Victime de la politique de «décavallisation» à Nîmes : Mehdi-Mostefa écarté sur ordre du président

Victime de la politique de «décavallisation» à Nîmes : Mehdi-Mostefa écarté sur ordre du président

La joie d’être convoqué pour la première en sélection d’Algérie ne sera pas complète pour Mehdi-Mostefa puisqu’elle a été entachée avant-hier d’une très mauvaise nouvelle : son club, Nîmes, ne veut plus de lui. Il lui a été demandé tout simplement de se trouver un nouveau club durant le mercato.

Au départ, une dispute entre Cavalli et le fils du président

En fait, Mehdi-Mostefa n’est que le bouc émissaire d’un règlement de comptes entre le président de Nîmes, Jean-Louis Gazeau, et l’entraîneur, Jean-Michel Cavalli. Ce dernier, pour s’être disputé avec le fils du président, Alain Gazeau, après la défaite (2-1) concédée à Nantes vendredi passé, a été mis à pied en attendant d’être officiellement licencié. Soit dit en passant, ce n’était pas la première fois que les deux hommes se disputaient. Rancunier, Gazeau a demandé à Noël Tosi, qui assure l’intérim en attendant d’être désigné nouvel entraîneur, de se débarrasser de tous les «symboles» de l’ère Cavalli.

Johan Cavalli et Mehdi-Mostefa, les boucs émissaires

Appliquant l’instruction à la lettre, Tosi a écarté Johan Cavalli, fils de l’entraîneur, qui évolue comme milieu de terrain, et Mostefa, dont le seul tort est d’être le capitaine d’équipe et d’entretenir, par là même, de bonnes rapports avec Cavalli. Il leur a signifié qu’ils ne pourront plus prendre part aux entraînements jusqu’à la fin de la phase aller et qu’ils doivent se trouver un nouveau club. En clair, c’est une politique de «décavallisation» en bonne et due forme.

Zarabi refuse le capitanat

Au début de la saison, la hiérarchie des capitaines d’équipe avait été établie. Ainsi, Mehdi- Mostefa est le premier capitaine, alors que le deuxième  n’est autre que l’autre Algérien de Nîmes, Abderraouf Zarabi. Ainsi, avec la mise à l’écart de Mehdi-Mostefa, c’est à Zarabi que devrait échoir le capitanat. Or, des sources crédibles assurent que le défenseur algérien refusera de porter le brassard ce soir pour le match contre Troyes et même les prochaines semaines, par correction envers son coéquipier et non moins compatriote Mehdi-Mostefa. Zarabi est un élément respecté au sein du club et Tosi lui a répété, depuis qu’il a pris en charge l’équipe, qu’il compte beaucoup sur lui, mais il a pris le choix de ne plus accepter le capitanat non pas en guise de rébellion, mais juste par respect envers Mehdi-Mostefa.

Pas de conséquences pour les Verts, sauf si…

La mise à l’écart de Mehdi-Mostefa, aussi injuste soit-elle, n’aura pas, a priori, de graves conséquences sur la carrière du joueur en sélection nationale. En effet, le stage débutera demain et le match du Luxembourg est dans moins d’une semaine, ce qui fait que le joueur ne sera pas à court de compétition. De plus, le match suivant des Verts aura lieu au mois de février et, d’ici là, Mehdi-Mostefa aura trouvé un autre club. La seule incertitude concerne son statut dans son futur club : sera-t-il titulaire indiscutable, et donc compétitif, ou bien sera-t-il recruté comme doublure, et donc appelé à chauffer le banc ? Seule cette dernière éventualité pourrait freiner sa percée parmi les Verts. Encore, faudra-t-il qu’il fasse ses preuves et qu’il convainque contre le Luxembourg…

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«Je suis victime de ma bonne entente avec Cavalli»

Écarté de manière arbitraire et pas du tout justifiée par le nouvel entraîneur du FC Nîmes, Noël Tosi, le néo-international algérien, Mehdi-Mostefa Sbaa, nous livre sa version des faits à propos de cette affaire qui a fait beaucoup de bruit en France. Affecté par cette peu reluisante situation sportive qu’il endure depuis deux jours, Mehdi-Mostefa précise qu’il paye pour sa bonne relation avec le désormais ex-coach Jean-Michel Cavalli, démis de ses fonctions en raison d’un problème de principe avec le fils du président du club nîmois.

Tout d’abord Mehdi-Mostefa, on a appris que vous avez été écarté du groupe nîmois, une confirmation ?

Effectivement, malheureusement c’est une vraie information.

On vous l’a officiellement signifié ?

Oui, pas plus tard qu’hier, le nouvel entraîneur, Noël Tosi, s’est approché de moi en fin de séance d’entraînement pour me signifier ma mise à l’écart définitive du groupe professionnel nîmois.

Comment allez-vous faire maintenant ?

Il ne me reste qu’à attendre tranquillement le prochain mercato pour trouver un club et reprendre la compétition. Je pense que c’est l’unique alternative, je n’ai vraiment pas le choix.

Mais c’est une décision arbitraire et inique, vous êtes un titulaire indiscutable, capitaine d’équipe et international algérien de surcroît ?

Que voulez-vous que je vous dise, beaucoup de gens m’ont appelé pour me demander les véritables raisons de cette mise à l’écart. Ils sont tous, comme moi d’ailleurs, surpris. Personne n’a pu comprendre une telle sentence, mais la réalité est bien là, je ne fais plus partie du FC Nîmes.

Et quelle est la raison, selon vous ?

Apparemment, je suis en train de payer ma bonne relation et ma parfaite entente avec le coach Cavalli. Je suis convaincu que c’est l’unique et seule raison de cet acharnement sur ma personne.

