Vêtements pour enfants ,Rush sur les costumes de circoncision

Vêtements pour enfants ,Rush sur les costumes de circoncision

La circoncision est un événement majeur dans la vie d’un garçon. Elle est également un rite de socialisation, une tradition chez les musulmans.

Elle offre aussi un moment de fête pour célébrer la nouvelle place de l’enfant dans la société. Mais pour arriver à la circoncision, l’enfant concerné doit laisser ses vêtements usuels de côté pour se mettre en costume, peut-être son premier, conçu spécialement pour la circonstance.

Pour acheter ce genre d’habillement les parents vont droit vers des magasins qui se spécialisent, de plus en plus dans les articles pour enfants. Ces boutiques connaissent, ces derniers jours, une affluence record et le costume de circoncision vole la vedette. Au niveau des magasins de la rue Bab Azoun et la rue Didouche Mourad, ces costumes se vendent comme des petits pains. Leurs prix varient entre 3 700 DA et 7 000 DA. A l’intérieur l’on trouve des costumes traditionnels de l’Algérois « Karakou » et les costumes importés des pays arabes ou musulmans comme l’Arabie Saoudite, la Tunisie, la Turquie et le Maroc. « Le Karakou n’a cessé de se moderniser au fil des siècles », indique Belaïd, propriétaire d’un magasin à Bab Azoun. Ce genre de costume est façonné de plusieurs pièces : une chemise sertie de fils d’or ou d’argent et décoré de pierres, un gilet également décoré, un pantalon blanc, des babouches de la même couleur, une cravate et une chéchia et quelques objets de fantaisie comme de fausses et fines moustaches et un petit canif. Le tout est cédé à 7000 DA. Les costumes de l’importation ne sont pas aussi décorés comme l’habillement algérois. Le costume saoudien est composé, selon les démonstrations de Belaid, d’un kamis de couleur blanche, la bisht (gandoura) noire faite en mousseline de coton et broderies dorées, la ghutra (sorte de turban) blanche. Quant au modèle turc, notre interlocuteur explique qu’il est composé de la calotte (ou le turban chamla), le khalat (manteau matelassé) et une ceinture. Il indique que l’habit traditionnel d’Alger est indétrônable.

LE COSTUME ALGÉROIS INDÉTRÔNABLE

Un couple entre dans le magasin et se dirige vers le rayon des costumes de circoncision. Il semble que le prix ne pose pas de problème pour eux. La femme est attirée par la tenue marocaine alors que son mari est porté sur celle algérienne. Après quelque 10 minutes de concertation, l’enfant va se mettre en tenue algéroise le jour J. Ce n’est pas un peu tôt pour acheter le costume ? Le couple trouve qu’il faut du temps pour préparer l’enfant pour la circoncision qui demeure pour lui un mystère. Le père va-t-il assister à l’opération ? La réponse est non. Le père ne peut pas supporter la vue de son fils en pleine souffrance. « Étant fier de lui, je le considère déjà comme un petit homme, j’aurai honte d’être présent lors de ses pleurs », dit le père. Rappelons à cet égard que lors de la préparation psychologique du garçon, le père encourage souvent celui-ci à subir avec courage l’acte chirurgical. Plus loin, le magasin de Rabah connaît également la même affluence. La tendance des produits est à l’algérois. Ce commerçant indique que toutes les tenues exposées dans son magasin sont de production familiale. « Nous pouvons produire tout genre de costumes dans notre atelier », dira-t-il. Rabah souligne que depuis le début du Ramadhan, il a vendu plus d’une vingtaine de costumes. Selon ses déclarations, l’an dernier il a vendu plus de 60 pièces à la dernière décade du mois sacré. Elles ont été rachetées par un particulier pour une action de bienfaisance. Une femme accompagnée de son fils entre dans le magasin. Elle demande si le magasin accepte la location de cette tenue au moins pour deux jours. Pour elle, ce n’est pas une question d’argent mais elle n’aime pas le gaspillage. « Je trouve aberrant d’acheter une tenue de 7000 DA pour un enfant qui ne peut la porter que pendant deux jours, au maximum ». Le commerçant l’a orienté vers Bach Djerrah là où il y a un magasin qui loue toutes sortes de costume. Contrairement à cette dame, un autre couple sans marchander, fait son choix, l’acheteur demande au commerçant de lui donner trois tenues différentes. « Apparemment vous avez des triplés ! », lance le commerçant. « Non, réplique la dame, on va organiser pour notre fils une grande fête. On va lui faire une sorte de tasdira », a-t-elle ajouté. Les jours du grand-père du bambin sont comptés, selon elle. « Nous voulons vraiment qu’il assiste à une grande fête de son petit-fils », a-t-elle précisé. Les préparatifs de la cérémonie commencent dès que le choix du jour est fixé. Certains choisissent les lundis ou les mercredis, d’autres attendent carrément la veille du 27e jour du mois sacré.

Abbas A. H.