«Karim Ziani est une personnalité très aimable. C’est un joueur aux grandes qualités qui a démontré sa valeur dans le championnat de France»
Après trois années passées à Sochaux, l’attaquant slovène Valter Birsa a quitté les Doubs, au moins de janvier 2009, pour rejoindre l’AJ Auxerre où il est devenu un élément incontournable dans le schéma tactique de l’entraîneur bourguignon, Jean Fernandez.
Ce joueur, âgé de 24 ans, nous parle dans cet entretien exclusif accordé au Buteur, de l’Algérie, futur adversaire de la Slovénie en Coupe du monde, et de sa relation avec le meneur de jeu de l’Equipe nationale algérienne, Karim Ziani, qu’il avait connu à Sochaux, il y a deux saisons. Il affirme aussi qu’une place au second tour lors du prochain Mondial reste l’objectif principal des Slovènes.
Tout d’abord, pouvez vous revenir sur la dernière rencontre amicale disputée face au Qatar ?
C’était une rencontre d’un niveau moyen où nous n’avons pas eu trop de difficultés à nous imposer contre un adversaire disons en-dessous techniquement. Je pense que notre victoire était méritée, tant on a été dominateurs de bout en bout. Ce score de 4 buts à 1 reflète parfaitement notre supériorité dans ce match.
Avouez que ce duel n’était pas vraiment le match référence, tant le Qatar n’a pas pesé ?
Oui, si vous voulez, mais il reste que ce match était intéressant et bénéfique pour nous, du moment que ça nous a permis de reprendre une bonne dose de confiance et aussi de se retrouver entre nous les joueurs et cela reste le plus important pour nous
D’aucuns en Slovénie ont contesté la programmation de cette rencontre face à un adversaire aussi faible ; est-ce votre avis ?
Ecoutez, comme je viens de vous le dire, un match test reste toujours bénéfique. C’est toujours important de se remettre en cause, quels que soient la nature de l’adversaire et son calibre. Le fait de retrouver l’esprit familial qui caractérise notre équipe était déjà très positif.
Passons à autre chose, les échos qui nous parviennent de Slovénie parlent d’un malentendu entre les responsables de la fédération et les joueurs, une confirmation ?
Franchement, ce n’est pas à moi de vous confirmer des choses pareilles. Cela dépasse mes prérogatives. Seulement, je peux vous dire qu’il n’y a rien de préoccupant. A présent, tout est rentré dans l’ordre.
Franchement, ce malentendu ne risque-t-il pas de perturber la sérénité du groupe, à quelques semaines seulement du début de la Coupe du monde ?
Non, pas du tout, je ne pense pas que cela puisse toucher à notre stabilité, surtout qu’il ne s’est rien passé. Je crois que les problèmes d’administration et d’organisation ne concernent pas les joueurs. En sélection, on forme un groupe d’amis. Il y règne une entente parfaite entre tous les éléments de l’équipe. C’est notre force, je peux donc vous assurer que nous restons sereins et concentrés sur la préparation du prochain Mondial qui est très important pour nous les joueurs et le pays.
Justement, vous êtes dans le même groupe que l’Algérie, quelle appréciation faites-vous de cette poule ?
Je dois d’emblée préciser que c’est plutôt un groupe abordable pour nous. Hormis l’Angleterre qui semble intouchable, je pense que la course restera ouverte entre les trois autres formations du groupe. Je veux dire que la deuxième place qualificative au second tour se jouera entre la Slovénie, les USA et l’Algérie.
L’Algérie sera donc l’un de vos adversaires directs pour une place au second tour ; comment jugez-vous cette équipe algérienne ?
Je commencerai par dire que si l’Algérie a assuré son billet au prochain Mondial, c’est qu’elle recèle bien des qualités dignes d’un mondialiste et mérite donc tout le respect. Pour revenir à votre question, j’ai vu la dernière prestation des Algériens et j’ai une petite idée sur la méthode de jeu de cette formation que je trouve très collective, qui défend bien et qui sait attaquer très vite.
Vous avez suivi le dernier match de l’Algérie contre la Serbie, ce n’était pas vraiment une référence tant cette sélection n’a pas montré grand-chose ?
