Vers l’autosuffisance en céréales

Vers l’autosuffisance en céréales

La facture des céréales pour l’année 2010 a été divisée par quatre par rapport à 2007. Le pronostic du ministère de l’agriculture de baisser la facture en dessous du milliard de dollars a été atteint. Aussi, la production de 2010/11 s’annonce bien.

La facture des céréales pour l’année 2010 a été divisée par quatre par rapport à 2007. Le pronostic du ministère de l’agriculture de baisser la facture en dessous du milliard de dollars a été atteint. Aussi, la production de 2010/11 s’annonce bien. Hier matin, sur les ondes de la Radio nationale chaîne III, le directeur général de l’Office interprofessionnel des céréales (OAIC), Nouredine Kahel, a affiché son satisfecit : «les résultats de 2010 affichent une baisse sensible par rapport au 3,3 milliards de dollars que nous importions en céréales il y a trois ans».

Et d’ajouter que l’OAIC espère «terminer l’exercice 2010 avec une facture de moins un milliard de dollars. Jusqu’à aujourd’hui, la facture des importations n’a pas dépassé les 700 millions de dollars, soit le quart par rapport à ce qu’importait l’Algérie en 2007». Pour une fois, les importations des céréales ne sont qu’un complément à la production nationale.

Dans cette optique, le premier responsable de l’OAIC dira que tous les responsables du ministère de l’Agriculture «veulent désormais renverser la tendance, en aplanissant la facture des importations. Un programme perfectible a été mis à jour pour soutenir et accompagner la production nationale et ce, sur le plan technique et organisationnel. Nous voulons encore réduire la facture alimentaire », a-t-il appuyé. Nouredine Kahel a aussi indiqué que l’Algérie est presque autosuffisante en blé dur et que l’essentiel des importations est constitué par le blé tendre. La cause de ce dénivellement des productions du blé tendre et celui dur est inhérente, selon le même responsable, à la rareté des terres agricoles qui offrent des conditions -surtout climatiques- propices à ce genre de blé. Il précisera sur ce registre que « l’Algérie n’a pas assez de superficies pour produire le blé tendre, conformément aux conditions requises pour couvrir l’ensemble de nos besoins ». Selon lui, les rendements vont continuer à évoluer.

Pour rappel, sur les ondes de la même Radio, Noureddine Kehal avait affirmé, fin juillet 2010, que l’Algérie n’aura pas besoin de recourir à l’importation des blés dur pour la deuxième année consécutive ». Il avait indiqué que cette embellie « n’est pas le produit d’une conjoncture. Elle est le résultat d’un programme de développement, d’intensification et de soutien, enclenché il y a 3 ans et qui commence aujourd’hui à porter ses fruits ». L’objectif réaliste, techniquement et économiquement, est d’atteindre les 20 quintaux par hectare, dans un avenir…proche », s’est félicité Noureddine Kehal.

La production 2010 s’annonce bien

En 2009, l’Algérie a enregistré une production céréalière record avec près de 61,5 millions de quintaux. Pour l’année en cours, la récolte s’annonce bonne pour les blés dur et tendre, selon le directeur de l’OAIC, qui notera que «le rendement était à huit quintaux à l’hectare. Il a passé à douze quintaux en 2000. En 2010, il atteindra les 17 quintaux. Cette dynamique va devenir structurelle et nous attendons encore plus à l’avenir». Même si la pluviométrie automnale était bonne, ceci ne justifie pas ces bons résultats, selon le même directeur.

«C’est vrai qu’il y a eu ces deux derniers mois, une pluviométrie intéressante. Mais, cela n’est pas le résultat d’une situation exceptionnelle, conjoncturelle liée à des conditions climatiques. L’amélioration du rendement s’inscrit dans la durée. Le niveau de l’utilisation des semences sélectionnées et des engrais est en progression constante, c’est-à-dire, l’accompagnement scientifique, agronomique est bien présent à tous les niveaux », a-t-il encore noté.

D’après le PDG de l’OAIC, 1,5 million de quintaux de semences sélectionnées seront utilisés cette saison. « C’est la un record, la première fois que ce niveau est atteint. Il y a deux ans, 800 000 quintaux de semences sélectionnées étaient utilisées. Donc, c’est presque le double », s’est-il targué dit. Quant à la consommation des engrais, phosphatés et azotés, elle a également enregistré un niveau inédit, passant de 150.000 à 900.000 quintaux, a-t-on appris.

40% des terres agricoles cultivées en céréales

L’importance des céréales dans le menu du consommateur algérien fait de l’Algérie parmi les grands consommateurs mondiaux. Pour l’Algérien, selon les estimations de l’OAIC, 75% de calories consommées proviennent des céréales. Ceci ponctue toute l’importance socioéconomique que représente la production céréalière en Algérie. Chaque Algérien consomme de 180 à 200 kg de céréales (blés dur et tendre) par an. Comparativement à d’autres pays où la consommation en céréales ne dépasse pas les 50 à 60 kg par habitant.

Sur un autre registre, il est à noter que sur les 1,1 million d’agriculteurs algériens, près de 600 000 cultivent des céréales. Annuellement, 3,25 millions d’hectares sont cultivés en céréales. Ce qui représente 40% de la surface disponible. Sur le plan socioéconomique, le secteur céréalier représente 200 milliards de dinars en revenus d’emploi, soit près de 2,6 milliards de dollars, selon les chiffres donnés par le DG de l’OAIC. Une autre bonne nouvelle : le responsable de l’OAIC a promis « le maintien du prix actuel des céréales pour la période 2010-2014.

Il n’y aura pas de révision à la baisse des prix offerts par l’Etat pour les agriculteurs ». Le seul bémol est que la production de l’orge a été perturbée cette année par des orages et d’autres aléas naturels.