finalement, ce n’est qu’à quelques jours du début de Ramadhan, que les véritables raisons de toute la campagne d’intox menée contre la commercialisation de la viande ovine importée d’Inde, sont en train d’être élucidées.
A entendre parler les bouchers, leur seul leitmotiv demeure la marge bénéficiaire qui leur est proposée par l’Etat avec en plus une TVA de 17%, jugée excessive pour un produit qui devrait être accessible pour tous durant le mois sacré.
A Oran où 8 conteneurs d’un poids total de 160 tonnes attendent d’être livrés, les bouchers restent sceptiques et semblent pour le moins en apparence, quant à l’intérêt que pourrait susciter cette viande «bon marché» en tablant sur les réticences des consommateurs
Un membre de la fédération des associations des commerçants et artisans d’Oran précise que pour le moment la question de la commercialisation de ce produit par les bouchers privés n’est pas encore tranchée, en raison de la fixation du prix à la vente entre 410 DA pour le tout venant et 560 DA pour les parties nobles de la bête. Notre interlocuteur explique que le prix de vente auprès des organismes importateurs est fixé à raison de 375 DA pour les parties avant pour les grossistes qui devront fixer leur marge bénéficiaire à 15 DA par kg.
Cependant, une TVA de 17% alors que les détaillants devront se suffire de 20 DA pour que le consommateur le paye à 410 DA. Pour les parties arrière, le prix TTC est fixé pour les grossistes à 497 DA, pour les détaillants à 521 pour le consommateur à 560.
Toutefois, ces prix sont jugés insuffisants par les bouchers qui, en plus de toutes les rumeurs développées sur la viande indienne, devront attendre la demande pour se prononcer. Ce qui reste sûr, c’est que les organismes publics qui auront à commercialiser ce produit, selon les prix annoncés officiellement, ne disposent pas d’un grand circuit de commercialisation pour faire face à la demande qui sera très forte.
En effet, ni l’ORAVIO ni Frigéoran ne pourront prendre en charge l’afflux des consommateurs, comme cela a été le cas il y a une année, d’où la nécessité, selon les représentants des commerçants, de trouver des solutions médianes et attractives comme la réduction de la TVA, afin d’intéresser le privé.
Avec une telle quantité, la mise en vente officielle qui devait débuter dimanche, n’a pas eu lieu.
Au point de vente de Delmonte, à Oran, les responsables ont tout bonnement déclaré «qu’après maintes études, nous avons décidé de ne pas commercialiser la viande importée de l’Inde». Les raisons de cette annulation sont en rapport avec la crainte de voir cette viande stagner dans les frigos.
«Voyez-vous, nous dit-on encore, on sent bien que pour diverses raisons, les gens sont hostiles à la consommation de cette viande indienne, fut-elle halale. Nous préférons alors passer notre chemin, et nous consacrer à la viande brésilienne dont on est sûre qu’elle se vendra très bien»
H. Badaoui