Abdelkader Bensalah
Ils sont d’Alger, Oran, Constantine, Skikda, Mila, Tissemsilt, Mostaganem, Guelma, Relizane, Tlemcen, Tiaret, Chlef, Batna, El Bayadh, El-Oued.
Les crises du RND et du FLN traduisent le pourrissement du système politique en place, affirment les observateurs. Rien n’a bougé au RND. Il traverse une période de «stagnation des plus cruciales», selon une source proche du parti. La réunion du bureau provisoire «ne pourra avoir lieu qu’après demain lundi», indique notre source. Cette date coïncide avec le retour du secrétaire général par intérim, Abdelkader Bensalah, de Malabo où il représentait le chef de l’Etat au forum de coopération Afrique-Amérique du Sud, clôturé hier. Or, jusqu’ici, c’est plutôt le pourrissement car aucune décision concrète n’a été prise depuis le dernier conseil national ordinaire, explique-t-on. Le bureau technique composé de huit membres à répartition égale entre les deux camps, est resté sans rien faire.
Les membres se tournent les pouces car absolument aucune répartition des tâches n’a été faite jusqu’à présent, commente-t-il. Pis encore, ces derniers «ne disposent même pas de bureau puisque toutes les portes des bureaux du siège national du parti sont fermées et les anciens occupants disparus et les clés avec». Dès lors, explique-t-on, «la réunion qui interviendra probablement au courant de cette semaine est très attendue de part et d’autre». L’une des revendications sur laquelle insiste le mouvement de sauvegarde du RND est la destitution d’une quinzaine de coordinateurs de wilaya, en guise de première vague des départs exigés. C’est à M. Bensalah qu’incombe cette décision d’écarter ces 15 coordinateurs indésirables d’autant plus qu’ils étaient désignés par l’ex-secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia et non élus, souligne-t-il. Il s’agit, selon notre source, des coordinateurs des wilayas d’Alger, Oran, Constantine, Skikda, Mila, Tissemsilt, Mostaganem, Guelma, Relizane, Tlemcen, Tiaret, Chlef, Batna, El Bayadh, El-Oued. Ces 15 secrétaires de wilaya, qui cumulent plusieurs fonctions à la fois, sont des plus contestés, confie-t-on. C’est par eux en particulier que le statu quo et la crise ont ébranlé la maison du parti de l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Illustrant bien cette situation de décadence, notre source cite, le cas du coordinateur de la wilaya de Guelma, qui, dit-il «est secrétaire RND de cette wilaya depuis 1997. Il est député, président de la commission de la défense nationale de l’APN, président de l’organisation locale des moudjahidine.
Et le pire dans tout ça, il est illettré! En outre, ces deux fils sont élus grâce à ses appuis, député et sénateur RND pour l’actuel mandat». Outre les reproches relatifs à l’utilisation du parti pour assouvir leurs intérêts étroits, par l’accaparement des structures organiques de cette formation, il est noté que «l’argent sale, mauvaise réputation et antécédents judiciaires sont des défauts dominants parmi ce groupe».
Par ailleurs, l’élargissement du bureau par deux membres supplémentaires est une autre décision que doit trancher le président du Conseil de la nation lors de la prochaine réunion.
Enfin, vu ses engagements officiels, Abdelkader Bensalah n’arrive pas à donner satisfaction aux revendications des uns et des autres. M Bensalah qui n’a pas voulu prendre en charge sa nouvelle mission à la tête du parti tant qu’il était président du Sénat et représentant du chef de l’Etat, a du mal à assumer la rude tâche de remettre sur rails son parti. Désigné le 15 janvier dernier, secrétaire général par intérim après la démission de Ahmed Ouyahia, le président du Conseil de la Nation a insisté sur les compromis que devaient faire les parties rivales. Au sein du Mouvement pour la sauvegarde du RND, on n’est pas près de lâcher prise tandis que de l’autre côté on ne veut pas céder quoi que se soit.
D’où la situation insurmontable du parti qui risque de demeurer sans issue.
Jeudi dernier, le bureau national n’a pas pu se réunir en raison de l’absence du secrétaire général par intérim. La réunion devait traiter en particulier les questions organiques en suspens, notamment celle ayant trait aux coordinateurs contestés. Avant de se rendre en Guinée équatoriale, M.Bensalah avait effectué une autre mission officielle en Gambie où il avait assisté aux cérémonies commémorant le 48e anniversaire de l’indépendance de ce pays. Parmi les questions non résolues figure la date du prochain conseil national du parti.