Vente en gros de boissons alcoolisées, Amara Benyounès : “L’instruction de Djaâboub était illégale”

Vente en gros de boissons alcoolisées,  Amara Benyounès : “L’instruction de Djaâboub était illégale”

Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, qui fait l’objet d’attaques et de critiques, suite à son instruction relative au commerce de gros de boissons alcoolisées, accuse son prédécesseur d’avoir agi dans l’illégalité. Rencontré, hier, Amara Benyounès a expliqué qu’à son département, ils ont établi une vingtaine d’instructions.

Leur objectif, a souligné le ministre, “est, d’abord, de faciliter l’acte de commercialiser”. En d’autres termes, “de débureaucratiser au maximum un certain nombre de procédures”. Ensuite, a-t-il ajouté, “annuler toutes les instructions qui étaient illégales et qui ont été prises sans un ancrage juridique”. Il a fait remarquer que ses détracteurs ont mis juste l’accent sur celle relative aux boissons alcoolisées. “La vente et l’importation des boissons alcoolisées est toujours soumise à agrément”,

a-t-il encore précisé. La vente au détail de ces boissons est aussi soumise à un agrément.

Il a fait savoir qu’avant, “la vente en gros n’était pas réglementée”. “L’ancienne instruction exigeait de chaque grossiste un agrément, alors que, précise-t-il, cela relève du décret ou de la loi”. Il a informé que dans son dernier rapport, l’IGF a pointé du doigt le ministère du Commerce concernant cette instruction. “Il fallait supprimer cette instruction pour revenir à la légalité”, a-t-il dit.

LG Algérie

Pour rappel, l’instruction qui donnait au wali toute latitude de décider a été faite à l’époque de Djaâboub, sous l’impulsion de Belkhadem, alors chef de gouvernement. “Une instruction ne peut pas réglementer une activité. Seuls un décret ou une loi peuvent le faire”, a encore expliqué le ministre. Il a cité d’autres instructions “illégales”, comme celle relative aux centrales d’achat, au registre du commerce qui doit être refait tous les deux ans pour les importateurs et celle relative à l’étiquetage en langue arabe qui doit se faire uniquement à l’étranger… “Pour l’étiquetage, ils peuvent le faire ici pour nous faire gagner des devises”, a-t-il ajouté.

Interrogé sur les retombées de sa décision sur les détaillants et les autres débits de boissons, le ministre a indiqué que personne ne peut activer en tant que grossiste sans une enquête préalable. Le fait de laisser les walis décider a créé, selon le ministre, un phénomène de corruption et une activité informelle qui s’est généralisée. Quant aux ventes dans l’informel, il a indiqué qu’elles équivalaient à 70% du volume global des ventes.

M. M.