Courant 2011, le Conseil National Economique et Social (CNES) avait multiplié ses sorties sur le terrain. Son président Mohamed Seghir Babes s’était investi dans l’organisation d’un événement d’importance comme les assises régionales de consultation sur le développement local.
Les réunions qui regroupaient plusieurs wilayas de tous les horizons du pays se voulaient être la base d’un réel développement du pays dans tous les domaines. Elles devaient s’achever quarante-huit heures plus tard avec des recommandations destinées à solutionner différents problèmes auxquels sont confrontés quotidiennement les citoyens. Dans le lot des dossiers à traiter par les participants, celui de l’habitat et de la préservation du domaine de l’Etat. «Nous voulons que vos propositions soient réalistes et concrètes en relation avec le quotidien des citoyens. Nous devons aller vers la bonne gouvernance pour arriver à un état planificateur stratégique et coordonnateur entre les différents acteurs du développement local » avait affirmé Mohamed Seghir Babes aux assises régionales de Annaba. il s’était exprimé en présence de deux walis, des représentants des exécutifs de huit wilayas de l’Est du pays, des élus APN, APW, APC, des représentants des associations civiles, ceux du patronat, et des syndicalistes. Une à une, les préoccupations ont été abordées, après discutions et, avis des uns et des autres techniciens dans divers problèmes, des solutions ont été préconisées. Le vieux bâti, la conformité, l’urbanisme, la protection du patrimoine domanial et bien d’autres aspects du quotidien des citoyens étaient objet de débats et d’interventions. L’on avait même affirmé que l’initiative prise par les walis de faire participer les membres de l’exécutif, les élus et autres animateurs du mouvement associatif a été bénéfique en qualité de partie prenantes. Les membres d’un des quatre ateliers mis en place avaient eu pour mission de débattre de la réhabilitation du patrimoine immobilier de l’état pour imposer l’émergence d’un nouveau paradigme de la gouvernance. Au vu des initiatives prises depuis, c’est-à-dire septe années, il y a lieu de constater que rien n’a changé. Il était dit qu’elles devaient servir de base pour des reformes à élaborer. Il n’en est apparemment rien. La situation a empiré dans de nombreux cas. Tel est le secteur de l’immobilier et du vieux bâti. L’on cite les cas de ces milliers de bâtisses menaçant de ruine dans les différentes wilayas du pays. Aucune décision n’a été prise à ce jour pour leur démolition ou réhabilitation. Certaines sont occupées par des familles en qualité indu occupant. D’autres sont des constructions récentes. il y a aussi ceux qui sont mal conçues ou réalisées sans suivi des travaux, et ou en voie de s’effondrer. «Comme pour dire que les affirmations du président du CNES sont de la pure démagogie, l’on cite l’exemple des 24/300 logements du pont Blanc à Annaba». Face à ce qu’ils estiment être une grave injustice commise à leur encontre par l’ENPI, les vingt-quatre familles occupant le site sont déterminées à entamer une grève de la faim illimitée dès aujourd’hui, 14 décembre 2017. Composées d’une centaine de personnes entre hommes, femmes et enfants, elles veulent attirer l’attention de l’opinion publique nationale et des autorités sur la situation qu’elles vivent depuis 2012. C’est-à-dire depuis leur occupation des logements LSP 24/300 dont elles avaient pris possession après y avoir investi toutes leurs économies. Il s’est avéré que ces logements présentent de graves malfaçons. Elles ont été confirmées par les techniciens du Centre de Diagnostic et d’Expertise. Ces derniers ont souligné le risque que représentent les superstructures, (poutres et poteaux gravement affectés). La situation de laisser-aller caractérise également le vieux bâti. Elle est confirmée par le bricolage qui se fait un peu partout à travers les wilayas du pays en matière de réhabilitation de cette catégorie d’habitation. Celle-ci n’est rien d’autre qu’une opération de ravalement des anciennes bâtisses. Elle a été attribuée à des entreprises douteuses et incompétentes tant et si bien que les travaux réalisés ont fait perdre au vieux bâti son originalité.
A.DJABALI