Le président élu du Venezuela, Nicolas Maduro, a appelé hier à la mobilisation «dans tout le pays» face aux manifestations lancées par les partisans de l’opposition, qui contestent son élection.
«Je continue d’appeler à la paix, j’appelle le peuple à combattre dans la paix», a déclaré M. Maduro, convoquant des «manifestations à travers tout le pays» aujourd’hui et demain, lors d’une conférence de presse au palais présidentiel. Son appel intervient alors que des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Caracas, à l’appel de son adversaire Henrique Capriles, soutenu par Washington, pour protester contre la proclamation de sa victoire à la présidentielle et réclamer un nouveau comptage des bulletins de vote. Une demande rejetée par M. Maduro qui l’a qualifiée de «caprices de bourgeois». «Dans quel pays fait-on un audit de 100% des voix», a-t-il lancé. «Ce qui se cache derrière les paroles d’aujourd’hui, M. Capriles, c’est une convocation à un putsch contre l’Etat, les institutions», a lancé Jorge Rodriguez, le chef de campagne de M. Maduro, un terme repris par le président élu qui a promis une «main dure contre les putschistes». Proclamé président dans l’après-midi, le chef d’état élu a promis, la main sur le cœur, de «poursuivre pleinement son héritage pour la défense des pauvres et la défense de l’indépendance» lors d’une cérémonie solennelle au siège de l’autorité électorale à Caracas.
«Nous avons un président !» ou encore «Chavez vit, la lutte continue», a scandé l’assistance. La présidente du CNE, Tibisay, a rappelé à l’opposition qu’elle devait «utiliser la voie légale», citant le cas du duel serré entre Georges W. Bush et Al Gore, lors de la présidentielle américaine de 2000, dont l’issue s’était décidée devant la Cour suprême.
Gouverneur de l’Etat de Miranda (nord), son adversaire, Henrique Capriles, qui qualifie le président élus d’«illégitime», a appelé ses partisans à «ne pas tomber dans le piège de la violence». Toutefois, les manifestation de l’opposition ont été qualifiées comme une forme de coup d’Etat déguisée par le camp gouvernemental.

La mission d’observateurs envoyés par l’Union de nations sud-américaines (Unasur) au Venezuela a, quant à elle, demandé que soient «respectés les résultats» émanant du CNE, «unique autorité compétente» en matière électorale. «C’est une situation très délicate. La marge est tellement étroite dans un pays qui est extrêmement divisé que cela va être difficile à digérer politiquement. Il est clairement divisé en deux», a dit à l’AFP le politologue Ignacio Avalos.
R. I. / Agences