L’Algérie a annoncé, dimanche, avoir rejeté la procédure temporaire proposée par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères concernant l’accès des agents diplomatiques et consulaires algériens aux zones réservées des aéroports parisiens, destinées à l’acheminement ou à la récupération de la valise diplomatique.
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Selon une source informée citée par l’APS, le ministère algérien des Affaires étrangères, via sa Direction générale du protocole, a accusé réception d’une note verbale française datée du 7 août 2025 exposant cette nouvelle procédure. Alger considère que cette dernière contrevient aux obligations internationales de la France, notamment celles prévues par la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires.
Zones réservées des aéroports parisiens : l’Algérie s’oppose aux nouvelles conditions d’accès
L’Algérie rappelle que ces textes, ainsi que la convention consulaire algéro-française de 1974, reconnaissent aux missions diplomatiques et consulaires le droit d’envoyer un agent accrédité pour prendre directement et librement possession de la valise diplomatique auprès du commandant de l’aéronef. Elle souligne également que la France accorde habituellement des badges d’accès permanent aux zones de sûreté réglementées des aéroports, pratique dont la mission diplomatique et les consulats algériens ont été exclus.
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La partie algérienne estime que la nouvelle procédure maintient des entraves au bon fonctionnement de ses représentations en France et qu’elle constitue un traitement discriminatoire en ce qu’elle vise exclusivement ses agents. Elle rappelle que la décision initiale de retirer les badges permanents était déjà jugée discriminatoire et que la nouvelle mesure, selon elle, ne fait que prolonger cette situation.
L’Algérie demande le rétablissement des badges d’accès permanents en France
L’Algérie souligne par ailleurs que la procédure proposée ne prend pas en compte les postes consulaires, également affectés par le retrait des badges d’accès, et qui nécessitent, selon elle, un traitement équivalent à celui de l’ambassade pour assurer leur fonctionnement.
La nouvelle réglementation prévoit notamment que les agents chargés de la valise diplomatique soient systématiquement accompagnés d’une escorte policière et qu’une demande écrite soit adressée au ministère français des Affaires étrangères 48 heures avant toute opération.
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Face à ces conditions, Alger affirme rejeter fermement la proposition française. Pour elle, la seule solution conforme aux engagements internationaux et bilatéraux de la France consiste à rétablir les titres d’accès permanents aux zones réservées pour ses agents accrédités.
La source citée précise qu’une fois ces accès rétablis, l’Algérie lèvera les mesures équivalentes qu’elle a mises en place en application du principe de réciprocité.