Le département d’Etat américain a confirmé que plusieurs Etats avaient versé des rançons à Al Qaïda au Maghreb islamique pour obtenir la libération d’otages.
«Nous pensons qu’Aqmi continue d’essayer d’extorquer des rançons et nous pensons qu’ils y parviennent trop souvent», a affirmé, vendredi à Washington, la porteparole du département d’Etat en réponse à une question sur des révélations faites la veille par l’ancienne ambassadrice des Etats- Unis à Bamako. «Globalement, nous partageons la même préoccupation que l’ambassadeur. Aqmi et d’autres groupes utilisent les prises d’otages comme moyen principal de financement.
Nous continuons à encourager tous nos partenaires et alliés de la communauté internationale afin qu’ils refusent de coopérer avec les groupes terroristes », a indiqué Victoria Nuland. Elle a appelé la communauté internationale à faire preuve de «tolérance zéro» face à ce phénomène auquel cas «nous ne ferons que remplir les coffres des terroristes». Jeudi, lors d’un entretien accordé à la télévision d’information continue iTélé, Vicky Huddleston avait affirmé que le gouvernement français a versé 17 millions de dollars pour libérer un groupe d’otages. «Il y a deux ans de cela, Al Qaïda au Maghreb islamique avait pris des Français en otage dans une mine d’uranium, au nord du Niger. Et pour faire libérer ces otages, la France a payé une rançon. La rançon était d’environ 17 millions. Bien sûr, la France n’est pas allée à la rencontre de ces salafistes en leur disant : tenez, voici vos 17 millions de dollars. Les rançons, comme toutes les autres, ont été payées indirectement. Elles ont terminé entre les mains du gouvernement malien et ensuite ont été retournées, du moins une partie, aux salafistes», a précisé la diplomate et ancienne sous-secrétaire adjointe à la Défense en charge des affaires africaines. Pour sa part, le président français a expliqué, à partir de Bruxelles, ne pas avoir d’informations sur «la période antérieure (le mandat du président Nicolas Sarkozy) ». Pour ce qui est de la gestion actuelle du dossier des otages détenus au Sahel, François Hollande a indiqué qu’il n’y avait pas de «questions financières qui puissent être évoquées».
T. H.
