C’était l’été indien hier à Valenciennes, où on aurait presque cru que « dame nature » n’avait pas voulu gâcher cette fête du football qu’a été la réception de l’Olympique de Marseille au stade du Hainaut, dans le cadre de la 7e journée du championnat de France de Ligue 1, qui s’est joué sous un grand soleil de septembre.
Ce match nous intéresse au plus haut point car à Valenciennes joue un certain Foued Kadir que nous connaissons bien et qui a été à deux doigts de signer dans le club phocéen dans les toutes dernières heures du dernier mercato et qui avait à cœur de prouver aux dirigeants marseillais qu’ils ont commis une erreur en ne l’enrôlant pas.
Un Kadir titulaire et sur-motivé
Il était 13h, soit une heure avant le début de la rencontre lorsque nous avons pris connaissance de la feuille de match. Foued Kadir, qui avait souvent été remplaçant cette saison, était annoncé titulaire d’entrée. C’était un signe fort que lui avait envoyé son entraîneur Daniel Sanchez, comme pour lui dire « vas-y, montre-leur de quoi tu es capable, et ensuite concentre-toi à fond sur le VAFC en oubliant ce maudit mercato ! » Un signal que l’Algérien, né à Martigues tout près de Marseille, a reçu 5 sur 5 au vu de la prestation réalisée sur le terrain, où il a fait honneur à son maillot rouge floqué du numéro 14.
Anigo a eu sa réponse sur le terrain
Nos confrères du 10 sport avaient annoncé que José Anigo et sa cellule de recrutement allaient avoir un œil particulier sur l’attaquant camerounais de Valenciennes Vincent Aboubakar et sur Foued Kadir. Aboubakar était remplaçant hier et n’a joué que 6 minutes, mais en ce qui concerne Kadir, il n’avait pas fait le déplacement pour rien José Anigo car le Sétifien a fait 95 minutes de folie.
Kadir à gauche juste derrière son attaquant
Le milieu de terrain de l’équipe nationale a été posté par son entraîneur juste derrière le seul attaquant de pointe valenciennois Anthony Le Tallec. Kadir est en soutien de son attaquant côté gauche et a souvent combiné avec Le Tallec pour notamment essayer de donner le tournis à la défense phocéenne. Le côté droit, derrière Le Tallec, étant tenu par le numéro 10, le Togolais Dossevi qui va souvent permuter avec l’Algérien durant le match.
Kadir buteur et impliqué dans deux autres buts valenciennois
Dès les premières secondes de l’échauffement, nous avions senti que Foued Kadir, qui en avait gros sur la patate, était réellement motivé. A l’échauffement, il avait déjà fait tous les exercices à fond et dès l’entame du match, il courait sur tous les ballons avec une détermination que l’on ne lui avait jamais connue. La première grosse occasion pour Kadir arriva à la 10e minute de jeu où se présentant seul devant le gardien sur un contre et où il rate le cadre après une course de 40 mètres. Mais l’Algérien se rattrape 3 minutes après puisqu’à la 14e minute il est taclé à l’entrée de la surface, coup franc dit l’arbitre. Gael Danic le tire pleine lucarne et but pour Valenciennes face à Marseille (1-0). 34e minute, Kadir récupère le ballon au milieu de terrain, se dirige vers le côté gauche en dribblant et lors d’un une- deux avec Danic arrive a dominer son vis-à-vis de la tête pour remettre au même Danic à l’entrée de la surface. Danic se joue du défenseur de l’OM et adresse un caviar à Le Tallec. 2 à 0 pour Valenciennes. 38e minute, le gardien marseillais Mandanda veut dégager à la main, il rate complètement sa relance qui arrive sur Foued Kadir à l’entrée de la surface qui le fusille sans ménagement avec toute la rage qu’il avait en lui. En deuxième mi-temps, Valenciennes, qui avait déjà fait l’essentiel, s’est contenté de gérer en pressant haut, en laissant Marseille faire le jeu et en procédant par des contres. Foued Kadir, lui, n’a pas géré. Il a été aussi incisif que lors du premier half et n’a pas arrêté de se démarquer, d’appeler le ballon, de gêner l’adversaire pour récupérer le ballon et à être dans tous les bons coups grâce à sa technique, sa vitesse, sa détente et son jeu tout en déviation vers l’avant, obligeant même Gignac à défendre. Le Tallec aggravera la marque à la 63e minute mais cela devient anecdotique, comme la réduction du score d’Ayem en toute fin de match, tant Valenciennes domine ce match. Sans le gardien Mandanda, le score aurait pu être plus lourd encore.
80e, un miracle, Raspentino est entré
Il s’est produit un petit miracle lors de cette 7e journée de championnat de France de Ligue 1 puisque l’autre Algérien présent dans la feuille de match, Florian Raspentino, est enfin entré en jeu. Elie Baup ne lui ayant jamais accordé sa confiance depuis le début du championnat. Si Raspentino a eu sa chance à la place de Gignac à la 80e minute, c’est qu’Elie Baup a dû se dire qu’à 4 à 0, que pouvait-il arriver de pire !
M. B.
Kadir et Feghouli, c’est Fennecs système
Immédiatement après son but, Kadir est allé vers le poteau de corner se prosterner pour remercier Dieu, comme le font désormais tous les internationaux algériens, comme Sofiane Feghouli par exemple.
Il n’a pas souhaité venir en zone mixte
Malgré notre insistance auprès du responsable de la communication de Valenciennes, Foued Kadir, auteur pourtant d’une très belle prestation et contrairement au reste de ses coéquipier, n’est pas venu en zone mixte pour débriefer le match. Il a quitté le stade par une porte dérobée. La blessure «transfert à l’OM» n’est pas encore cicatrisée pour l’Algérien.
Les retrouvailles Kadir-Rod Fanni
Foued Kadir et Rod Fanni sont tous deux originaires de la ville de Martigues, ils se connaissent depuis l’enfance. Mais la saison passée, c’est dans un tout autre registre que celui de l’amitié que les deux hommes se sont illustrés lors du précédant VAFC-OM (1-1). A la suite d’un violent coup de tête involontaire de Rod Fanny, qui avait pris immédiatement un carton rouge, Foued Kadir avait dû être évacué de la pelouse pour un traumatisme crânien. Les deux hommes nous avaient d’ailleurs donné une leçon de fair-play en se rejoignant immédiatement dans le vestiaire, Fanni s’excusant et Kadir pardonnant à son ami de quartier. Foued Kadir a même reconnu dans la presse française qu’après les soins prodigués à Kadir et son expulsion, ils avaient regardé ensemble la fin du match à la télévision. Heureusement, cette année, leurs retrouvailles ont été moins mouvementées.
Les supporters marseillais bloqués à 25 km par la police
Décidément, l’Olympique de Marseille, c’est plus qu’un club, c’est un phénomène de société. Partout où ce club se déplace en France, il y a de l’engouement. Le stade du Hainaut était à guichets fermés pour l’occasion. Dimanche, ce sont les South Winners et les Dodgers qui ont mis le feu. Par contre, le dispositif policier était à l’image de l’engouement, puisque le dispositif sécuritaire avait été multiplié par dix par rapport aux matchs habituels de Valenciennes et toutes les personnes dans des voitures ou dans des autocars qui portaient les couleurs marseillaises ont été bloquées au péage à 25 km de Valenciennes, pour être fouillées et escortées vers le stade, pour éviter tout problème et affrontements entre ultras.