Des importateurs de viandes rouges congelées semblent être intéressés par les offres brésiliennes en viandes blanches. Apparemment, les prix appliqués au Brésil et dans certains pays latino-américains semblent très attractifs, selon nos sources.
Le prix au kilogramme dans ces pays ne dépasserait guère l’équivalent de 50 DA. Nos sources estiment qu’à 80 DA le kilogramme au détail tous les intervenants seraient gagnants. Pourquoi les importateurs de viandes rouges congelées s’intéressent subitement aux viandes blanches ?
Cette question que nous avions posée à nos interlocuteurs ne les gêne pas du tout, ils répondent sans détour : «Nous avons l’habitude de voyager dans les pays d’où nous importons les viandes rouges, notre principal axe d’activité.
Dans ces pays où la production augmente pour faire face à la demande, nous avions remarqué que le poulet était donné par rapport ce qui se passe en Algérie.» Ils ajoutent que le poulet algérien est le plus cher au monde. Un importateur renchérit : «En important du poulet congelé abattu selon le rite musulman, nous ferons beaucoup plus de bénéfice, même à 80 DA le kilo, et ce, durant de longues périodes.»
Pour terminer, il dira qu’aucune règle n’est respectée par les nouveaux aviculteurs. Par ailleurs, la question de l’alimentation de la volaille ne doit plus être à l’ordre du jour, car les prix commencent à se réguler et l’Etat maintient son soutien en exonérant les intrants des taxes douanières.
Tout cela doit être vérifié. A la question si ces importations seraient soumises à des dérogations de la part du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, nous avons eu cette réponse : «Nous comptons introduire une demande auprès du ministère de l’Agriculture ; nous l’assurons de notre bonne foi et veillerons à ce que sur le plan sanitaire, les viandes qui seront importées seraient propres à la consommation. D’ailleurs, nous demanderons à ses experts de nous accompagner. »
Il est à rappeler que probablement cette intention d’importation de viandes blanches est le fruit du constat des fluctuations aberrantes que subit le marché algérien de la volaille. En effet, bien que l’Etat ait pris en charge les taxes douanières suite aux augmentations des prix du maïs et d’autres céréales qui ont influé sur les prix de revient, si l’on se réfère aux Bourses de pays avicoles et la pratique des prix, nous finirons par convenir que le poulet algérien est le plus cher au monde.
Ces derniers temps, les revendeurs de moutons de l’Aïd, pour argumenter les prix qu’ils pratiquent, font la comparaison avec le prix du poulet. Pour l’anecdote, pour expliquer les 30 000 DA qu’il demande pour lâcher son mouton, un de ces revendeurs dira qu’«aujourd’hui, un poulet fait 1 000 à 1 200 DA, donc mon mouton est aussi cher que 30 poulets ».
Djilali Harfouche