VERDICT – Belghit écope d’une peine inférieure aux réquisitions

VERDICT – Belghit écope d’une peine inférieure aux réquisitions
Belghit Mohamed Lamine

Ce jeudi 3 juillet, le tribunal de Dar El Beïda à Alger a prononcé son verdict dans le procès de l’historien Mohamed Lamine Belghit, figure universitaire dont les propos controversés sur l’identité nationale ont secoué l’opinion publique ces dernières semaines.

Condamné à cinq ans de prison ferme et à une amende de 500.000 dinars, Belghit paie le prix fort pour avoir nié, lors d’une interview télévisée, la dimension amazighe de l’identité algérienne et comparé les binationaux algériens aux « harkis », terme lourd de sens et de blessures historiques en Algérie.

Condamné à cinq ans de prison : retour sur les déclarations en cause dans l’affaire Belghit

Tout a commencé en mai dernier, lorsqu’une interview de Mohamed Lamine Belghit, diffusée sur la chaîne émiratie Sky News Arabia, a envahi les réseaux sociaux. L’historien y affirme sans détour que « la langue amazighe est un projet idéologique de création franco-s-ioniste ». Il enfonce le clou : « Il n’existe pas de culture amazighe. Il n’existe pas une chose qui s’appelle amazighité ».

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Un discours qui nie l’existence même d’une composante majeure de l’identité nationale, reconnue pourtant officiellement dans la Constitution algérienne depuis 2016, et dont le Nouvel an berbère, Yennayer, est devenu fête nationale en 2017.

Ces prises de position, loin d’être anecdotiques, ont déclenché une vague d’indignation sur les réseaux sociaux. L’opinion publique s’est enflammée, et le parquet s’est saisi de l’affaire. Reprochant à l’historien d’alimenter la haine et la division. Dans ce contexte, l’agent judiciaire du Trésor public s’est constitué partie civile, réservant ses droits quant aux préjudices subis par l’État.

Procès retentissant et verdict plus clément que les réquisitions du parquet

Mohamed Lamine Belghit avait été arrêté le 3 mai et placé sous mandat de dépôt. Sa demande de liberté provisoire, examinée par la Cour d’appel d’Alger le 21 mai, avait été rejetée. Lors de son procès, tenu le 26 juin, le parquet avait requis à son encontre sept ans de prison ferme. Ainsi qu’une amende de 700.000 dinars. Estimant que ses propos relevaient d’une « atteinte à l’unité nationale » et d’une « propagation de discours de haine et de discrimination ».

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Ce jeudi, le tribunal a finalement prononcé une peine légèrement inférieure aux réquisitions. Condamnant Belghit à cinq ans de prison ferme et à une amende de 500.000 dinars.