Comment avez-vous perçu cette injustice puisqu’elle en est une ?

J’essaye de relativiser et ne pas trop y penser en ce moment. Je suis concentré à fond sur la prochaine sortie avec les Verts contre le Luxembourg. C’est mon unique objectif actuellement. Je ne veux pas rater cette première sélection que j’attendais depuis plusieurs années. Après, cette politique est propre au club. Les dirigeants décideront ce qu’ils voudront, mon objectif reste de bien préparer cette empoignade amicale de mercredi prochain avec la sélection.

Vous ne croyez pas le fait que vous avez été sélectionné en équipe d’Algérie commence un peu à embêter vos responsables ?

Non, je ne veux pas croire à cette hypothèse. Cela fait quatre ans que je suis au club. Je suis le capitaine du FC Nîmes Olympique, donc je crois en toute franchise que je ne mérite pas cette issue. Seulement, je dirai qu’un entraîneur qui n’est au centre de formation du club que depuis six mois vienne me dire au bout de mon premier entraînement avec lui qu’il ne voulait plus de moi dans son effectif est un manque de respect.

Donc, ce n’est pas une décision sportive…

Je ne pense pas. Je suis un titulaire dans cette équipe. Tout le monde sait que j’ai toujours mouillé le maillot, donc ça n’a rien à voir avec l’aspect sportif. Et puis, même si ça aurait été le cas, j’aurais accepté normalement les décisions techniques du coach. Je suis quelqu’un qui ne conteste jamais les choix de l’entraîneur. Quand le coach juge que je ne fais pas partie de son système de jeu, je ne branche jamais mais ce qui a dans cette affaire, c’est que le nouvel entraîneur est venu directement me dire que je ne faisais plus partie de ses plans et qu’il n’avait plus besoin de mes services. Il m’a invité à m’expliquer avec les dirigeants à ce sujet.

Y a-t-il du racisme dans cette histoire ?

Non du moment que je ne suis pas le seul écarté du groupe, il y a aussi le fils de Jean-Michel Cavalli qui a été sacrifié.

Ça vous fait mal, n’est-ce pas ?

C’est clair, j’ai du mal à digérer cette manière d’agir des dirigeants même si je fais tout pour faire fi afin de rester prêt pour le prochain duel amical contre le Luxembourg. Désormais, c’est mon unique objectif.

Cette décision ne risque-t-elle pas de vous perturber à la veille de votre premier rendez- vous avec la sélection d’Algérie ?

C’est vrai que j’ai trop attendu ce moment mais que voulez, c’est le destin. Soyez sûr que je ne vais pas gâcher cette première sélection à cause d’un problème interne au club. C’est vexant de se retrouver dans une situation aussi inconfortable sur le plan sportif mais croyez-moi je suis très fier et content de rejoindre la sélection. La motivation est là et je veux absolument réussir mes débuts avec l’équipe d’Algérie. Je suis plus que jamais déterminé à sortir une bonne production pour donner raison au coach Benchikha et montrer que je suis digne de la confiance qu’il a placée en moi.

Avez-vous contacté le coach Benchikha?

Je ne l’ai pas encore fait. De toute façon, on va se voir lors du prochain stage et j’aurai tout le temps de discuter avec lui samedi au Luxembourg. Je vais lui raconter dans le moindre détail ce qui m’est arrivé avec mon club. A vrai dire, je ne veux pas que cela me pénalise pour les prochaines échéances de l’EN. J’attends avec impatience ce match, je sais que c’est un test sérieux pour nous les nouveaux mais je suis prêt sur tous les plans pour honorer ma sélection.

On comprend que cette sélection va vous faire oublier un vos déboires avec votre entraîneur ?

Je l’espère de tout cœur. C’est, comme vous le dites, une belle aubaine pour me ressourcer et tenter d’ouvrir une nouvelle page dans ma carrière.

Avez-vous saisi le président du FC Nîmes Olympique, ou l’un de vos dirigeants à propos de cette séparation frustrante ?

Oui, et je peux vous affirmer que le président était très surpris de la décision. J’ai parlé avec le manager général de notre équipe et il m’a annoncé que le club allait se fixer sur mon avenir bientôt. De toute façon, à mon retour du Luxembourg, je verrai plus clair car, à présent, je suis un peu dans le flou. A vrai dire, mes responsables ne savent pas trop quoi faire. C’est l’incertitude quoi.

Le mercato, c’est dans un mois et demi, avez-vous reçu des contacts ?

Pour l’heure, il n’y a rien d’officiel. Comme vous le savez, la nouvelle est toute fraîche, donc il faut attendre encore quelques jours pour voir mieux. C’est certain que des clubs s’intéressent à moi mais pour le moment je préfère ne rien dire. Je suis sous contrat avec Nîmes. Comme vous devriez le savoir, sous l’impulsion du coach Cavalla avec qui je m’entends très bien, j’ai signé un long bail de 3 saisons, mais si on ne veut plus de moi, on va trouver un terrain d’entente d’ici là. Ce sera certainement une séparation à l’amiable.

Maintenant que votre participation au prochain match contre Troyes est écartée, seriez-vous présent vendredi avec le reste des joueurs locaux qui rallieront le Luxembourg le 12 de ce mois ?

J’aurais bien souhaité le faire, malheureusement j’ai déjà réservé pour samedi. Donc, pour l’instant je vais continuer les entraînements normalement pour maintenir ma forme avant de rejoindre le reste du groupe de l’EN le 13 novembre au Luxembourg.

Un dernier mot ?

Je vous remercie beaucoup pour ce soutien que vous m’avez affiché. Je ne doute pas un seul instant de votre honnêteté et c’est pourquoi je me livre toujours avec la même sincérité à votre journal.