Le marché de l’automobile en Algérie a réalisé une progression prodigieuse au cours de l’année 2011. Et pour cause, plus de 300 000 véhicules ont été vendus par l’ensemble des concessionnaires installés, soit un taux d’évolution de l’ordre de 32,1% comparativement à l’exercice 2010 où le volume des ventes avait atteint les 230 000 unités commercialisées.
Une évolution qui a surpris aussi bien les concessionnaires, les observateurs que les pouvoirs publics. D’autant que les dispositions dissuasives prises par le gouvernement en 2009 sont toujours en vigueur aggravées par une parité du dinar qui ne cesse de dégringoler, ce qui s’est traduit par une augmentation sensible des prix de vente des voitures proposées par les différents constructeurs. Cet engouement sans précédent de l’Algérien pour la voiture s’expliquerait amplement par un besoin de mobilité autonome de plus en plus ressenti face à une défaillance criante d’un transport collectif respectable. Tous les moyens sont alors bons pour acquérir l’objet de tous les rêves : mobilisation des capacités financières personnelles, notamment après les récentes augmentations salariales, endettement auprès des proches et amis, ventes de bijoux familiaux et tutti quanti. Et parions que même que si le gouvernement brandissait une nouvelle batterie de dispositions «répressives », il s’en trouverait des clients qui seraient encore plus nombreux à les défier. Signalons aussi les achats de plus en plus nombreux entrant dans le cadre du renouvellement des véhicules âgés de plus de 3 ans. Il va sans dire que la progression des ventes s’est sensiblement nourrie des campagnes de promotions et de remises entretenues par les constructeurs tout au long de l’année. Le palmarès de l’année fait ressortir pour la 3e année consécutive la domination de la marque Renault avec un volume global pour 2011 qui a atteint les 55 800 ventes dépassant de 3 000 unités Hyundai qui totalise 52 185. Viennent ensuite, Peugeot avec 33 336 ventes, Toyota (25 626), Chevrolet (24 716), Dacia (19 242), KIA (16 363), Suzuki (15 169)… Côté modèles, c’est la Renault Symbol qui se détache nettement encore une fois du reste du peloton avec un total des ventes de l’ordre de 28 171 unités. Un succès sans appel qui puise ses origines dans un rapport qualité/ prix très compétitif, un style adapté aux attentes des clients algériens, une fiabilité éprouvée et une agressivité commerciale et de marketing redoutable. Ceci étant et au-delà d’un bilan chiffré largement positif pour les concessionnaires automobiles, il y a toutefois l’autre face de la médaille qui n’est pas tout aussi reluisante. Ce sont essentiellement la qualité de service et la disponibilité de la pièce de rechange d’origine qui ne sont pas souvent au rendez- vous. Il en est de même pour la qualité de l’accueil réservé au client qui est loin d’être à la hauteur des standards internationaux malgré les discours pompeux des responsables concernés. Constituant l’exception, quelques concessionnaires œuvrent à travers des investissements importants et une stratégie appropriée à hisser la barre de la qualité à des niveaux dignes de la confiance que le client algérien a placée en eux. Pour le reste, hélas l’écrasante majorité, le travail à accomplir est encore important mais loin d’être irréalisable. La fidélité et l’engouement du client algérien en valent l’effort.
B. Bellil