Même le poulet prend des ailes
Malgré son interdiction pour non-respect des règles d’hygiène, le poulet non vidé, continue d’être exposé dans les marchés.
A une semaine du mois sacré du Ramadhan 2014, le prix du poulet enregistre une augmentation fulgurante. Vendu à moins de 300 DA/kg, il y a quelques jours seulement, pour ne pas dire quelques semaines ou moins, le prix actuel se situe entre 320 et 380 DA/kg pour le poulet vidé, a-t-on constaté hier, lors d’une virée dans différents marchés: Hussein Dey, Ali-Mellah au 1er Mai et Meissonnier que nous avons visité la matinée d’hier, à Alger. Le poulet non vidé a été exposé à 280DA/kg, et ce, malgré l’interdiction du poulet non vidé pour des raisons d’hygiène. «Je vais vider le poulet devant vous», répond un des bouchers qui a exposé un produit qui devra être saisi à tout moment. Mais faute de contrôle les jours fériés, certains bouchers et commerçants tentés par le gain facile aux dépens de la santé du consommateur abusé et profitent de toutes les situations.
D’autres bouchers honnêtes et avec une culture de commerçants digne de ce nom, n’ont pas hésité à faire appel au contrôle régulier et systématique contre le marché informel qui se répercute négativement sur le marché et les consommateurs de manière générale. Ne savant plus à quel sain se vouer à l’approche du mois sacré qui devrait plutôt, atténuer les peines et ménager les poches de classe moyenne et autres pauvres malheureux, les ménagères se retrouvent désemparées. «Je vis comme tous les jours de l’année. Si je n’arrive pas à subvenir aux besoins de ma famille, «rompre le jeûne», dit un père de famille ironiquement, avant d’etre interpellé par d’autres bouchers de la viande blanche pour éloigner «le diable qui le pousse à manger Ramadhan…». Rien que pour donner un goût à la cuisine durant le prochain mois sacré c’est déjà trop cher pour nous. Consommer un morceau de poulet ou de viande comme d’autres, c’est impossible pour les nombreux employés, dont le salaire mensuel ne dépasse pas les 20.000 DA/mois.
Atteint du virus syndrome Newcastle, plusieurs wilayas de l’Est, dont Tébessa, Batna, Sétif, Bordj Bou Arréridj sont touchées par cette maladie, d’où le recul du volume de production qui devra répondre aux besoins locaux.
Pas moins de sept poulaillers ont fermé leurs ateliers de production dans ces wilayas afin de stériliser les lieux depuis plusieurs mois, avant que les services concernés prennent en charge le traitement de cette maladie qui provient de bon nombre de facteurs qui restent à cerner et éradiquer.
Contacté par téléphone, Hadj Tahar Boulanwar, porte-parole de l’Ugcaa, très informé sur le marché national, n’a pas manqué de souligner que certains producteurs, préfèrent attendre les premiers jours du Ramadhan pour déstocker leurs produits. Tenant compte des pertes énormes qui sont enregistrées dans la production du poulet, d’une part et d’autre part, l’absence de subventions ou de réparations de l’Etat en cas de perte de production, «les opérateurs prennent toutes leurs dispositions nécessaires pour vendre le produit à temps et éviter les risques de perte», selon Hadj Tahar Boulanouar.
S’agissant du volume de production des viandes blanches qui devra répondre au besoin du marché national, l’Etat avance une moyenne de 350.000 tonnes de production. Quant aux statistiques réalisées par les spécialistes de l’Ugcaa, Hadj Tahar Boulanouar affirme que dans l’absence de chiffre qui reflète le réel, chacun donne son volume, tout en révélant une moyenne de 250.000 à 300.000 tonnes par an. Par ailleurs, il y a lieu de souligner que les prix actuels, peuvent connaître une augmentation certaine dès les premiers jours du Ramadhan avant de revenir à leur niveau normal que nul ne peut prévoir, à l’exception de la règle du marché de l’offre et de la demande.