Le risque de contamination épidémique des Algériens suite au débarquement massif au niveau des frontières de réfugiés et autres immigrants clandestins, dont de nombreux porteurs de vecteurs de maladies contagieuses, est monté d’un cran.
Plus de 14 000 immigrants clandestins africains et arabes sont entrés en Algérie depuis 2011, tandis que des milliers de réfugiés maliens, fuyant la guerre au nord du mali, se sont installés dans des camps au niveau de nos villes frontalières. Un constat alarmant.
Cet état de fait a eu, subséquemment, beaucoup d’effets néfastes pour le pays en général et la santé des Algériens en particulier.
Outre les risques sécuritaires, les vecteurs de maladies épidémiques sont d’une grande préoccupation pour les autorités du pays. Depuis leur débarquement massif aux frontières algériennes, des réfugiés porteurs de maladies contagieuses ont déjà contaminé nombre d’Algériens. Par les chiffres, 90 % des Algériens atteints de Malaria l’ont été au contact de réfugiés et immigrants maliens et nigériens.
Devant ce risque majeur qui peut se transformer en véritable «bombe à retardement», le Commandement de la Gendarmerie nationale a affûté ses armes en se mobilisant, outre les préoccupations du ministère de la Santé, pour trouver des mécanismes à même de freiner l’hémorragie des maladies contagieuses.
C’est dans cette optique que le 4e Commandement régional de la Gendarmerie nationale a organisé, jeudi dernier à Ouargla, le premier séminaire national sous le thème «Gestion des risques épidémiques des personnes en déplacement».
Un séminaire ayant pour objectif le traitement des risques épidémiques véhiculés par les réfugiés et autres immigrants clandestins qui débarquent en masse en Algérie. Mais aussi un séminaire dédié à la santé professionnelle réservée aux gendarmes.
L’organisation de ce séminaire national est d’une nécessité absolue dans la mesure où le nombre d’Algériens atteints par la maladie de la Malaria a connu une nette augmentation, surtout dans les villes frontalières. 90 % des Algériens atteints par les affres de cette maladie hautement contagieuse le sont au contact des réfugiés maliens et des immigrants clandestins nigériens et d’autres nationalités.
Depuis que les groupes terroristes ont accaparé en mars 2011 des villes maliennes du Nord-Mali, ce qui a donné lieu, près d’un an après, à une intervention militaire de forces africaines sous la coupe de l’armée française, les réfugiés maliens fuyant la guerre se sont dirigés en masse vers l’Algérie.
A ajouter à cette situation imprévisible les immigrants clandestins venant de plus de 25 pays africains et arabes et qui continuent à débarquer au niveau de nos frontières.
Tous ces ingrédients «explosifs» ont donné lieu à une nouvelle donne, dévastatrice pour l’Algérie, dont les premières victimes sont les civils algériens. Aussi le débarquement massif de réfugiés maliens et d’immigrants clandestins a-t-il favorisé le transfert rapide de diverses maladies contagieuses, à leur tête la Malaria.
Ainsi, 90 % des Algériens affectés par cette maladie ont été contaminés par des Maliens et des Nigériens qui ont gagné les frontières algériennes suite au mauvais climat politique, économique et sécuritaire régnant, ces derniers temps, dans leurs pays respectifs.
L’annonce en a été faite par le général major Abderrezak Chérif, commandant de la 4e Région militaire, lors de son intervention à l’occasion du 1er séminaire national organisé jeudi dernier par le 4e Commandement régional de la Gendarmerie nationale de Ouargla, sous le thème «Gestion des risques épidémiques des personnes en déplacement». «Les situations territoriales et opérationnelles dans la région du Sahel ont eu des incidences négatives pour l’Algérie.
Le déplacement massif de réfugiés africains vers le pays et l’arrivée en masse d’immigrants clandestins vers les villes algériennes ont causé la propagation de la Malaria qui a déjà contaminé 90 % des Algériens atteints par cette affection», a expliqué le général major de l’armée algérienne.
Et d’ajouter : «Face à cette situation, il était question de venir à bout de ces maladies contagieuses qui peuvent aggraver les conditions sanitaires, non seulement des réfugiés et immigrants clandestins se trouvant en Algérie, mais aussi de nos personnels de sécurité et des civils algériens. Nous avons donc mis en place de nouveaux mécanismes, adéquats, pour faire face à cette propagation.»
DES CONTRÔLES SANITAIRES RÉGULIERS POUR LES RÉFUGIÉS ET LES IMMIGRANTS
Le séminaire national organisé par le Commandement de la Gendarmerie nationale à Ouargla a été l’occasion pour des experts en santé, des militaires et des gendarmes, entre autres participants, d’unir leurs efforts afin de faire face aux maladies transmissibles véhiculées par les réfugiés en Algérie.
Pour le chef de service central de la santé au niveau de la Gendarmerie nationale, le colonel Djebaïli Abdelkrim, le séminaire est venu à point nommé car il va permettre de consolider d’importantes mesures qui viseront à forger une barrière sanitaire contre le transfert, rapide et inquiétant, de diverses maladies véhiculées par les réfugiés et immigrants clandestins.
Le colonel Djebaïli a souligné que « le déplacement massif des réfugiés vers l’Algérie et l’arrivée des immigrants clandestins, de toutes nationalités, vers le pays sont devenus deux aspects auxquels il faudra faire face avec beaucoup d’efficience ».
Il a souligné que «c’est dans cette optique que de nouvelles mesures ont été apportées afin d’arrêter cette hémorragie des transmissions de maladies aux Algériens. Cela dit, les premières victimes sont les gardes-frontières (GGF) et les militaires.
Ces derniers qui se trouvent à la limite des frontières peuvent être contaminés par des réfugiés porteurs de maladies contagieuses. Nous avons donc décidé d’apporter des soins à ces réfugiés, tout comme aux immigrants clandestins une fois qu’ils se trouvent en Algérie, et ce dans un acte purement humanitaire.
Nous avons également prévu de faire des visites régulières dans les camps de réfugiés afin d’assurer une meilleure couverture sanitaire au profit de ces derniers.
En plus de tout ça, nous avons songé à nos gendarmes qui seront, eux aussi, mieux couverts en matière de soins, d’autant qu’il y en a qui travaillent 16h/24, à l’exemple des motards qui utilisent beaucoup leur engin, ce qui peut engendrer des pathologies telles que les hernies discales». Le commandement de la Gendarmerie nationale a mis en place un centre de soins appelé CMS (centre médical de santé).
Cet établissement est encadré par des psychologues et des médecins aguerris qui soutiennent en soins les gendarmes souffrant de diverses maladies, à travers tous les groupements de la Gendarmerie nationale. «Nos frontières sont sécurisées», a, par ailleurs, assuré le chef du 4e Commandement régional de la Gendarmerie nationale.
Pour sa part, le premier responsable du Commandement régional de la Gendarmerie nationale, le colonel Abdelhafid Abdaoui, a expliqué, dans un point de presse animé en marge du séminaire, que «les frontières algériennes sont totalement sécurisées».
Cette déclaration du chef du 4e Commandement régional de la Gendarmerie nationale vient dans un contexte un peu délicat, à savoir quelques mois après la tragique prise d’otage au niveau du site gazier de Tinguentourine, un périmètre sous la compétence du 4e Commandement, faut-il le souligner.
«Je peux vous assurer que la sécurité des frontières avec la Tunisie, la Libye et le Mali, à l’instar des autres frontières, est totalement maîtrisée », a-t-il conclu.
Sofiane Abi