Non, je ne parle pas de cette empoignade. Face à la Serbie, je n’ai vu que les actions des buts inscrits par les Serbes et franchement, je n’ai pas pu m’arrêter de manière objective sur les capacités réelles de votre sélection. La dernière rencontre des Algériens que j’ai vue, c’était plutôt celle livrée contre la Côte d’Ivoire lors de la dernière CAN2010. Là, on s’est tous rendu compte que l’Algérie, c’est du costaud. Je peux même avouer qu’elle reste un adversaire coriace et très difficile à jouer
Qu’appréhendez-vous le plus dans cette équipe algérienne ?
Pour tout vous dire, je connais pas mal de joueurs algériens que j’ai eu le plaisir de connaître en France. Ce sont des éléments très forts techniquement qui savent aussi être utiles collectivement. Donc, on n’a pas trop d’appréhensions à se faire, si ce n’est de prendre très au sérieux l’Algérie.
Vous dites que vous connaissez des joueurs algériens, vous faites certainement allusion à Ziani ?
Oui, on a joué ensemble pendant une année à Sochaux. C’est quelqu’un que je connais un peu mieux que les autres Algériens de l’Equipe nationale. On a passé de bons moments et je garde de très bons souvenirs de lui, notamment la Coupe de France qu’on a gagnée avec les Doubs.
Si on vous demandait de donner votre avis sur Ziani, que diriez-vous ?
Karim Ziani est une personnalité très aimable. C’est un joueur aux grandes qualités qui a démontré sa valeur dans le championnat de France. Techniquement, il est super bien et il est aussi précis dans son jeu. C’est un compétiteur qui ne s’avoue jamais vaincu.
Il y a aussi à Sochaux Ryad Boudebbouz, le connaissez-vous ?
Oui, Boudebbouz est un jeune joueur qui a une marge de progression assez importante. C’est quelqu’un de très sérieux qui va sans doute s’affirmer à Sochaux. Je ne le connais pas assez bien, car je n’ai pas trop évolué à ses côtés.
Son nom a été retenu comme un potentiel néo-international, Pensez-vous qu’il est capable d’apporter un plus à la sélection d’Algérie ?
Ecoutez, je ne peux pas me prononcer sur cette question, car son intégration ne dépend pas d’un seul paramètre. Techniquement il est bon, mais il reste à savoir s’il va être accepté par le groupe de votre sélection.
L’année dernière, vous avez décidé de quitter Sochaux au mercato, pouvez-vous nous en donner les raisons ?
La raison est toute simple, je n’avais pas un temps de jeu assez conséquent. L’entraîneur ne me faisait pas trop confiance et je ne pouvais plus rester sans compétition, surtout qu’il y avait les rencontres de qualification à la Coupe du monde qui se profilaient à l’horizon.
Et ça se passe comment pour vous à Auxerre ?
Depuis que j’ai rejoint Auxerre au mois de janvier 2009, ça va plutôt bien pour moi. Je joue plus souvent avec mon équipe. On réalise une saison assez honorable et cela me permet de rester compétitif et motivé, en prévision de la prochaine Coupe du monde.
La Slovénie sera-t-elle prête pour ce grand rendez-vous ?
Oui, on travaille sérieusement pour être prêts au mois de juin prochain. On a disputé la dernière rencontre amicale face au Qatar et le coach a pu s’arrêter un peu sur l’état des joueurs, à quelques mois du début de la Coupe du monde. On va prochainement affronter la Nouvelle-Zélande, pour mieux se fixer et se préparer. C’est un match qu’on livrera à fond pour encore se découvrir et se corriger avant le Mondial.
Le premier match face à l’Algérie se présente comment pour vous ?
C’est la rencontre la plus importante du tournoi pour les deux équipes. Elle sera déterminante. Donc l’idéal serait de commencer par un résultat positif face à l’Algérie, pour entrevoir la suite du parcours avec plus de confiance et de sérénité.
Pour terminer, quel sera votre objectif dans cette Coupe du monde ?
Il est clair que vu la composante de notre groupe, on vise le second tour qui reste notre but dans ce Mondial. On y croit franchement, ça reste jouable. On possède les mêmes chances que l’Algérie et les USA, car au risque de me répéter, l’Angleterre reste, honnêtement, un favori pour le sacre final.
