Nicolas Lerner, chef des renseignements français, a indiqué, lundi 10 novembre, qu’il y avait des « signaux positifs » de la part d’Alger pour relancer le dialogue avec la France, après une crise diplomatique de plus d’un an.
Le patron de la DGSE, services secrets français, Nicolas Lerner, a confirmé lundi que l’Algérie envoyait des « signaux positifs« , certains publics et d’autres discrets, indiquant qu’elle prête à renouer le dialogue avec la France. En effet, après plus d’un an de froid diplomatique, le téléphone sonne à nouveau entre Paris et Alger, selon les renseignements français.
« Aujourd’hui, nous avons des signaux qui viennent de la partie algérienne sur une volonté de reprise du dialogue« , a affirmé le directeur des renseignements extérieurs français, sur la radio publique France Inter, évoquant des « signaux à la fois publics et non publics« .
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« La crise la plus grave depuis l’indépendance »
Selon Nicolas Lerner, Paris et Alger sont engluées dans une « crise extrêmement grave, peut-être la pire depuis 1962, et il est de l’intérêt des deux pays d’en sortir« . Il a toutefois souligné que, même au plus fort du blocage diplomatique, les canaux de communication n’ont jamais été complètement rompus.
« Nous avons atteint un point extrêmement bas de coopération opérationnelle en matière antiterroriste. Néanmoins, j’ose croire que, grâce aux canaux que nous avons préservés, si les services algériens étaient en capacité de détecter une menace sur le territoire national, ils l’auraient signalée« , juge le chef de la DGSE.
Pour rappel, le remaniement ministériel français du 12 octobre marque un tournant majeur dans la crise diplomatique franco-algérienne. Le départ de Bruno Retailleau du ministère de l’Intérieur, pour laisser place à Laurent Nuñez, est perçu à Alger comme la levée d’un « verrou » qui bloquait toute reprise de ce dialogue.
Vers un dégel progressif des relations ?
Ce changement au ministère de l’Intérieur français ouvre la voie à un dégel progressif, comme l’illustre les récentes déclarations de Laurent Nuñez affirmant que la remise en cause des accords de 1968 « n’est pas à l’ordre du jour » et qu’il est vital de rétablir les relations sécuritaires.
Cependant, la crise diplomatique ne se résoudra pas du jour au lendemain, car des divergences de fond persistent notamment l’application des obligations de quitter le territoire français et la délivrance des laissez-passer, le dossier sensible du Sahara occidental, mais aussi la question de l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal et du journaliste français Christophe Gleizes, dont le procès en appel est attendu le 3 décembre 2025.
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