Véhicules d’occasion en Algérie : les prix en « chute libre »

Véhicules d’occasion en Algérie : les prix en « chute libre »

Après une stagnation qui a duré plus de cinq ans et qui fut marquée par une hausse vertigineuse des prix et une offre très limitée, le marché de l’automobile en Algérie commence enfin à reprendre vie au grand soulagement des citoyens.

En effet, la décision du Président Tebboune d’autoriser à nouveau l’importation les véhicules de moins de trois ans pour les particuliers et les constructeurs a provoqué une onde de choc qui a secoué le marché de l’automobile en Algérie. Les prix des voitures qui, jusque-là, avaient grimpé à des sommets jamais vus, ont commencé à reculer.

Et que ce soit sur les marchés des véhicules d’occasion ou sur les sites internet, spéculateurs et revendeurs s’empressent de proposer leurs voitures à la vente de peur de voir leur valeur s’effondrer au cours des prochaines semaines.

Immédiatement après l’annonce de l’ouverture de l’importation de voitures en Algérie, nous avons assisté au déclin des prix des voitures, et ils ont atteint moins de la moitié du prix dans de nombreuses marques.

Les revendeurs prennent d’assaut Ouedkniss

Quelques heures seulement après que l’annonce de la reprise de l’importation des voitures, des milliers de revendeurs se sont rués sur Ouedkniss, le site de revente le plus populaire en Algérie. Le grand nombre de visiteurs simultanés a failli mettre les serveurs du site hors service. Les chiffres avancés parlent de plus de 10 000 annonces publiées à la fois.

De plus, contrairement aux jours et semaines précédentes, de nombreux vendeurs ont précisé que les prix affichés étaient « négociables ». C’est dire que la décision soudaine du Président a pris de court les spéculateurs, et ces derniers essayent désormais de limiter les dégâts autant que faire se peut.

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À la lecture de quelques récentes annonces sur Ouedkniss et sur le marketplace de Facebook, on se rend compte que les nouveaux prix sont bien inférieurs à ceux proposés pour les mêmes voitures il y a à peine une semaine. Cela présage-t-il alors d’une prochaine sortie de crise et du retour à la normale des prix des véhicules ?

Prix des voitures en Algérie : qu’en est-il des marchés ?

C’est le cas, par exemple, au marché hebdomadaire de Bouira où les prix de certains véhicules ont baissé de moitié après l’annonce du retour des importations.

Ainsi, la Dacia Logan a vu son prix chuter de 152 millions à seulement 80 millions de centimes, soit un recul de près de 50 %. Idem pour la Clio 4 Gt Line 2019 (55000 KM) qui passe de 400 millions à 240 millions de centimes.

Cependant, il faut noter qu’en 2019 cette voiture coûtait à l’état neuf 230 millions de centimes. Il s’agit donc plus d’un relatif retour à la normale que d’une réelle chute des prix.

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Du reste, cette nouvelle donne a plongé les spéculateurs et les concessionnaires multimarques dans le désarroi, car les potentiels clients refusent désormais d’acheter les véhicules aux prix actuels et préfèrent attendre l’introduction sur le marché des voitures importées qu’ils espèrent coûteront moins cher.

Les prix des voitures vont-ils poursuivre leur chute ?

Mohamed Saadi, expert en automobile, a déclaré au micro d’Ennahar TV qu’après la disponibilité des véhicules importés sur le marché algérien, le prix d’une petite voiture, comme la Maruti par exemple, pourrait s’effondrer pour atteindre 35 millions de centimes. Le journaliste spécialisé dans le secteur automobile, Nadhir Kari, a lui aussi prédit que nous allons assister dans les semaines à venir à une chute des prix des voitures.

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Quant au président de l’Association algérienne de protection du consommateur (APOCE), Mustapha Zebdi, considère que la décision du président Abdelmadjid Tebboune représente une « bouffée d’oxygène » pour le citoyen. Concernant son impact sur les prix des véhicules, M. Zebdi, estime que les cours vont baisser de 30 % dès l’apparition des premiers résultats de sa mise en œuvre », c’est-à-dire la signature des conventions avec les constructeurs et l’entame des importations des véhicules de moins de trois ans.

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Enfin, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zaghdar, a déclaré, dimanche, que le secteur de l’industrie automobile en Algérie connaîtra « une forte impulsion » d’ici fin 2022 ou début 2023