VAHID : «Je sais quoi faire après le Mondial»

VAHID : «Je sais quoi faire après le Mondial»

Le sélectionneur national Vahid Halilhodzic a accordé une longue interview hier à la chaîne de télévision France 24, le driver des Fennecs y est revenu sur la récente qualification de l’EN au Mondial du Brésil mais aussi sur les préparatifs des Verts pour cette compétition, mais ce qui ressort le plus, et le plus significatif de l’interview avec le Bosniaque, c’est quant à la fin Vahid a insinué un probable départ après le Mondial.

Raouraoua nous avait déclaré qu’il attendait la réponse de son coach après lui avoir proposé une prolongation de contrat de 6 mois, mais il paraît que Vahid n’est pas vraiment intéressé par cette idée, il dit même que personne ne peut influencer son choix et qu’il sait d’ores et déjà ce qu’il va faire. «Mon boulot ira jusqu’en Coupe du monde, après on verra. Moi, je sais ce que je vais faire c’est tout, mes décisions ne sont pas influençables, personne ne peut les acheter», a-t-il déclaré.

Avant ça, Vahid avait commencé par parler de son parcours positif à la tête de l’EN en 30 mois de travail. «J’ai une expérience, j’ai fait les mêmes exploits, mais ce dernier est particulier j’ai entamé les démarches pour préparer comme il faut la Coupe du monde, après le tirage au Brésil je suis parti en Algérie, je suis déjà dans le bloc pour préparer le Mondial. On a beaucoup travaillé, c’est une fierté pour moi de voir la joie des Algériens.»

«Entendre parler de qualification pour les 1/8, les 1/4, les 1/2 ou la finale du Mondial m’agace»

Le coach évoque l’aventure ratée de la CAN, et enchaîne avec les commentaires de la rue algérienne après le tirage au sort qui le dérangent à plus d’un titre. «Si on est éliminés, ça ne sera pas une surprise, je n’étais pas déçu après la CAN, moi seul pouvait décider de partir ou de rester, si j’avais vu qu’il n y avait pas espoir d’atteindre notre but et que l’équipe n’en était pas capable, je serais parti.» Il ajoute concernant le tirage : «Tout le monde maintenant se voit aller en finale, de temps en temps j’en rigole, mais ça m’agace aussi, je sais ce que je fais, je suis libre et indépendant, je n’ai aucune pression. Si je veux partir, je m’en irai.»

«On jouera un match en Algérie, un autre à l’extérieur et un 3e au Brésil»

Alors que les échos ayant filtré faisaient état de deux matches amicaux qui se dérouleraient le 31 mai et le 4 juin avant le départ de l’équipe au Brésil, il paraît que le programme risque de changer. Si la rencontre contre la Slovénie est confirmée en Algérie, les Verts disputeraient les deux autres à l’extérieur. «On cherche les équipes qu’on va jouer, il y aura 2 matches de préparation après le stage de Sidi Moussa, en tout, un match en Algérie et un autre à l’extérieur  on ne sait pas où et normalement le 3e est prévu au Brésil. On n’a pas encore le calendrier de nos joueurs, certains terminent début mai, certains fin mai, le grand problème de l’équipe c’est le manque de compétition, certains joueurs ne jouent pas, ils ne seront pas compétitifs, et on ne sait pas comment ils vont être au Brésil, en tout cas quand ils termineront leurs championnats respectifs, ceux qui ont eu assez de temps de jeu auront à peu près 5 jours de repos, les autres peut-être 2-3 seulement, je ne suis pas obligé de donner plus de 5 jours, en tout cas rien n’est encore réglé.» Et de confirmer les contacts avec le Japon. «Pour la Belgique, on a eu des contacts avec le Portugal et l’Allemagne, pour la Corée du Sud on est en contact avec la Fédération japonaise de football,  en somme on est en train de chercher des adversaires qui correspondent au jeu développé par nos prochains adversaires.»

«Je suis dans l’embarras pour préparer le Mondial, on a 3 ou 4 joueurs blessés gravement»

Vahid reparle des difficultés qu’il risque de rencontrer avant la préparation du Mondial. «Les gens pensent qu’ils sont qualifiés, 2e ,3e tour, à ceux-là je dis, vous avez regardé la Corée du Sud ? Alors qu’ils ne les ont jamais vu, ils disent déjà qu’on va les gagner, et ça m’agace, je ne tomberai pas dans le même piège qu’à la CAN. Pour le Mondial, je continuerai mon travail, après ce qui va se passer on verra.

3 joueurs sont blessés gravement.

Pas facile de remplacer des joueurs comme Bougherra et Belkalem, et si certains techniciens peuvent assurer la qualification de l’équipe au 2e et au 3e tour, voire à la finale qu’ils viennent prendre ma place, ma vérité dérange, mais je ne peux rien promettre.»

«Un retour de Ziani, Belhadj… peut créer un malaise»

Le retour des anciens, la rue en parle avec insistance, mais pour Vahid le dossier est clos, il sait qu’un retour avant le Mondial risque de créer un malaise. « C’est un peu compliqué, c’est leur décision de partir, j’aime bien le fait qu’ils souhaitent revenir, mais ça sera plus difficile et compliqué, ça peut créer un malaise, les gens vont se demander pourquoi ils ont refusé de revenir au départ et maintenant ils ne sont pas contre, ça peut provoquer une réaction négative, mais j’aime bien Nadir et Matmour, ce dernier appelle souvent mes collaborateurs et demande de nos nouvelle, il est respectueux.» Et d’ajouter : «L’EN n’appartient pas aux joueurs, il faut la mériter, pas seulement sportivement, mais aussi humainement, il ne faut pas bafouer comme l’ont fait les Bleus. Karim Ziani a beaucoup donné à l’EN, je lui ai expliqué qu’il y a des joueurs qui sont arrivés et auxquels il fallait donner une chance comme Feghouli, je reconnais qu’il n’a jamais dit un mauvais mot sur l’EN, contrairement à certains qui ont exprimé leur amertume. Quand je suis venu dans cette équipe, tout était déboussolé, je devais aérer, pour changer les esprits, je pense que j’ai fait le diagnostic déterminant, et la qualification au Mondial prouve que j’ai fait le bon choix, je ne pense pas m’être trompé.»

