Fraîchement cueillies dans les palmeraies de la région de Tidikelt (In-Salah), M’naguer (dattes précoces), produit phare de l’agriculture oasienne, arrivée à maturité, suscite un engouement croissant des consommateurs en ce début du mois de Ramadhan à Ghardaïa.
Aliment très recherché pour la rupture du jeûne durant le mois sacré de Ramadhan, la consommation de ce produit alimentaire à la côte pendant cette période.
Cette variété « M’naguer » qui demeure la plus prisée dans la région, en cette période de l’été, est proposée sur les étals improvisés dans le souk et les différentes artères et ruelles de la capitale du M’Zab à des prix oscillant entre 550 et 650 DA le kilogramme, selon le calibre du fruit et son goût.
Mielleuse aux reflets mordorés, mi-mûre et encore jaunâtre, cette datte précoce est récoltée manuellement par grappillage, une méthode qui consiste à ne cueillir du régime que les dattes arrivées à maturation, a expliqué Ami El Hadj Bachir un commerçant en fruits et légumes de Ghardaïa.
La cueillette du M’naguer est très éprouvante physiquement et peut durer plusieurs jours. Elle est grappillée par un grimpeur de palmier au péril de sa vie, avec précaution, tôt le matin ou en fin d’après-midi, suivant, régime par régime et brindille par brindille de dattes, les palmiers du Tidikelt, région la plus chaude du pays, d’où proviennent les premières dattes de la saison, a précisé le commerçant.
Jadis, la récolte du M’naguer commençait vers le début du mois de juin et s’étalait jusqu’à la mi-juillet. Cependant cette année, le murissement de cette variété de datte, molle et très sucrée, a connu un retard justifié par le changement climatique, a expliqué ami Bachir en fin connaisseur des produits phoénicicole. « Les signes du changement climatique sont visibles sur le fruit dont l’épicarpe est marquée de plissements et de froissement », a-t-il relevé.
« Cette datte précoce est très fragile, vulnérable aux fluctuations climatiques et se gâte rapidement ». Elle doit être consommée au plus tard trois jours après sa cueillette, recommande le commerçant.
A la grande satisfaction de nombreux commerçants, l’apparition du M’Naguer coïncide cette année avec le mois sacré de Ramadan qui confère une grande cotation et une valeur marchande à ce fruit très recommandé pour rompre le jeûne.
Ce produit grappillé dans les palmeraies de Tidikelt est présent en force sur les étals des marchands de Ghardaïa et s’écoule facilement, a soutenu un commerçant occasionnel de dattes.
Le « M’naguer » a détrôné les dattes stockées par les spéculateurs, a expliqué le commerçant en déplorant le manque d’organisation du circuit de commercialisation de la datte.
Cependant à l’apparition sur le marché, ce fruit attire des foules de consommateurs et de curieux et constitue la meilleure offrande que l’on fait à une personne, en cette période estivale dans la région de Ghardaïa.
Proposé à la vente dans des boites en carton utilisées généralement pour l’emballage des gâteaux, les consommateurs se précipitent pour acheter une petite quantité en guise de « Fal », augure d’une saison faste et « sucrée », espèrent-ils.