Les discussions entre le gouvernement algérien et le groupe russe des télécommunications, Vimpelcom concernant la question du rachat de Djezzy trainent en longueur. Et elles risquent de durer, tant les positions des deux parties semblent éloignées.
Les négociations en vue du rachat de Djezzy piétinent. Le PDG du groupe russe Vimpelcom, Jo Lunder, a confié mercredi, au cours d’un entretien téléphonique à l’agence de presse économique Bloomberg, que sa société n’est pas en mesure de dire quand ses « discussions de longue haleine » avec le gouvernement algérien seront conclues.
Le gouvernement algérien, par la voix de son ministre des Finances Karim Djoudi, qui gère le dossier, n’est pas non plus en mesure de donner une indication sur un échéancier précis des négociations engagées en vue de l’acquisition de 51 % de l’opérateur téléphonique, après son passage dans le giron du groupe russe qui a racheté la majorité du capital (51,7%) d’Orascom Télécom Holding (OTH), maison mère de Djezzy. « Ni deux semaines, ni trois semaines, ni un mois. Le dossier est toujours en cours de traitement, et il n’est pas possible de s’avancer » sur une échéance, déclarait le ministre des Finances il y a quelques jours.
Les négociations paraissent d’autant plus engluées que la phase d’évaluation n’a pas été dépassée. En effet, l’évaluation commandée par le gouvernement algérien au cabinet d’affaires Shearman et Sterling LLP-France n’a pas été satisfaisante. Le gouvernement algérien aurait demandé cette semaine une nouvelle évaluation, selon l’agence Reuters. Une information non démentie par le ministère algérien des Finances.
Implications en cascade
A en croire les propos des responsables des deux parties, l’issue de ce dossier est loin d’être trouvée. Les discussions ont été rendues tendues à suite à la condamnation de Djezzy par la justice algérienne à une amende de 1,3 milliard de dollars pour violation de la réglementation des changes. De plus, l’opérateur de la téléphonie mobile est sous le coup d’une interdiction de transfert de dividendes qui l’empêche, depuis 2009, d’importer les équipements nécessaires au développement de ses activités, notamment pour le lancement de la 3G.
Le groupe russe avait annoncé sa décision d’aller vers l’arbitrage international pour régler ce litige qui empêche sa filiale algérienne de prospérer, malgré sa position de leader du marché. Ce conflit est si complexe qu’il prend en otage tout le secteur des télécoms en Algérie. Le gouvernement algérien a, en effet, suspendu le lancement de la technologie de 3ème génération mobile (3G) au règlement de cette épineuse acquisition. Le non règlement du dossier Djezzy empêche également toute visibilité sur l’avenir du secteur.