«J’ai demandé à Tasfaout d’être mon adjoint, il a demandé un temps de réflexion»

Récemment, une info a circulé dans la presse, faisant état de l’installation de Tasfaout comme adjoint, Vahid explique ce choix : «Pour préparer le Mondial, j’ai besoin d’un encadrement qui me donnera un coup de main, mon choix est fait, je n’ai dit à personne je ne sais pas comme  c’est sorti, j’ai dit ça à personnes, j’ai discuté avec lui, car il est avec moi, il passe beaucoup de temps, j’ai vu ses réflexions, j’ai vu que sa vision est bonne comme ancien joueur et ancien buteur, je lui ai demandé de me rejoindre, il m’a demandé un temps de réflexion en me disant qu’il allait voir avec le président,  j’espère qu’il va nous rejoindre, on aurait voulu avoir un entraîneur français, mais personne ne veut  travailler seulement pour la Coupe du monde et ils veulent de longs contrats et ça coûte très cher.»

«Je ne parlerai plus de la FIFA et de la CAF, mais je reste un homme libre et la sanction ne représente rien pour moi»

Récemment, Vahid a écopé d’une sanction financière de la part de la FIFA. La cause est toute simple : le Bosnien avait critiqué les instances de Blatter et de Hayatou, les accusant de corruption suite au scandale de l’arbitre du match aller à Ouaga, il rouvre ce dossier pour en parler : «Je n’en parlerai plus, sinon, on va me sanctionner toute ma vie, je suis libre et indépendant, je n’ai rien dit qui peut nuire à ma carrière, quand je vois la corruption, le dopage. Moi, dans mon CV, il n’y a pas une tâche noire, mais je ne parlerai pas trop, car si je parle d’arbitrage africain et tout ça… Je me suis fait virer à cause d’une faute d’arbitrage (but de l’EN contre la Côte d’Ivoire en 2010) quand j’ai envie de dire quelque chose, je le dis, car la sanction ne représente rien pour moi.»

«J’ai découvert Slimani tout seul»

Vahid a toujours critiqué le travail de certains de ses adjoints, il leur reprochait leur manque de sérieux et l’histoire de la sélection de Slimani en est la preuve : «Lui, je l’ai découvert moi-même, personne ne me l’a proposé, je me déplaçais pour voir les matches, je me suis renseigné, il a ensuite fait plusieurs stages avec moi, après la CAN, il était le plus critiqué, car les supporters pensaient qu’on avait Ronaldo, Falcao ou Ibrahimovic alors qu’Islam ne jouait qu’au CRB, il s’entraînait de temps en temps, mais pas souvent.» Vahid a aussi rappelé une nouvelle fois que le Mali et le Burkina Faso étaient supérieurs à l’EN : «Ces deux équipes sont meilleures que nous, mais c’est nous qui sommes qualifiés.»

«Les Algériens sont comme les Chinois, ils sont partout»

Vahid aurait demandé la nationalité algérienne au Premier ministre récemment, l’info a fait le tour du pays, Vahid par contre ne veut pas en parler, il explique : «La nationalité, c’est venu en pleine discussion, c’était une blague. Maintenant, je n’ai pas envie d’en parler, c’est des choses sérieuses, je sais l’attachement des Algériens à leur patrie, comme les Chinois, les Algériens sont partout, ils me remercient là où je passe, car ils sont conscients que ce que j’ai fait est un exploit, jamais je n’ai été insulté.»

«Des fois, je ne suis pas d’accord avec Raouraoua car je ne suis pas un entraîneur mouton»

Le coach regrette toujours les attaques dont il a été victime avant le match du Burkina-Faso, il parle des difficultés qu’il a avec certains personnes, y compris Raouraoua, avec lequel il n’est pas tout le temps d’accord : «Avec quelques articles avant le Burkina, il y a eu une campagne de déstabilisation ; avec moi, le chantage ne marche pas, je sais ce que je fais, et même avec mon président, des fois on n’est pas d’accord, parce que je ne suis pas un entraîneur mouton.»

«J’ai contribué au développement du football en Algérie»

L’ancien coach du PSG se félicite d’avoir aidé l’Algérie à se doter d’un centre comme le CTN. Il révèle qu’il était derrière la structuration de ce dernier qui va rendre d’énormes services au football algérien à l’avenir : «La FAF a construit un siège, c’est bien mais ma plus grosse satisfaction c’est le CTN, c’est un bijou, j’ai contribué à son développement, je leur ai dit ce qu’il fallait faire, toutes les sélections font leur préparation là-bas désormais, même les femmes, j’ai demandé à Raouraoua pour que les gens ne puissent plus filmer la bas, j’insiste sur la propreté, je ne suis pas seulement sélectionneur, j ai contribué au développement du football en Algérie, je ne suis pas venu prendre des médailles, mais pour aller à la CAN puis atteindre le mondial, et plus si possible, et donc quand je vois une campagne de déstabilisation qui me vise,  je me dis que c’est honteux, la jalousie est partout», a-t-il conclu.

S. M. A.