Les dossiers des nouveaux partis qui, pour certains, ont introduit des demandes d’agrément depuis des années, commencent à être examinés au plan de la compatibilité avec la loi, depuis ce matin. jeudi dernier, le ministre de l’intérieur qui avait hérité de ce dossier délicat avait indiqué que «ses services procéderont à des enquêtes sur les membres fondateurs de ces partis».
Le contexte paraît propice à l’arrivée sur la scène politique de nouveau partis. Le Président Bouteflika s’est montré favorable lors de son discours à l’ouverture de l’année judicaire à cette option. Le nombre de demandes d’agrément avait connu une nette évolution, depuis le printemps dernier. Le FFD de Ghozali, l’UDR ou le PJL avaient envisagé d’investir la scène politique depuis des années.
D’autres initiatives sont apparues plus récemment, à l’image de celles de Belaïd Abdelaziz ou de Mustapha Boudina qui ont pris contact pour le lancement de nouveaux partis. Tahar Benbaïbèche avait également annoncé la création de «Hizb el fadjr el jadid» et Khaled Bounedjma a lancé le FNJS (Front national pour la justice sociale).
En fin de compte, le ministère de l’Intérieur planchera sur une quinzaine de demandes. Les islamistes sont nombreux à piaffer d’impatience. Abdellah Djaballah est revenu avec le Front pour la justice et le développement (FJD). Ex-responsable du MSP, Abdelmadjid Menasra attend aussi.
A la tête du Front national pour le changement, il ne semble pas du tout avoir des doutes sur son obtention de l’agrément. Mohamed Saïd ne perd pas espoir de s’ancrer dans le paysage politique.
«Nous ne demandons pas autre chose que l’application de la loi qui n’interdit pas à des Algériens jouissant de leurs droits civiques et politiques de créer des partis qui sont les attributs de toute démocratie», nous a-t-il affirmé, serein quant à l’agrément de son parti, le PJL. «Nous avons un dossier bien ficelé à tous points de vue», a-t-il ajouté. Djamel Benabdesslem, ancien secrétaire général du parti El Islah, a lancé, depuis octobre dernier, le Front de l’Algérie nouvelle (FAN). Il a déposé le dossier portant demande d’agrément le 13 novembre dernier.
Il affirme aussi que «son dossier est complet et remplit toutes les conditions», mais n’a toujours pas reçu l’aval de l’Intérieur pour la tenue d’un congrès constitutif. «Je suis persuadé que nous allons vers l’ouverture de la scène politique, car on ne peut ramer contre les tendances qui se dessinent dans le monde».
Il voit déjà comme preuve l’activité tolérée même au niveau local de son parti qui a organisé, hier, une réunion de ses bureaux de wilayas. Les islamistes ne sont pas les seuls à nourrir des ambitions. M. Benbaïbèche revient sur la scène après une éclipse de plus d’une décennie.
La chronique de l’UDR et du FFD est plus longue. Depuis près de dix ans, Amara Benyounès et Sid-Ahmed Ghozali, qui ont toujours insisté sur la conformité de leurs dossiers, courent derrière l’agrément.
Le numéro un de l’Union pour la démocratie et la République (l’UDR) dit attendre «sereinement» le feu vert du département d’Ould Kablia. Amara Benyounès dit se préparer déjà à un congrès qui se tiendra lors de la deuxième quinzaine de janvier 2012. «Je ne sais toujours pas s’il s’agit d’un congrès constitutif ou d’un congrès extraordinaire ». L’ancien dirigeant du RCD défend une ligne qui se veut moderne, républicaine et égalitaire.
Président du Front démocratique (FD), Sid-Ahmed Ghozali impute la situation dans laquelle se trouve son parti actuellement, à une violation de la loi. «Le parti a été créé en 1999, en fonction de la loi fondamentale, et il est reconnu par la loi, mais celle-ci n’est pas appliqué», n’a-t-il eu de cesse de marteler. C’est le credo de tous ces partis dont les responsables demandent l’application des dispositions de la loi, rien que la loi.
Hammoudi R