Les intervenants dans la filière agrumicole devraient entamer incessamment une série de rencontres pour sortir avec une « stratégie commune » de production avec une vision à l’export, a-t-on appris auprès de l’ITAFV.
L’agrumiculture, comme l’oléiculture et la viticulture, a besoin d’une stratégie commune, a indiqué à l’APS le directeur de l’Institut technique d’arboriculture fruitière et vigne (ITAFV), M. Mahmoud Mendil.
Un débat sera lancé dans toutes les régions agrumicoles à commencer par la wilaya de Blida, capitale de la Mitidja et région des agrumes par excellence, « pour discuter du développement et de la valorisation de la production nationale d’agrumes », a indiqué ce responsable.
Ces réunions devraient aboutir à l’organisation d’un atelier où les professionnels décideraient ensemble de mener à bien cette stratégie.
« Il faut convier tous les professionnels autour d’une table pour discuter de deux points essentiels. Le premier concerne la définition du marché mondial des agrumes, aujourd’hui, et le deuxième a trait à la place que pourrait avoir notre agrumiculture dans ce marche », a détaillé M. Mendil.
Revenir à la culture de certaines variétés délaissées…
Ce dernier estime, en effet, que la production des agrumes devait se diversifier et être valorisée. « Il faut aller vers des produits non existants actuellement comme les huiles essentielles et revenir à la production de certaines variétés délaissées comme le pomelo, le cédrat qui servait de fruit confit et la Bigaradier (l’orange amère) pour fabriquer la marmelade », note le même responsable.
Au sujet de l’exportation, M. Mendil estime que le produit algérien, de par sa qualité, « peut se positionner sur le marché mondial », mais cette exportation doit être planifiée et organisée. « Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent : on exporte l’excèdent. L’exportation ce n’est pas l’excédent, c’est un objectif. La véritable exportation se planifie, s’organise et se met en oeuvre », a-t-il souligné. « Dans tous les pays du monde, la stratégie d’exportation fait partie de la stratégie de production », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, les professionnels discuteront, lors de ces rencontres, des aspects liés à la recherche notamment le recours à la biotechnologie pour produire du matériel végétal (plants) sain et authentique, mais de façon intensive.
La superficie globale en Algérie destinée à l’arboriculture fruitière, toute culture pérenne confondue, est estimée à un million d’hectares contre 350.000 ha en 1962, a indiqué M. Mendil.
Pour la production agrumicole, l’Algérie produisait environ 3 millions de quintaux à l’indépendance contre 11 millions actuellement, dans l’attente de l’entrée en production de 20.000 ha de nouvelles plantations.
Les rendements ont connu également une hausse puisqu’à l’indépendance, un hectare en extensif produisait 120 à 130 qx contre 190 qx en moyenne actuellement. Des pics de rendements atteignant parfois 300 qx/ha sont enregistrés chez certains producteurs.
Le verger agrumicole algérien compte plus de 40 variétés du genre ’’citrus’’, dont 70% sont des oranges.