Les projets de réalisation des infrastructures de base de la Ville Nouvelle de Boughezoul, dans la commune de Chahbounia dans la wilaya de Médéa, comprenant les réseaux routiers, d’assainissement, et d’alimentation en eau potable sont achevés à 70%, a indiqué à l’APS un responsable de l’Etablissement public pour l’aménagement de cette ville nouvelle.
« L’état d’avancement de la totalité des projets de réalisation des infrastructures de base de la Ville Nouvelle de Boughezoul est de 70%. Il s’agit des réseaux routier, d’assainissement des eaux pluviales et usées, et d’alimentation en eau potable », a-t-il expliqué.
Les galeries techniques en béton destinées à accueillir l’électricité, les câbles de télécommunication, et les tuyaux d’approvisionnement en eau potable sont réalisées dans leur totalité sur une distance de 19 km.
En outre, la réalisation des conduites d’eau reliant le barrage de Koudiat Acerdoune (Wilaya de Bouira) et cette ville nouvelle sur une distance de 196 km est achevée, et les travaux de réalisation des ouvrages de montage ont déjà commencé en collaboration avec le ministère des Ressources en eaux, selon la même source.
Par ailleurs, plusieurs programmes d’habitat, d’équipements, ainsi que la réalisation du siège de la ville seront lancés « dans les prochains mois », a-t-il ajouté.
Etalée sur une superficie totale de 6.000 ha dont 4.000 ha urbanisables, avec un périmètre de protection de 12.000 ha, la population prévue pour cette ville nouvelle est de 350.000 habitants. Cette nouvelle ville « sera un pole de développement équilibré des Hauts palataux, de compétitivité et d’excellence, et une ville de haute qualité environnementale », a-t-il expliqué.
Elle assurera huit fonctions principales : l’habitat, l’enseignement et la recherche, le développement des énergies renouvelables, les activités industrielles, la logistique administrative, les services, le commerce, le tourisme et loisirs, l’agriculture et l’agro-industrie.
Basée sur les principes de développement durable initiés par le Schéma national de l’aménagement du territoire (SNAT), cette ville est localisée en bordure du lac du barrage de Boughezoul, élément structurant de la ville, lui conférant le maintien de l’écosystème et le développement des réseaux bleu et vert prévus par son plan d’aménagement.
Plus de 22 km de canaux d’agrément et une multitude de parcs aquatiques sillonneront la ville, entourée de coulées vertes. Quelques 1.000 ha d’espaces vert urbains aménagés le long des grands axes routiers, du parc central (130 ha) et des parcs à thèmes, représentent le quart de la surface urbanisable.
Une ceinture verte urbaine de 300 à 500 m de largeur entoure le périmètre de la ville et 12.000 ha en « extra muros », prévus en forestation pour la création d’un « micro climat » et la lutte contre la désertification.
Le plan d’aménagement de cette ville nouvelle prévoit des zones à dominance résidentielle organisées en 21 quartiers programmés sur la base d’une trame de 1 km sur 1 km, selon le concept d’unité d’espace de vie dotée d’équipements publics.
Les zones résidentielles offrent une variété de logements « haut de gamme », résidentiels et économiques selon un code architectural écologique incluant tous les paramètres de la haute qualité environnementale (architecture bioclimatique, efficience énergétique des bâtiments, récupération des eaux de pluies, recyclage des eaux usées, utilisation des énergies renouvelables …etc.). Une desserte aisée par un transport public écologique (autobus-tramway-monorail) devrait être assurée.
La ville sera également une ville pilote en matière d’économie d’énergie et valorisation des énergies nouvelles et renouvelables (solaire, photovoltaïque et éolien). Elle vise à atteindre un minimum de 40% du bilan énergétique national en matière d’énergie renouvelable à l’horizon 2030 en exploitant le potentiel d’ensoleillement estimé de 1.900 Kw/h par an et les vitesses des vents supérieures ou égales à 3 m/s dont la durée dépasse 4.000 h/an.
Une centrale hybride, solaire et éolienne sur 45 ha à l’Est de la ville est prévue dans le programme d’aménagement qui envisage également l’installation des équipements de production des énergies renouvelables au niveau de l’ensemble des équipements publics, l’introduction de l’énergie solaire dans les espaces communautaires (parcs, parkings …etc.) et l’éclairage public, ainsi que la généralisation de l’alimentation par l’énergie renouvelable aux bâtiments à usage d’habitation.
Un projet de partenariat avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) a été signé en 2011 dont l’objectif est de faire de Boughezoul la première ville à « faible émission de carbone ».
Cette nouvelle entité urbaine, dont le schéma d’urbanisme a été calqué sur la ville de Brasilia, date en fait des années 70. Après moult reports, le projet a été enfin lancé en 2004, après l’adoption le 29 octobre 2003 d’un projet de décret exécutif portant création de la ville Nouvelle de Boughezoul. Ce décret a été signé le 1er avril 2004, rappelle-t-on.
Outre Boughezoul, quatre autres projets de villes nouvelles ont été créés entre 2004 et 2008. Il s’agit de Sidi Abdellah, Bouinan, Hassi Messaoud et El Menea. La Ville Nouvelle de Sidi Abdellah sera dédiée aux technologies de l’information et de la communication, à la formation et la recherche universitaire, ainsi qu’aux technologies avancées, alors que Bouinan sera une ville de sciences du vivant et biotechnologies, une ville des sports et une Cité Jardin.
Quant à la Ville Nouvelle de Hassi Messaoud, elle sera consacrée à l’industrie et la recherche dans les hydrocarbures. De son coté, El Menea constituera un siège des activités touristiques, culturelles, commerciales et artisanales et de loisirs.
La réalisation des villes nouvelles vise le freinage, le rééquilibrage de la littoralisation, le redéploiement des populations et les déplacements des surcharges du littoral vers les Hauts plateaux et les régions du Sud, pour desserrer la pression urbaine autour des grandes villes du Nord, développer et renforcer l’attractivité et la compétitivité des territoires.
Prés de 65 % de la population sont concentrés sur une superficie de 4% au Tell, contre 25% de population occupant 9% de la superficie dans la région des Hauts plateaux, alors que les 10% restant occupent 87 % du pays au sud, selon les données du ministère de l’Aménagement du territoire et de l’environnement.
« Les tendances actuelles laissent supposer un taux d’urbanisation de l’ordre de 80% en 2030. La frange nord aux capacités fortement limitées ne pourra que difficilement accueillir outre ses 36 millions d’habitants actuels, la population additionnelle de 8 millions de personnes attendues en 2030 », explique la même source.
Si la tendance à la littoralisation devait se poursuivre, la métropole algéroise atteindrait 6 millions de personnes en 2030 avec une densité de 1.000 hab/km2 avec 20.000 ha de terres agricoles pour l’accueil de l’habitat, des activités au profit de 3,5 millions de personnes supplémentaires.