Vandalisme et destruction des biens publics: Oran a perdu 55 millions de dinars en six mois

Vandalisme et destruction des biens publics: Oran a perdu 55 millions de dinars en six mois

Un tel montant parti en fumée donne le tournis aux responsables locaux tout en assénant des coups durs au Trésor public.

Le vandalisme. Un tel phénomène à prendre sérieusement en compte subsiste toujours. Pis encore, il s’inscrit dans la durée provoquant des pertes financières et budgétaires non moins préjudiciables. A Oran, tout comme un peu partout dans les villes et localités du pays, les dégâts sont, selon le secrétaire général de la wilaya, de l’ordre de 55 millions de dinars.

En fractionnant un tel chiffre, le secrétaire général de la wilaya d’Oran fait état de «30 millions de dinars de pertes provoquées par la destruction ayant touché les biens publics comme l’arrachage des poteaux électriques, panneaux de signalisation, et le reste des pertes (25 millions de dinars) résulte des larcins perpétrés dans le cadre des vols de câbles électriques et fils téléphoniques, vols des couvercles des avaloirs de canalisations des eaux pluviales etc.

Un tel montant parti en fumée donne le tournis aux responsables locaux tout en assénant des coups durs au Trésor public mobilisant d’importants budgets pour remédier à de telles problématiques qui ne sont pas près de prendre du recul de sitôt. «C’est une affaire de civisme», dira le secrétaire général de la wilaya d’Oran, Mohamed Benkaltoum.

Le civisme est une question de culture. Là est le message fort du secrétaire général de la wilaya gardant en tête l’image d’une ville qui a, depuis la nuit des temps, été le havre de paix et de tolérance vis-à-vis des visiteurs d’Oran, de son esthétique et son architecture, mais surtout respectant à la lettre les règles de bienséance. Cependant, il n’est un secret pour personne qu’un tel phénomène ne découle pas des suites d’un simple fait du hasard. Il ne s’est pas non plus ancré fortuitement dans la société. Plusieurs éléments se sont réunis et font que la situation, dépassant le seuil de l’entendement, devienne ingérable à commencer par le foyer familial jusqu’à la rue en passant dans les écoles, les cafés, les restaurants, les plages, les stades etc.

Le vandalisme est, dans ce chapitre, l’un des éléments composant la violence dans toute sa variété. Ce n’est plus un scoop magistral ni encore moins un secret de Polichinelle, la violence, qui est ambiante, est difficile à traiter du jour au lendemain ni encore moins à solutionner par un simple traitement passager. Toutefois, les sociologues parlent de cette anarchie en responsabilisant le premier acteur social, tout en le pointant d’un doigt accusateur lui reprochant sa passivité et son laxisme, le père de famille. «Comment est-ce possible qu’un adolescent âgé de 16 petites années, supporter de tel ou tel club, puisse accéder en toute liberté aux tribunes de tel ou tel stade alors qu’il n’est pas accompagné par l’un de ses proches plutôt majeur? se demande Saïd Belaïd, étudiant spécialisé en sociologie. Mais une telle responsabilité est également partagée par les corps de sécurité gérant à l’aveuglette des situations parfois confuses, comme c’est le cas des stades. «On ne peut pas interdire l’accès des stades aux adolescents tant que ceux-ci sont munis de leurs billets», dira un policier. Il ajoute en soulignant que «les policiers mobilisés dans les stades gèrent ingénieusement des situations confuses dans le seul but d’éluder au maximum les affrontements qui peuvent se déclencher au moindre grincement des dents». «On ne peut tout de même pas déclencher la répression contre les jeunes supporters, quoique dans la majorité ils sont indociles et insolents, incivils dans les slogans qu’ils scandent», a-t-il fini par dire expliquant que «le rôle de la police est d’assurer la sécurité des biens publics et des populations et non pas d’être moralisateur». Idem pour les écoles et campus.

Ces établissements, censés constituer des lieux de transfert du savoir, sont transformés en grands réceptacles où pullulent toutes formes de doctrines embrigadant et se disputant la propriété du terrain. Leurs meneurs ne sont que de jeunes étudiants aux idéaux hétéroclites et divergents. Vue à partir d’un autre angle, cette hétérogénéité, qui n’est pas fédératrice, n’est toutefois pas perçue en tant que richesse devant aboutir au bien-être des populations. Bien au contraire, cette hétérogénéité constitue dans la majeure partie des cas, un point de discorde opposant violemment les étudiants.