne se limite pas à ces deux wilayas, mais de fausses coupures ont été également signalées, par la presse, au niveau d’une agence bancaire publique. Ce qui a d’ailleurs suscité moult interrogations sur la provenance de ces billets et les dangers qu’ils risquent de provoquer pour l’économie nationale. Bien que les autorités publiques ne donnent pas l’impression de beaucoup craindre l’activité de ces réseaux de faux monnayeurs et laissent entendre que la situation est plutôt maîtrisée, l’absence des billets de 2 000 DA, pourtant émis depuis quelques mois seulement, laisse substituer beaucoup de zones d’ombre. Et pour preuve, depuis plusieurs mois, on remarque une certaine crainte et beaucoup de suspicion chez les commerçants, notamment lorsqu’il s’agit de coupures de 1 000 DA. Les vendeurs n’hésitent pas à tourner et retourner les billets pour s’assurer qu’il ne sont pas «trafiqués», avant de daigner accepter de les encaisser. Un réflexe qui n’est pas pour favoriser le maintien de la relation de confiance au sein de la société ou tout compte fait, la méfiance ne cesse de s’installée en vraie monnaie de change. Un sentiment qui va prévaloir, à coup sûr dans les quartiers et espaces momentanément improvisés pour le commerce des moutons en prévision de l’Aïd. La question qui reste posée est de connaître le montant des faux billets qui restent toujours en circulation. Et comment faire pour s’en débarrasser.
Par Aomar Fekrache