Les familles se préparent déjà à accueillir l’Aïd El-Fitr. Une virée au niveau des boutiques de prêt-à-porter pour enfants en dit long sur l’engouement des ménagères en cette première semaine de Ramadhan.
Certaines ont même fait leurs achats avant l’entame du jeûne, selon des commerçants. Appréhendant la traditionnelle flambée des produits alimentaires durant le Ramadhan, les ménages algériens ont préféré prendre leurs précautions à l’avance et ce, avant que l’augmentation des prix ne touche les vêtements à la veille de la fête de l’Aïd El Fitr et de la rentrée scolaire, deux périodes propices aux achats de ce type de produits. Profitant de cette situation qui constitue une aubaine, certains commerçants se frottent les mains. Leur chiffre d’affaires sera revu à la hausse grâce aux ventes précoces. Pour eux, peu importe s’ils vendent à l’avance ou la veille.
Leur but est de tirer profit et d’écouler leurs marchandises. En effet, les Algériens se ruent sur les étals des magasins, ils parlent déjà de dépenses, de vêtements et de chaussures. Exposés dans les vitrines ou sur les étals, les tenues vestimentaires proposées sont cependant chères même s’il reste encore quelques jours pour l’Aïd. Pour habiller un enfant de trois ans, un parent devra débourser la bagatelle de 8000 à 12.000 DA pour un produit de qualité, entre chaussures, pantalon et un polo en coton. La moyenne des dépenses oscille entre 5.000 et 8.000 DA. Pour éviter la saignée des portefeuilles, certains parents ont opté pour des achats à l’avance, ils ont consacré un budget leur permettant de profiter des bonnes affaires. De la sorte, ils peuvent concilier entre les dépenses du Ramadhan et les frais de la prochaine rentrée scolaire. Tout a été calculé à l’avance. « J’ai puisé dans mes économies pour acheter des vêtements neufs à mes deux enfant », dira Kheira, fonctionnaire. « Ainsi, mon salaire sera entièrement consacré aux dépenses du mois de Ramadhan », a-t-elle ajouté.
Rencontré dans un magasin à Bab El Oued, Rania, une autre mère de famille, estime qu’il est temps de faire les emplettes. Fonctionnaire de son état, elle révèle que son prochain salaire sera consacré aux dépenses de la rentrée scolaire. « Mon salaire ne permet pas d’assurer l’achat des vêtements de l’Aïd et les affaires scolaires », dira-t-elle. Pour arriver à joindre les deux bouts, le salaire de son époux sera consacré aux dépenses alimentaires durant ce mois sacré alors que son prochain salaire à elle, celui du mois d’août, sera consacré aux achats des fournitures scolaires, a-t-elle laissé entendre. Par ailleurs, les commerçants des artères commerciales de Larbi Ben M’hidi et de Didouche Mourad ont d’ores et déjà métamorphosé leurs vitrines. Le décor a été fait avec soin de façon à attirer les clients. Chez « Espereno » comme chez « K & M », l’heure est aux achats. Les clients se bousculent déjà, certains s’arrachent les articles pour enfants. Ici, une simple jupe pour fillette de 4 à 12 ans est proposée, selon la qualité et la provenance, entre 1.300 et 3.000 DA. Et comme une jupe ne se porte pas seule, il faut compter une facture supplémentaire de 800 à 1.500 DA pour un petit haut. Que dire encore des chaussures ou des sandales plus qu’indispensables, elles se négocient entre 950 et 2.000 DA pour les moins chères. Du côté des ensembles, que ce soit pour les filles ou pour les garçons, les prix sont aussi élevés et peuvent atteindre dans certains cas les 4.300 DA, chaussures non comprises bien sûr ! Dans un magasin de la rue Larbi Ben M’hidi, une mère de famille n’en revient toujours pas.
Avec 10.000 DA en poche, elle croyait pouvoir habiller ses deux enfants. Mais sa déception fut grande en voyant les prix. Néanmoins, et pour ceux dont les moyens sont limités, les marchés communaux de même que les étalages installés à même le sol dans les quartiers populaires proposent des vêtements pour enfants de moindre qualité, mais plus ou moins abordables.
Les pantalons jeans et jupes sont proposés à 600 DA, tee-shirts entre 500 et 800 DA l’unité alors que les baskets à partir de 500 DA. Autrement dit, craignant les augmentations spectaculaires, les familles nombreuses devront non seulement se serrer la ceinture, mais aussi faire de la gymnastique pour subvenir aux besoins de leur progéniture.
Rym Harhoura