Viande et poulet ,Heureusement qu’il y a le congelé !

Viande et poulet ,Heureusement qu’il y a le congelé !

Avec des prix allant de 1 400 à 1 500 da le kg pour la viande fraîche et entre 600 et 750 DA pour le poulet, les bourses moyennes n’ont d’autre alternative que de se tourner vers le produit congelé, nettement plus accessible avec 800 da le kg pour la viande. Il est vrai que la flambée a atteint des seuils tels que le «coût» prime sur le «goût», disent les citoyens.

«J’ai acheté ce matin un morceau de poulet congelé pour 150 DA», nous dit un retraité. «Du congelé ? C’est mieux que rien ! Et puis, il faut bien donner du goût aux plats préparés surtout en ce mois de jeûne», déclare, pour sa part, une femme au foyer venue s’approvisionner au marché de Bir mourad rais. Les Algériens qui n’achètent pas ou qui ne consomment pas de congelé ont peur de tomber sur un produit douteux. La plupart se posent des questions sur l’origine, l’approvisionnement, le délai de conservation, les conditions de l’abattage conforme à l’Islam ou non. D’autres, en revanche, se focalisent sur le mode de congélation. Les chaînes de froid sont-elles respectées du producteur au consommateur ? Interrogé sur cette question, un responsable au point de vente de l’Ugta de la société avicole Chéraga, ex-office national des aliments du bétail, (ONAB ) , nous explique que la viande congelée provenant d’Inde dont une partie se vend en barquettes est conforme aux normes réglementaires.

«Il y a une équipe de spécialistes qui suit l’opération de l’abattage, du conditionnement depuis le début jusqu’à l’approvisionnement, le transport vers Skikda et la commercialisation vers les points de vente. Ces quantités de viande ont été emballées et congelées à une température ne dépassant pas les 18°, je peux rassurer les consommateurs que la chaîne de froid est respectée.» D’un point de vue nutritif, la viande congelée se dégrade-t-elle ? Présente-t-elle un danger pour la santé ? Avant de répondre à ces questions, nous avons pu constater que certains Algériens se méfient du congelé le considérant comme un produit non nutritif. «Je préfère payer plus cher et acheter du frais», nous confie un fonctionnaire d’Alger. Même raisonnement pour Safia, une enseignante qui préfère la viande blanche, plus accessible que la viande rouge fraîche, plutôt que le congelé. «J’ai acheté un poulet complet pour trois ou quatre jours.» «L’époque où la question du goût prévalait, est révolue. Nous consommons juste pour nous alimenter», murmure un quadragénaire à la sortie du marché couvert de Birkhadem.

Beaucoup a été dit sur le sujet. De l’avis d’un spécialiste : «La viande congelée ne présente pas de danger pour notre santé, si elle est congelée rapidement et si elle est travaillée rapidement après la décongélation.» Maintenant la question qui se pose est de savoir si les Algériens vont consommer les plats préparés en boîtes et vendus un peu partout sous différentes marques alors qu’ils sont rejetés par certains pays européens. A signaler enfin que les marchés hebdomadaires tels que Bab Ezzouar, Boufarik, El-Harrach… sont pris d’assaut en ce début de ramadan. Beaucoup de familles sillonnent ces espaces tentant de faire des économies face à l’envolée des prix, surtout lorsqu’on sait, que même les produits locaux très prisés durant ce mois ont atteint des seuils inimaginables. Le kilo de dattes de premier choix, par exemple, a dépassé les 500 DA dans plusieurs marchés de la capitale.

S.L