«Victime collatérale» de l’attentat de Teguentourine : le P-DG de Sonatrach sur le départ…

«Victime collatérale» de l’attentat de Teguentourine : le P-DG de Sonatrach sur le départ…

Partira, partira pas ? C’est la question qui taraude tous les cadres de la société algérienne Sonatrach.  Mais aucun d’eux n’a pu nous dire si oui ou non le P-DG, Abdelhamid Zerguine, serait sur le départ.  Selon certains, il s’agit de rumeurs à un  moment où les frappes « au-dessous de la ceinture » font rage, alors que pour d’autres, il ferait les frais d’une guerre de clans internes, et que le motif de Teguentourine n’est qu’un prétexte.

On parle aussi depuis deux jours au moins de son remplacement  imminent par le vice-président chargé de l’activité Aval, Saïd Sahnoun, responsable exécutif des activités à l’international, dont le choix pourrait s’expliquer par le souci de rassurer les entreprises étrangères après l’attaque terroriste de Teguentourine dont l’impact sur le comportement des investisseurs étrangers a été très négatif pour l’Algérie.
S’agissant de la Sonatrach, c’est-à-dire la principale source de revenus de l’Algérie, l’information mérite d’être retournée et observée sous toutes ses coutures. Selon nos sources, Zerguine était déjà sur la sellette, mais son départ aurait été précipité par l’attaque terroriste contre le site gazier de Teguentourine.
Pourquoi est-il  sur la sellette ? On n’en sait rien, comme toujours, parce que Sonatrach ne communique jamais, même à propos d’affaires qui l’avaient éclaboussée  par le passé aux yeux des pays étrangers.
Les entourloupes qui ont entaché gravement des personnalités de haut rang comme Chakib Khelil ou Noureddine Cherouati, ont été étouffées au maximum, ne laissant passer que des bribes d’informations, mais donnant du grain à moudre à satiété pour la vox populi.  Agissant comme un Etat dans l’Etat, Sonatrach s’est subrepticement retrouvée au centre d’une trop grande concentration  de pays du monde entier, lors de la prise d’otages de Teguentourine. Et dans cette concentration en un seul point du territoire  sur un aussi important site gazier que Teguentourine, les failles sécuritaires sont tout de suite apparues.
Une semaine après,  Sonatrach avait affirmé réfléchir  actuellement à de nouvelles mesures pour sécuriser ses sites pétroliers et gaziers, et qu’il y aurait probablement une révision des mesures pour soutenir cette activité vitale.
Pour son malheur, une semaine plus tard, un gazoduc de Bouira est de nouveau ciblé : deux éléments des groupes chargés d’assurer la sécurité du gazoduc Hassi R’mel-Bordj Menaïel ont trouvé la mort et sept autres ont été blessés dans une attaque terroriste survenue au niveau de Aïn Chekri, dans la commune de Djebahia, à 20 km à l’ouest de Bouira et 124 km au sud-est d’Alger. Là, les choses ont commencé à sentir un peu trop le roussi.
Non seulement, Al Qaida s’attaque à Sonatrach, mais c’est aussi le gaz algérien en direction des pays étrangers qui est visé.
De toute évidence, ce n’est pas à la Sonatrach que revient le devoir de contrôler, surveiller et sécuriser les itinéraires des gazoducs, le problème se situant à un niveau d’Etat, mais Sonatrach est comptable des défaillances sécuritaires sur les sites et les complexes, et pour cela, les missions d’inspections étrangères, canadiennes, britanniques et américaines, notamment, ont toutes relevé des failles au niveau de la sécurité des sites.
Mais, est-ce que c’est juste cela ? Quelle est la nature de la cendre qui couve sous les feux ? On n’en sait pas plus. De toute façon,  Abdelhamid Zerguine, désigné à la tête de Sonatrach en novembre 2011, en remplacement de Nordine Cherouati, englué dans des entourloupes diverses, n’a jamais eu les coudées franches, se laissant distancer souvent par des subalternes sur des sujets de moindre importance que Teguentourine.
Zerguine avait la lourde tâche de recadrer Sonatrach  frappée par l’état de sidération qui s’en est suivi  après les graves affaires de corruption qui l’ont éclaboussée au cours de l’année 2010.
Fayçal Oukaci