Vingt ans après Berlin, à quand l’Algérie ?

Vingt ans après Berlin, à quand l’Algérie ?

La chute du mur de Berlin a vingt ans ! L’occident fête la victoire du gentil Capitalisme sur celle du méchant Communisme. En somme, c’est la peste qui vient à bout du choléra. Cependant, beaucoup d’autres murs demeurent dressés partout dans le monde.

Vu qu’en Algérie on est les plus fortiches de l’univers, notre mur à nous est tellement puissant qu’on a réussi à faire passer la muraille de Chine pour une vulgaire haie de jardins. Un mur tellement infranchissable que le mur de la honte en Palestine a l’air d’une vulgaire palissade, un mur aussi opaque que celui qui sépare les deux Corée a l’air d’une banale clôture de jardin et enfin celui des lamentations peut passer pour des réjouissances… Et pour cause : Chez nous le mur n’est point fabriqué de briques et de ciment ! Non, bien trop conventionnels comme matériaux, et puis trop couteux à importer tout ça.

Notre mur à nous est fait de matériaux extrêmement solides qui peuvent résister à n’importe quelle catastrophe naturelle, à n’importe quelle salve de missiles ! Pire même, si tous les jeunes chômeurs algériens venaient à s’adosser sur le mur, ils ne réussiraient même pas à le faire vaciller d’un millimètre. En gros, un mur quasi infranchissable.

Le hic c’est que la construction de ce mur a débuté juste après notre indépendance et il n’a de cesse de s’élever toujours plus haut et de s’étendre toujours plus loin. Un mur pour lequel vous, moi, eux… tout le monde y va de sa petite contribution. Autre point positif pour ce mur, qui demeure de taille quand on connaît le contexte national… point de délais de construction ! Du coup on prend notre temps, et ça prendre notre, temps on sait y faire.

À quand la chute de ce mur ? Très difficile à pronostiquer, peut-être demain ou dans cent ans, une chose est sûre ; l’intolérance, le racisme, le machisme, le terrorisme, l’obscurantisme, le nationalisme, l’islamisme, le régionalisme, le je-m’en-foutisme… tous ces matériaux qui font de notre mur un mur si hors du commun ne pourront céder que sous la simple pression du savoir et l’éducation, autant dire « on n’est pas dans la merde » !