Victime d’un accident de la route, le général Abderrahmane Ayoub évacué en France

Victime d’un accident de la route, le général Abderrahmane Ayoub évacué en France
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Le général Abderahmane Ayoub, Directeur des ressources humaines de la gendarmerie nationale, a été victime la semaine dernière d’un grave accident de la route survenu à Alger. Assez sérieusement touché (traumatisme crânien), il est d’abord évacué à l’hôpital militaire de Ain Naadja, où il tombe plonge dans le coma, avant que les médecins décident de son transfert en France à l’hôpital la Roseraie d’Aubervilliers, dans la région parisienne. Pour 48 heures, seulement, puisque il sera admis lundi à l’hôpital La Pitié Salpêtrière (Paris).

La nouvelle de cet accident mortel, puisque son accompagnateur le colonel Yahyaoui est décédé, a eu un effet de bombe dans les salles de rédaction, où Abderrahmane Ayoub, n’a que des amis. Entre « Dahmane », comme l’appellent d’ailleurs familièrement les journalistes, c’est une relation d’amitié, de confiance qui s’est forgée au fil des années durant lesquelles il a dirigé le service de communication de la Gendarmerie  nationale.

Le secret de cette relation tient au fait qu’Abderrahmane est un militaire atypique. Il sait conjuguer la rigueur du militaire au service de son institution à une dimension intellectuelle. Et le tout s’exprimant toujours dans l’humilité et la convivialité des gens de l’Algérie profonde dont il est un pur et authentique produit.

Si bien qu’entre Dahmane et les journalistes, c’est une vraie histoire d’amour qui s’écrit encore même s’il « a pris du galon ». En arrivant à la tête du service de communication de la gendarmerie, Abderrahmane Ayoub avait tout à reconstruire, voire tout à réinventer pour redorer le blason de l’institution qui venait de sortir éclaboussée d’un gestion tragique des événements de Kabylie de 2001 et 2002.

LG Algérie

Un défi majeur que Abderrahmane a su relever en parvenant à faire changer de regard sur la gendarmerie redevenue une institution citoyenne qui communique. Fort de son intuition et avec une patience de bénédiction, Abderrahmane Ayoub a su mettre rapidement sur pied son réseau de journalistes en ciblant aussi bien la presse écrite que les médias publics lourds.

Au niveau du mode opératoire, il a également innové : plus question de communiqués stéréotypés et rébarbatifs, mais des déplacements sur le terrain. Et c’est ainsi que les journalistes ont pu sillonner le territoire national dans un journalisme « embarqué » , mais au sens noble, qui leur a donné l’occasion de voir comment les hommes de cette institution qu’est la gendarmerie sont quotidiennement engagés, et souvent au péril de leur vie dans la lutte contre le terrorisme, le grand banditisme, la traque de la contrebande au niveau des frontières, mais aussi un combat sans merci contre la violence routière.

A travers les reportages sur le terrain des journalistes, les citoyens ont pu découvrir une autre institution, au service du pays. Et c’est incontestablement à ce niveau que se situe l’apport considérable d’Abderrahmane Ayoub et ses collaborateurs (notamment Rachid) qui a réussi à faire changer aux algériens le regard qu’ils portent sur la GN, vue désormais comme une institution de la république qui les interpelle mais surtout qui les écoute. Même après avoir quitté la direction de la communication, dont a hérité le colonel Kerroud, Abderrahmane  Ayoub est resté plus que jamais ami des journalistes. Tout en lui souhaitant un prompt rétablissement, nos pensées vont à sa femme et à ses filles et à toute sa famille. Courage, Dahmane !