Vers un rééquilibrage des pouvoirs et des responsabilités

Vers un rééquilibrage des pouvoirs et des responsabilités

Selon Amar Saâdani, le SG du FL N, la révision de la Constitution, qu’il dit être le projet politique phare du président Bouteflika, devrait doter le pays d’un texte qui fera une grande place au rééquilibrage des pouvoirs, au droit de l’opposition et à la liberté d’expression.

L’Algérie a dû traverser une décennie d’épreuves dont le degré de brutalité et parfois de barbarie, notamment au milieu des années 90, a eu raison des réformes politiques engagées. Toutes ces réformes courageuses ont été mises sous le boisseau depuis, et le débat politique s’est retrouvé autour de la Constitution recalée. Aujourd’hui, les pouvoirs, selon l’actuelle loi fondamentale, sont entre les mains du président, comptable devant le peuple s’agissant des choix stratégiques.

C’est le président de la République qui choisit le Premier ministre selon l’article 77 de la Constitution, et c’est encore lui qui doit nommer les membres du gouvernement après consultation du Premier ministre. C’est encore lui qui nomme aux plus hautes charges de l’Etat les commis de la nation, y compris les walis, les P-DG d’entreprises publiques.

Le pouvoir du président de la République demeure naturellement le point nodal du régime politique algérien. Aujourd’hui encore, le président de la République concentre sur lui tous les pouvoirs. Il est prévu, selon des indiscrétions, dans la nouvelle mouture de la Constitution qu’il délègue quelques prérogatives aux autres centres de décisions.

A l’égard du gouvernement, les pouvoirs du Président seront revus s’agissant des missions dévolues en principe au gouvernement et au Parlement. Il voudrait que l’exécutif soit encore plus impliqué dans la gestion des affaires publique. Par ailleurs, il est prévu que le gouvernement devienne comptable devant le Président ou le Parlement. Il n’est pas exclu la création du poste de vice-président. En outre, la place des partis de l’opposition doit être elle aussi confortée d’une manière intangible indique-t-on.

L’opposition aura un rôle d’aiguillon. Une opposition forte, c’est celle qui contrôle l’action gouvernementale notamment dans des questions de l’heure, comme celle du gaz de schiste. Aucun débat n’a été engagé avec les partis de l’opposition sur cette question qui interpelle tous les algériens. Pourtant c’est un sujet stratégique, tout comme les hydrocarbures et les autres richesses du sous-sol.

La liberté d’expression est un autre pilier de la démocratie et sera renforcée à travers une plus large implication de la société civile dans les questions nationales, croit-on savoir de même source. Cela dit, tout responsable sera soumis aux obligations de résultat et au contrôle dans la perspective de mettre en place un système de gestion à l’abri de la corruption, le clientélisme et

l’impunité.