« Les caractéristiques de la société et du système politique algériens ne permettent pas la mise en place d’un pouvoir héréditaire. Le système algérien, depuis la guerre de libération, veut que toutes les régions du pays participent au pouvoir ».
Mouloud Hamrouche, ancien chef du gouvernement, ne se lassent pas d’envoyer des messages codés en direction des hommes qui détiennent le pouvoir en Algérie, dans l’espoir de les voir prendre des initiatives pour faire sortir le pays de la crise.
S’exprimant, aujourd’hui samedi au forum du quotidien El-Hiwar, Hamrouche est resté fidèle à son style prudent, réservé et parfois même énigmatique. Sans citer de noms, il a jugé « positifs » les changements opérés au sein du département du Renseignement et de la sécurité (DRS). Et de nuancer : « Nous vous réjouissez pas pour ceux qui sont tombés et nous soyez pas pessimistes pour ceux qui ont été promus ». Allusion peut-être au limogeage du général Mohamed Mediène de la tête du DRS.
Hamrouche a qualifié de « vaine » l’organisation d’une élection présidentielle anticipée, car le problème n’est pas au niveau des hommes mais au niveau du système. Selon ses explications vagues, le « système » est constitué de clans qui gèrent le pays en fonction de « la règle de la cooptation ». Il a recommandé à ces clans de sortir de l’ombre pour assumer leur rôle en plein jour en qualité de « groupes de pression » ou de lobbies.
Un détail saillant dans le discours de Hamrouche. Malgré les préjudices qu’ils ont occasionnés durant de longues années, ces clans, tant décriés, ne sont pas dépourvus de qualités. Ces clans auront le mérite de ne pas permettre l’instauration d’un régime héréditaire, dit Hamrouche en réponse à une question relative à la possibilité de voir le président Abdelaziz Bouteflika transmettre le pouvoir à son frère cadet, Said. « Les caractéristiques de la société et du système politique algériens ne permettent pas la mise en place d’un pouvoir héréditaire. Le système algérien, et ce, depuis la guerre de libération, veut que toutes les régions du pays participent au pouvoir ».