Victimes de la délinquance au volant et des chauffards: Plus de 390 écoliers fauchés en 2017 sur les routes

Victimes de la délinquance au volant et des chauffards: Plus de 390 écoliers fauchés en 2017 sur les routes

Ce chiffre donne une nette impression que les automobilistes sont indifférents aux campagnes de sensibilisation que lancent les pouvoirs publics et la société civile pour la protection des enfants scolarisés contre les accidents.

Le directeur général du Centre national de prévention et de sécurité routière (CNPSR), Ahmed Naït El-Hocine, a révélé, hier, que plus de

390 élèves ont perdu la vie, durant l’année scolaire 2017-2018, sur nos routes, devenues des tombeaux à ciel ouvert. Le chiffre est glaçant, d’autant que, durant la même période, le nombre de blessés a enregistré un pic inquiétant avec

5 189 enfants victimes de la délinquance au volant et des chauffards. Ce chiffre donne une nette impression que les automobilistes sont indifférents aux campagnes de sensibilisation que lancent les pouvoirs publics et la société civile pour la protection des enfants scolarisés contre les accidents, notamment devant les établissements scolaires. En ce sens, M. Naït El-Hocine a indiqué, lors d’une campagne de sensibilisation organisée au village SOS enfants de Draria, à Alger, que les victimes étaient toutes âgées entre 6 et 15 ans, affirmant que “la plupart des victimes ont été enregistrées sur les itinéraires qui mènent vers les différents établissements scolaires. Aujourd’hui que nous avons acquis de grandes expériences sur le terrain, nous devons passer à un autre cap, c’est-à-dire impliquer l’élève pour lui inculquer la prévention des accidents de la route, mais aussi leurs parents, de telle façon à développer de meilleurs réflexes et à observer la vigilance en continu sur le chemin de l’école et à la sortie des établissements scolaires”. “C’est une campagne permanente.

Chaque semaine, on organise un évènement avec des élèves en coordination avec les Directions de l’éducation des wilayas, avec des circuits pédagogiques, des ateliers pratiques et des concours liés à l’initiation aux rudiments de la sécurité routière”, a expliqué notre interlocuteur. Celui-ci estime que l’élève est un piéton assez particulier et les conducteurs doivent savoir que l’école est une zone spécifique et sacralisée devant laquelle on ne doit pas dépasser la vitesse de 30 km/h. il suffirait d’observer cette signalisation routière appropriée à l’élève. “Il est vrai que certains accidents sont également dus à l’indiscipline des élèves qui ne connaissent guère les rudiments de la sécurité routière. Les élèves sont très enthousiastes à la sortie des écoles et c’est là que les conducteurs doivent redoubler de vigilance. C’est un facteur majeur de la sinistralité”, a encore développé M. Naït El-Hocine. Citant la loi 01-14, ce responsable a rappelé que l’enseignement de la sécurité routière était obligatoire dans les établissements scolaires. “C’est ce programme que nous sommes en train d’exécuter. Il n’y pas que le CNPSR. Nous avons un réseau d’associations qui s’approvisionne chez nous en supports pédagogiques”, a affirmé M. Naït El-Hocine qui se réjouit de la baisse des indicateurs depuis l’entrée en vigueur, en 2016, de ce programme national, affirmant que “beaucoup reste à faire. Certes, les résultats sont probants et encourageants, mais ils sont insuffisants.

Quand on a 3 500 morts chaque année, c’est énorme !” Enfin, M. Naït El-Hocine a révélé que le décret portant délégation nationale de la sécurité routière sera bientôt signé par le ministère de l’Intérieur, ce qui permettra de conjuguer les efforts et de passer à un cap supérieur dans la lutte contre la sinistralité sur les routes.

FARID BELGACEM