Le coach national, Vahid Halilhodzic, a animé hier matin au stade Mustapha- Tchaker de Blida, une conférence de presse, juste après la séance d’entraînement avec le groupe de joueurs locaux, qui s’est tenue sur le beau terrain réplique de la même enceinte.
Comme de coutume, le Bosnien a d’entrée répondu aux différentes questions des médias présents, en rapport avec l’actua-lité de l’Equipe nationale, notamment en perspec- tive du prochain match officiel des Verts en Gambie face à la sélection de ce pays. Il s’est dit tout d’abord très occupé par la préparation en tout point de vue de ce rendez-vous important entrant dans le cadre des éliminatoires de la CAN 2013. Il dira à ce propos non sans avoir affiché une certai-ne inquiétude et appréhension par rapport à la forme actuelle des joueurs de la sélection : «Je fais le maximum afin de constituer un groupe solide, avec des joueurs qui répondent à ma vision des choses, selon ce qui est disponible. Je réfléchis tout le temps à la meilleure manière d’avoir une équipe capable d’aller chercher la victoire à Banjul, même si j’avoue que ça ne sera pas du tout une mince affaire, surtout que l’Algérie n’a jamais gagné là-bas. Je ratisse large, je veux faire le meil-leur choix possible. J’ai des critères de choix car, contre la Gambie, ça sera un match costaud où l’engagement physique sera de mise. Il me faut de vrais guerriers, des joueurs pleinement enga-gés, déterminés, motivés, audacieux, disciplinés sur et en dehors du terrain».
«J’ai des inquiétudes par rapport à l’état physique des joueurs»
Halilhodzic poursuit son intervention en affirmant: «J’ai des inquiétudes par rapport à l’état physique des joueurs où je constate des défail-lances sérieuses. Si je me réfère à ce que j’ai vu, aucun joueur n’est à 100% de ses moyens physi-ques, qu’il s’agisse des locaux ou de ceux qui évo- luent à l’étranger. Le haut niveau exige une con-dition physique infaillible et au top, sans quoi, rien n’est vraiment possible, comme on le souhaite. Les joueurs ne travaillent pas assez à l’entraî-nement, c’est un constat. Je ne cesse de leur de- mander de redoubler d’efforts afin d’améliorer leur condition physique, d’autant plus que ma conception du jeu sur le plan tactique, exige une condition de préparation physique irréprochable. Mon schéma tactique demande un double rôle à chaque poste : offensif et défensif. C’est pour ça que les joueurs doivent être prêts sur le plan phy-sique. Je veux aussi que l’EN ait une identité sur le plan du jeu et donc sur l’aspect technico-tactique.
Malheureusement, je n’ai pas assez de temps afin de pouvoir le faire au niveau de la sélection. Il faut que les joueurs bossent davantage à l’entraîne-ment avec leurs clubs. Mon intention n’est pas de critiquer le travail qui se fait à ce niveau-là, mais je dois dire la vérité. Peut-être que le volume d’entraînement au niveau des clubs, notamment en Algérie, suffit pour le championnat algérien, mais ce n’est certainement pas le cas pour le foot-ball de haut niveau, particulièrement aussi pour les matches internationaux». Pour lui, le niveau de préparation des internationaux qui évoluent en Algérie est loin de répondre aux exigences du haut niveau. Il s’est dit pas satisfait du tout à ce propos, indiquant qu’il a apporté quelques retouches à son programme d’entraînement initial lors du stage qui vient de se dérouler en raison de l’impos-sibilité pour les joueurs de pouvoir l’effectuer en raison de leur manque de condition physique !
«Le joueur local qui apportera un plus sera retenu»
Concernant, les chances des joueurs locaux de pouvoir décrocher des places en sélection pour les échéances à venir, il devait déclarer : «Je leur ai parlé et leur ai expliqué ce que j’attends d’eux. Celui qui peut apporter un plus sera retenu, c’est clair». Ensuite, revenant sur le match qui attend les Fennecs contre la Gambie, il avouera: «Le problème, c’est qu’on n’aura pas beaucoup de temps pour le préparer. On se verra un dimanche pour décoller le lundi vers la Gambie, où on aura qu’une seule séance d’entraînement sur place. Nous avons des joueurs blessés ou qui relèvent de blessures, d’autres qui viennent de changer de club, alors que certains ne jouent pas souvent au sein de leurs équipes, en plus de la défaillance physique dont je viens de vous faire part. Je suis en train de mettre le paquet pour trouver des solutions afin qu’on puisse avoir une équipe en mesure d’aller chercher la victoire en Gambie, malgré tous ces aléas ».
Il poursuivra son allocution en réponse à une question d’un confrère: «En quatre ans, l’Algérie n’a réussi à inscrire que 3 buts à l’extérieur en 12 matches joués, avec une seule victoire en 20 matches hors du pays. Ce qui statistiquement montre que l’EN a cette mauvaise habitude de jouer en déplacement non pas pour gagner mais pour ne pas perdre. Je veux et je ferai en sorte de changer cette philosophie de penser. Je veux une équipe conquérante et qui va au charbon en dé-placement, en croyant fermement en ses chances de victoire. Je veux et j’espère que le match face à la Gambie sera celui du déclic pour l’équipe d’Algérie et celui d’un vrai nouveau départ, com-me un match référence. Une victoire là-bas cons- tituera ledit déclic à mes yeux. On doit oser et avoir confiance en jouant l’offensive. Il faut que l’EN se libère».
