Vers la relance de la protestation après les vacances

Vers la relance de la protestation après les vacances

Le bureau national du Conseil national des enseignants de l’enseignement supérieur (Cnes) a noté avec satisfaction la forte mobilisation des enseignants au mouvement national de protestation de trois jours, les 17, 18 et 19 décembre derniers.

C’est forte de ce constat que l’instance exécutive du syndicat revient à la charge, dans un communiqué, pour exiger du ministère de tutelle l’ouverture d’un d’“un vrai dialogue avec le partenaire social actuel – Cnes”, pour la satisfaction de ses revendications socioprofessionnelles, faute de quoi, les enseignants du supérieur menacent de renouer avec la protestation, après les vacances scolaires.

Dans ce sillage, le conseil national des enseignants du supérieur, a, en effet, réitéré ses exigences envers le ministère de tutelle, qu’il tient pour responsable de l’instabilité de l’université algérienne qui découlerait de la non-satisfaction de ses revendications socioprofessionnelles.

Ainsi, sur la foi des rapports qu’il a reçus des assemblées générales des enseignants, le bureau national renouvelle sa demande d’“intervention des plus hautes autorités du pays pour une prise en charge sérieuse du problème du logement des professeurs d’université, à l’instar des autres secteurs”, notamment à travers “la répartition des quotas de logements selon les formules disponibles, en sus de l’achèvement et de la levée du gel des programmes déjà enregistré”.

Le Cnes exige également que “le gouvernement s’abstienne de prendre des décisions et des instructions de nature à altérer la relation entre l’administratif, le scientifique et le pédagogue, ainsi qu’à encourager la bureaucratisation du parcours professionnel de l’enseignant universitaire, en insistant sur la recherche de solutions à travers un dialogue sérieux sur le statut particulier des enseignants”.

Par conséquent, le bureau national met le ministère devant ses responsabilités en exigeant de lui et du Premier ministre, “l’arrêt des poursuites judiciaires contre les enseignants et les syndicalistes qui rejettent la corruption, le jugement de tous les coupables des dépassements, du harcèlement et des abus dont sont l’objet les enseignants et les syndicalistes, et l’ouverture d’enquêtes sur les dossiers de faux et usage de faux que connaissent nombre d’universités dans les nominations de recteurs et dans les concours de doctorat et d’inscription au master”.

Le Cnes a, en outre, exprimé son étonnement au sujet de “certaines déclarations qui liaient le mouvement de protestation, qu’il a enclenché, à la grève des étudiants et leur désertion des bancs des universités”. Il s’insurge contre le fait, qu’“au lieu d’expliquer les raisons qui ont été à l’origine de cette situation due essentiellement aux cas de laisser-aller et de manque de dialogue”, ces parties, qu’il n’a pas nommées, “n’ont eu de souci que d’essayer de minimiser le succès du mouvement.

Et de renouveler son rejet de la fiche d’évaluation approuvée par le ministère de tutelle, la jugeant comme ‘une insulte’ aux enseignants”, puisque “les gestionnaires n’obéissent ni au contrôle ni à une évaluation de la situation de l’université, encore moins aux problèmes dans lesquels elle est en train de se débattre, et qui remettent en cause les activités de pédagogie et de la science”.

Pis encore, “les nominations des enseignants continuent à se faire suivant la logique du clientélisme, loin de tous les critères de compétence et d’intégrité”, estime encore le Cnes.

A. R.