Vendeurs et revendeurs d’or à M’dina J’dida Un informel doré jamais inquiété

Vendeurs et revendeurs d’or à M’dina J’dida Un informel doré jamais inquiété

Le marché informel de l’or est devenu une véritable industrie englobant plusieurs catégories d’intervenants, «fournisseurs, istributeurs et détaillants».

Ces patrons d’ateliers, dont l’activité est illégale, écoulent le précieux métal sans avoir à honorer une quelconque redevance fiscale.

Le prix de l’or oscille actuellement entre 4.500 DA et 6.500 DA le gramme et pourrait atteindre 8.000 DA le gramme si «les incitations douanières pour l’importation dans le cadre de la Zone arabe de libre échange (Zale)», à l’origine de la baisse des prix du précieux métal, venaient à être annulées par le ministère du Commerce.

Cette situation pourrait favoriser la contrebande et le circuit informel. À M’dina J’dida, haut lieu de l’informel du métal jaune, hommes et femmes achètent et vendent de l’or en plein jour sans être véritablement inquiétés.

L’année dernière, dans le cadre de l’éradication du marché informel, lancée par le gouvernement à travers le territoire national, M’dina J’dida a fait l’objet de plusieurs descentes policières pour chasser les vendeurs à la sauvette et autres faux commerçants, dont la prolifération a fini par constituer une véritable gangrène rongeant l’économie nationale.

Or, force est de constater que les marchands d’or du circuit informel n’ont jamais été inquiétés sur ce qui se passait autour d’eux. Au contraire, ils ont continué à exercer impunément leur activité, pourtant illégale, au vu et au su des services de sécurité.

Ces commerçants hors-la-loi et au-dessus de tout soupçon partagent la moitié des ventes avec les bijoutiers qui exercent dans la légalité, payant redevances fiscales, loyer et personnels. Des sources affirment par ailleurs que l’or revendu à «Derb Essayaghine» (dédale des bijoutiers), proviendrait de stocks issus de la fonte de bijoux provenant du vol.

Cet or cassé est en réalité alimenté par des réseaux de voleurs à la sauvette qui ne trouvent aucune peine à trouver des receleurs prêts à leur racheter leur «pioche», au moindre coût.

Lutter contre ce marché informel, permettra de réduire considérablement le vol à la sauvette, un phénomène qui a poussé de nombreuses oranaises à se séparer de leurs boucles d’oreille et autres chaînes pour ne pas se retrouver victimes de ces bandes organisées. C’est incontestablement un filon qui échappe au contrôle du fisc.

DONNER UN COUP DE PIED DANS LA FOURMILIÈRE

En effet, cet or ne porte généralement pas le poinçon des services des impôts qui attestent de sa légalité et surtout de sa pureté. En effet, Oran est envahie par d’énormes quantités d’or feint mêlé généralement à du cuivre ou du laiton et vendu comme produit «or garanti».

Parmi la foule de vendeurs à la sauvette, certains peut-être seraient tentés pour agir dans la légalité, mais cette volonté, ou du moins ce désir, est contrarié par la mainmise des réseaux sur le marché qui n’hésitent pas à ramener dans le troupeau, par la force, le cas échéant, les brebis galeuses.

Des bagarres entre vendeurs sont souvent signalées à M’dina J’dida ce qui confirme que les «affaires» sont bien gardées et que tout est fait pour maintenir florissant ce business.

Les services de sécurité, lancés dans une lutte sans merci contre l’informel devraient conjuguer leurs efforts avec les services des impôts pour donner un coup de pied dans la fourmilière et remettre dans le «droit chemin», un marché qui semble obéir à des lois et qui échappent à toutes les règlementations.

En attendant des mesures concrètes pour éradiquer, définitivement ce circuit informel, les vendeurs à la sauvette du métal précieux, continuent de squatter les trottoirs de M’dina J’dida, au su et au vu des pouvoirs publics et vont même jusqu’à considérer l’activité comme «normale».

Les bijoutiers ayant pignon sur rue, impuissants face à cette concurrence déloyale, continuent de se plaindre et leurs doléances restent sans suite.

Ahmed Belgheir