Vers l’interdiction de fumer dans les cafés et espaces publics en Algérie ? 

Vers l’interdiction de fumer dans les cafés et espaces publics en Algérie ? 
Vers l’interdiction du tabac dans les cafés et espaces publics en Algérie ? 

En Algérie, le tabagisme passif constitue une exposition quotidienne et involontaire pour une large partie de la population dans les cafés, les transports et les restaurants.

Alors que de nombreux pays durcissent continuellement leur législation pour créer des espaces publics sans fumée, la situation locale suscite l’inquiétude des professionnels de la santé.

Des pneumologues pointent du doigt l’écart entre l’existence de textes de loi et leur application effective sur le terrain. Ils alertent sur les conséquences sanitaires de cette exposition forcée. Qui n’est pas une simple gêne, mais un facteur de risque avéré pour des maladies graves.

Tabac dans les espaces publics : un cadre légal peu appliqué face à une réalité ancrée

Les experts constatent que la consommation de tabac reste très présente dans les espaces collectifs algériens. Y compris dans des lieux théoriquement réglementés. Des médecins signalent des cas de tabagisme dans des enceintes médicales, des transports publics et à proximité immédiate des enfants.

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Cette situation persiste malgré l’existence d’une réglementation nationale qui interdit de fumer dans certains lieux publics clos et dans les moyens de transport collectif. Le problème principal identifié par les observateurs est le manque de contrôle et l’absence de sanctions systématiques. Ce qui rend la législation peu dissuasive.

Cette lacune dans l’application contraste avec l’évolution internationale, où de nombreux pays étendent les interdictions aux parcs, aux plages et aux abords des écoles pour protéger les citoyens.

Des conséquences sanitaires documentées et alarmantes selon les spécialistes

Les professionnels de la santé insistent sur la dangerosité de l’exposition à la fumée des autres. Le Dr Samir Laarabi, pneumologue interrogé par le média Echourouk, cite des données épidémiologiques indiquant que « le tabagisme est impliqué dans plus de 34% des cancers différents ».

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Il explique ce chiffre par la présence de « plus de 70 matières cancérigènes » dans la fumée de cigarette, des substances capables de se diffuser dans l’organisme via la circulation sanguine. Les médecins rappellent que le tabagisme passif n’est pas un risque théorique. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) l’associe à plusieurs pathologies majeures :

  • Une augmentation des risques de maladies cardiovasculaires et d’accidents vasculaires cérébraux.
  • L’aggravation ou le développement de maladies respiratoires comme l’asthme, en particulier chez l’enfant.
  • Des complications pendant la grossesse.
  • Une contribution au développement de cancers.

Tabac en Algérie : les médecins plaident pour une révision de l’approche et un renforcement de la loi

Face à ce constat, le corps médical appelle à une action plus ferme des autorités. Leur demande centrale est de faire respecter le droit des non-fumeurs à un air sain. Qu’ils considèrent comme bafoué dans la situation actuelle.

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Le Dr Laarabi résume cette position en affirmant que « le tabagisme n’est plus une liberté personnelle« . Mais un « comportement qui influe directement sur la santé des autres et leur droit à l’oxygène pur« . Les propositions des spécialistes pour endiguer le problème s’articulent autour de plusieurs axes :

  1. Le renforcement et la clarification de la législation existante pour une interdiction nette dans tous les lieux publics fermés et les terrasses de restauration.
  2. La mise en œuvre effective de contrôles et l’application de sanctions dissuasives pour les contrevenants.
  3. La création et la promotion d’espaces publics entièrement non-fumeurs, clairement signalés.
  4. Le lancement de campagnes nationales d’information sur les dangers spécifiques du tabagisme passif.

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Les alertes répétées des médecins mettent en lumière l’urgence de traiter le tabagisme passif comme un enjeu de santé publique prioritaire en Algérie. La persistance d’une exposition généralisée dans les lieux publics, couplée à une application insuffisante de la loi, crée selon eux un risque sanitaire collectif. La solution passe, d’après les spécialistes, par une volonté politique de faire appliquer la réglementation et de protéger efficacement la population non-fumeuse.