Vers un été 2025 caniculaire ? Les signes qui inquiètent

Vers un été 2025 caniculaire ? Les signes qui inquiètent

Entre records de températures et vagues de chaleur précoces, l’été 2025 s’annonce redoutable. Si le phénomène inquiète déjà à l’échelle mondiale, ses conséquences s’annoncent particulièrement sévères en Afrique et en Algérie.

L’année 2024 s’est achevée sur un triste constat : elle est devenue l’année la plus chaude jamais enregistrée, dépassant les records établis en 2016. Porté par le phénomène El Niño, le réchauffement climatique accéléré, et une concentration inédite de gaz à effet de serre, 2025 semble suivre la même trajectoire.

En mai dernier, des températures anormalement élevées ont été enregistrées dans plusieurs régions du globe. En Asie du Sud-Est, l’Inde a connu des pics supérieurs à 50 °C, provoquant des coupures de courant, des décès, et des mouvements de protestation. Aux États-Unis, des incendies précoces ravagent déjà des milliers d’hectares en Californie et en Arizona.

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) tire la sonnette d’alarme. Dans son rapport du printemps, elle affirme qu’« il y a 80 % de chances que la température mondiale annuelle dépasse les 1,5 °C de réchauffement temporairement entre 2025 et 2029 ». Cette limite critique, fixée par les accords de Paris, semble de plus en plus hors d’atteinte.

LG Algérie

Afrique : le continent le plus vulnérable

L’Afrique est historiquement l’un des continents les moins responsables des émissions mondiales de CO₂, mais paradoxalement l’un des plus touchés par ses conséquences. La multiplication des vagues de chaleur extrême met à rude épreuve les systèmes sanitaires, agricoles et hydrauliques du continent.

Déjà en mars 2025, le Sahel a connu un épisode exceptionnel, avec des températures dépassant les 45 °C dès le début du printemps. Le Niger, le Tchad et le Mali ont enregistré des taux d’hospitalisation en hausse pour des cas de déshydratation, tandis que les rendements agricoles sont menacés par la sécheresse persistante.

Les grandes villes comme Lagos, Le Caire ou Kinshasa se préparent à faire face à une demande électrique massive pour la climatisation, souvent inaccessible à une majorité de la population. Les conséquences sanitaires pourraient être dramatiques, surtout dans les quartiers populaires mal desservis.

L’OMS alerte sur une hausse des maladies liées à la chaleur : coups de chaleur, infections gastro-intestinales, et recrudescence des moustiques porteurs de maladies comme la dengue et le paludisme. Sans investissements rapides dans l’adaptation climatique, les pertes humaines et économiques pourraient être colossales.

Algérie : entre préparation et inquiétude

En Algérie, les signaux ne sont pas rassurants. Début juin, plusieurs wilayas du Sud (Adrar, Tamanrasset, Ouargla) ont déjà franchi les 48 °C, avec un mois d’avance sur la normale. À Alger et dans les régions côtières, la chaleur humide devient difficilement supportable, accentuée par l’urbanisation dense et le manque d’espaces verts.

Le secteur agricole est particulièrement vulnérable à la hausse des températures prévue pour l’été 2025. Une baisse importante des récoltes de céréales et de fruits est anticipée, notamment dans les Hauts Plateaux et les zones semi-arides. Le stress hydrique, déjà présent, pourrait atteindre des niveaux critiques. Les incendies de forêt restent une menace significative, comme observé lors des étés 2021 et 2022. Les services de protection civile se préparent à cette éventualité, bien que les moyens aériens pour lutter contre les incendies soient limités.

L’intensification de la chaleur pourrait entraîner un accroissement des déplacements internes de population dans certaines régions rurales et désertiques.

L’été 2025 constitue un défi majeur pour les infrastructures sanitaires, les systèmes de gestion des risques et les ressources en eau. Les conséquences du réchauffement climatique risquent d’impacter l’Algérie de manière immédiate, en particulier dans les zones les plus exposées.