Sur ordre du wali, une opération de démolition de baraques et de clôtures érigées au pied des bâtiments a été lancée, hier matin à hai Ennour, relevant du secteur urbain de hai El Yasmine, commune de Bir El Djir.
C’est en présence du président de l’Assemblée populaire communale de Bir El Djir, du commissaire de la 24ème Sûreté urbaine de hai El Yasmine et d’un responsable de la wilaya, qu’hier de bon matin, les services techniques de la commune ont entamé la démolition des baraques de fortune et des clôtures érigées au pied des bâtiments de cet ensemble immobilier dont se plaignaient plusieurs habitants.
Il ne s’agit pas d’une ou de deux baraques, le phénomène a pris une grande ampleur au point où certains habitants ont pris la liberté de construire des locaux commerciaux tel des kiosques à tabac et même un important local pour la vente de produits alimentaires sur les trottoirs et sur les plates-bandes des bâtiments. Les squatteurs ont de ce fait transformé des parties communes un bien privé.
Poussant le bouchon plus loin, d’autres habitants ont eu l’audace de transformer d’importantes superficies d’espaces verts en de véritables potagers où ils ont planté des fèves, des petits pois, des herbes fines et d’autres variétés de légumes, tandis que d’autres ont occupé les trottoirs pour y installer des citernes métalliques d’une capacité de 1.000 litres pour la vente d’eau potable, contraignant ainsi les piétons à emprunter la chaussée au risque de se faire renverser par des véhicules.
Un potager de fèves et de petits pois en milieu urbain
Un habitant n’a pas trouvé mieux à faire que de remplir des sacs en plastique avec du sable de carrière et du gravier pour les exposer à la vente sur la platebande située au bas de l’immeuble où il occupe un appartement, causant ainsi le dépérissement de ce qui restait des plantes d’ornement qui s’y trouvaient. Pis encore, ce dernier fait aussi de la récupération de déchets ferreux et non-ferreux qu’il stocke au pied du bâtiment. Ce citoyen trouve même qu’il n’y a aucun mal à stocker tous ces objets récupérés de la décharge sous le bâtiment.
Lors de cette action de salubrité publique, un jeune homme s’est approché du maire et des policiers pour leur dire de ne pas démolir son kiosque construit sur le trottoir. «Je suis en désaccord avec mes parents, je loge dans ce kiosque, je le démonterai moi-même lorsqu’il y aura une amélioration des relations entre nous», a-t-il précisé à ces responsables qui lui ont fait savoir qu’ils étaient là pour appliquer des ordres et qu’aucune baraque ne sera épargnée.
Une dame qui s’est amusée à clôturer une bonne partie de la façade de l’immeuble en y installant une baraque, a tenté de son côté d’impressionner les responsables locaux en allant jusqu’à leur déclarer que son cousin est ministre et qu’elle n’allait pas se taire sur la démolition de son extension sauvage. « Je vais lui téléphoner pour l’informer de cette affaire, malgré cet avertissement, cette baraque a été rasée. Un des habitants de cette cité a commenté le zèle de cette jeune dame en affirmant: « Avoir un cousin ministre ne veut pas dire qu’on est libre de faire ce qu’on veut. Nous avons souffert de cette situation», a déclaré ce riverain du bâtiment H4 qui tient à remercier le wali d’avoir pris cette louable initiative.
Il s’agit d’une véritable anarchie qui ne touche pas uniquement les bâtiments de hai Ennour, mais la majorité des cités. La démolition de ces constructions sauvages qui donnaient un aspect de clochardisation et de laisser-aller de la cité, a été saluée par de nombreux riverains qui souhaitent voir cette opération s’étaler à toutes les autres cités pour rendre à la ville un meilleur visage. «Cette cité est totalement clochardisée alors que ça ne fait même pas deux ans qu’elle a été habitée.
Certains de ses habitants n’ont aucune notion du civisme, ils se comportent comme s’ils étaient dans un douar, lorsqu’ils habitaient dans les bidonvilles et dans des bâtiments menaçant ruine, leur seul souhait était d’avoir un logement décent pour s’abriter. Aujourd’hui qu’ils ont bénéficié du logement, ils ont fait des extensions sauvages qui agressent les regards et font honte à la ville», s’exprime à juste titre un riverain. Le maire de Bir El Djir a tenu à expliquer que l’opération s’étalera sur plusieurs jours et ne prendra fin que lorsque toutes les baraques et les clôtures sauvages seront totalement éradiquées.
A.Bekhaitia