Vidéo: Z, ou quand l’Algérie gagnait des Oscars

Vidéo: Z, ou quand l’Algérie gagnait des Oscars

C’était il y a 46 ans, la 42ème cérémonie des Oscars, Macadam cowboy gagnait le prix du meilleur film, et John Wayne repartait avec la statuette du meilleur acteur. Un autre film a fait parler de lui ce soir-là : Z , film franco-algérien co-écrit et réalisé par Costa-Gavras.

Le pitch du film: En Grèce, en mai 1963, un élu « gênant » est assassiné au nom d’une pseudo-raison d’État (il militait contre l’installation de fusées américaines).

Dès le début de film, on annonce la couleur: « Toute ressemblance avec des événements réels, des personnes mortes ou vivantes n’est pas le fait du hasard. Elle est volontaire ».

Z est en effet un réquisitoire contre la dictature des colonels instaurée le 21 avril 1967 en Grèce, adapté d’un roman de Vassilis Vassilikos fondé sur un fait réel : l’assassinat du député grec Grigoris Lambrakis en 1963 à Thessalonique, assassinat organisé par des éléments de la police et de la gendarmerie et camouflé au départ en accident. Même si le nom du pays n’est pas expressément mentionné, des références évidentes à la Grèce apparaissent dans le film, par exemple les panneaux publicitaires pour la compagnie aérienne Olympic2 ou la bière Fix, ou encore dans la bande originale.

La problématique du film est le passage de la démocratie au fascisme, au travers notamment des rapports entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif.

Le film, qui est une co-production franco-algérienne, a été tourné à Alger, pour sa ressemblance avec Athènes. C’est d’ailleurs pour le compte de l’Algérie que l’Oscar du meilleur film étranger a été remis.

Par ailleurs, malgré le succès critique(en plus de plusieurs Oscars, le film a gagné le prix de l’interprétation masculine au Festival de Cannes et le Golden Globe du meilleur film étranger) et en salle, le film a crée la polémique à l’époque, et a été interdit dans plusieurs pays.

En 1970, la veuve de Grigoris Lambrakis attaque en justice le producteur du film, ainsi que l’éditeur du roman, pour deux motifs : « atteinte à la mémoire de son mari, pour avoir déformé sa vie privée » et « avoir porté sa vie à l’écran sans autorisation ». Les deux demandes sont rejetées par le TGI de la Seine le 30 juin 1971.

Illustration: La remise de l’Oscar du meilleur Film étranger pour Z (Algérie) en 1970