«Je prendrai les joueurs qui me seront utiles pour un match à l’extérieur »
Le sélectionneur national a fait savoir qu’il allait tout mettre en œuvre pour que les choses bougent. Si tel ne devait pas être le cas, et qu’il se rende compte qu’il ne pourra améliorer les choses, il évoquera son départ de l’EN auprès du président de la FAF. Il a fait savoir qu’aucun joueur n’a sa place d’avance en EN et qu’il faudra s’attendre à des surprises pour ce qui est de l’effectif qu’il choisira pour le déplacement en Gambie. «Je compte essayer quelque chose, mais je sais que ce n’est pas gagné d’avance, ça va être compliqué. Ça sera compliqué de composer la liste des 23 pour toutes les raisons évoquées, mais je prendrai les joueurs qui me seront utiles pour un match à jouer à l’extérieur, avec la nature de ce genre de rencontres en Afrique», avouera-t-il. Par ailleurs, Halilhodzic s’est dit ravi pour Mesbah qui a rejoint un grand club, le Milan AC, pour Yahia, qui vient d’opter pour le club allemand de Kai-serslautern, et pour Feghouli, qui a pris du muscle ces derniers mois, alors que pour Boudebouz, il dira qu’il ne fait pas de bons matchs en ce mo-ment, et il le lui a dit, afin qu’il se ressaisisse. Cela pourrait laisser penser qu’il ne comptera pas sur lui face aux Gambiens. Il a fait savoir qu’il pren-drait les meilleurs joueurs pour jouer à l’extérieur.
Pour Chaouchi, il dira qu’il s’est très bien com-porté, qu’il a bien travaillé et que c’est un bon gardien, mais qu’il ne l’a pu vu encore à l’œuvre dans un match où il doit être vraiment sollicité pour qu’il puisse le juger.
Contre la JSK, par exemple, il n’a eu à faire que deux arrêts ordinaires et aucune intervention digne de ce nom car non inquiété par l’attaque kabyle. Mais on verra bien pour lui. Il a évoqué ces joueurs en réponse à des questions des journalistes présents qui l’ont sollicité à ce propos. Pour terminer, on ne peut ne pas relater la déception dont il a fait part, au sujet des commentaires qui ont suivi sa présence au Maroc avec les U23, et a affirmé avoir été choqué par les déclarations de l’ex-coach des U23, Azzedine Aït-Djoudi, sans le citer. «Je suis parti au Maroc les aider. J’ai fait deux entraînements, j’ai assisté aux matches en tant que supporter.
Après, on m’accuse d’avoir mis la pression sur l’équipe, et je ne sais quoi encore. C’est vraiment navrant. J’ai été abasourdi par le comportement de certains joueurs remplaçants qui par exemple ont quitté le banc dès le 3e but des Marocains. Jamais je ne pourrais admettre un tel comportement !».
Mohamed-Amine Azzouz
La gazette
Gerets énervé.
A un journaliste qui lui demandait ses impressions sur la rencontre entre le Gabon et le Niger, ses futurs adversaires, qui jouaient juste avant le Maroc lundi, le sélectionneur belge du Maroc a répondu: «Un officiel m’a chassé. Apparemment, il y a des règles qui disent qu’un entraîneur ne peut pas regarder le match du tunnel. Donc je n’ai pas pu voir».
Gerets énervé (bis).
A un autre journaliste qui mettait en question ses choix tactiques et notamment la titularisation de Marouane Chamakh, Gerets a répon- du, cinglant: «Vous pouvez poser votre candidature à mon poste et moi je pourrais faire journaliste et poser des questions encore plus bêtes».
Amissa Bongo.
L’Amissa Bongo, course cycliste d’avant-saison au Gabon, réunissant des coureurs européens et africains et qui se déroule traditionnellement en janvier, a été décalée au mois d’avril en raison de la CAN. Ses organisateurs étaient néanmoins présents à la CAN.
Surprises.
Après les victoires inattendues de la Zambie sur le Sénégal (2-1) et de la Tunisie sur le Maroc (2-1), l’attaquant du Ghana Asamoah Gyan s’attend à d’autres surprises lors de la CAN-2012. «J’ai déjà prédit qu’il y aurait beaucoup de surprises durant cette compétition, et nous en avons déjà vu quelques-unes. Il y en aura d’autres», a déclaré le joueur prêté aux Emirats arabes unis par Sunderland (1re div. anglaise). Le Ghana, quadruple vainqueur de l’épreuve et finaliste de la dernière édition en 2010, est l’un des favoris de cette Coupe d’Afri-que très ouverte en l’absence de plusieurs ténors (Egypte, Cameroun, Nigeria, Algérie, Afrique du Sud).
Ambiance.
Fini, le silence de la jungle : le Sénégal a reçu la visite d’une cinquantaine de supporteurs aux couleurs nationales et munis de colifichets et autres statues de lion, à l’entraînement de mardi, veille du match contre la Guinée équatoriale. La musique et les chants des supporteurs des Lions de la Teranga se sont mêlés au bruit des perceuses des ouvriers travaillant dans la construction du petit stade d’Alep, encore inachevé.