Qui n’est pas incommodé par cette faune de vendeurs de véhicules neufs qui écument nos cités et même nos trottoirs en proposant à la face des autorités, de grosses berlines dont ils tirent d’inestimables plus-values ? Il n’ y a pratiquement pas une cité dans les grandes villes qui échappe au squatt des commerçants informels des…véhicules. Ce phénomène qui prend de l’ampleur et gagne du terrain – au propre et au figuré- depuis 2007 a enfin tapé dans l’oeil du gouvernement.
Il n’est jamais trop tard pour bien faire, même si, pour le coup, l’autorité publique est mise à rude à épreuve. Le gouvernement a décidé de mettre le holà et il faut s’en féliciter malgré tout. Le ministre du commerce Mustapha Benbada a révélé aujourd’hui à l’occasion d’une rencontre avec les cadres de son secteur, qu’un projet de loi modifiant et complétant le décret exécutif n°07-390 du 12 décembre 2007 fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de commercialisation de véhicules automobiles neufs.
Ce texte devrait ainsi encadrer fermement ce type de «commerce» de véhicules neufs qui échappe à tout contrôle.
Des concessionnaires dans la mire
Le ministre a affirmé qu’un groupe de groupe de travail composé de représentants du ministère du Commerce, des Finances, de l’Industrie, de l’Énergie et des mines, installé suite à une instruction du Premier ministre, est en train de plancher sur la révision du décret de 2007. «Le dossier est fin prêt au niveau du ministère de l’Industrie», a-t-il soutenu, dans une déclaration reprise par l’APS.
Dans sa volonté de stopper ce phénomène dont sont complices certains concessionnaires, le ministre révélé que son département, «après enquête», a suggéré au ministère de l’Industrie de retirer l’agrément à «quatre concessionnaires» suites aux infractions constatées. Benbada souligne justement que la révision du décret de 2007 régissant la commerce de véhicules neufs, ira dans le sens d’une interdiction aux concessionnaires agrées de vendre plusieurs véhicules à un particulier.
Un marché de «gros» de véhicules neufs !
Il était grand temps que le gouvernement arrête ces pratiques anti économiques qui plus est, squattent l’espace public sans que l’État ne gagne le sou dans ces transactions «informelles». Et au-delà de ces désagréments causés par ce «marché de gros» des véhicules neufs, le gouvernement ne cache plus son souci d’alléger la facture salée de l’importation de véhicules neufs qui dépasse les 6 milliards de dollars !
Benbada s’est d’ailleurs appuyé dans son plaidoyer aujourd’hui sur l’instruction du Premier ministre adressé, en novembre dernier à quatre ministères (Finances, Commerce, Industrie et Transports) leur ordonnant de mettre en œuvre certaines mesures à l’effet de «décourager» l’importation des véhicules qui ne répondent pas aux critères de sécurité, veiller au respect, par les concessionnaires, des dispositions du décret 07-390 et s’assurer de l’homologation des véhicules selon le cahier des charges.
Le ministre assure par ailleurs qu’un autre groupe de travail a été installé dernièrement à l’effet de «réviser certaines normes techniques en vue de renforcer la sécurité des véhicules commercialisés en Algérie». Il est à espérer qu’il s’agisse réellement d’une volonté d’en finir avec cette pratique et non pas une simple velléité motivée par des calculs électoralistes.