Dans l’optique de la rencontre Algérie – Centrafrique, prévue dimanche à Alger et comptant pour la 6ème et dernière journée du groupe D des éliminatoires de la CAN Orange 2012, le sélectionneur des Verts, Vahid Halilhodzic s’est exprimé ce mardi en conférence de presse. Le Bosnien en a profité pour expliquer sa méthode de travail et ses attentes sur le plan du jeu. Enseignements.
Si son avenir s’assombrit à la tête des Fennecs, Vahid Halilhodzic pourra sans aucun doute se lancer dans l’écriture d’un livre intitulé « Le football pour les nuls ». Ce matin à Alger, en conférence de presse, le Bosnien s’est transformé en véritable maître de conférence avec tableau noir à l’appui, pour expliquer aux journalistes présents ce qui n’allait pas dans le jeu des Fennecs. Des vérités bonnes à dire et qui changent des discours démagogiques qui ont jalonné le football algérien lors des vingt dernières années. Un discours franc et argumenté sur les carences endémiques du football algérien et sur la manière de résoudre l’équation des Verts à court terme.
Au banc des accusés, les starlettes du Championnat local. «J’ai fait le tour des stades pendant un mois pour voir un peu le niveau. Malheureusement je n’ai pas vu grand chose. La pâte et le talent est la, mais ça manque de travail. Quand je vois un joueur avoir des crampes après 50 minutes seulement. Les gens se plaignent que je prenne des joueurs du Qatar. Mais le niveau est meilleur au Qatar qu’en Algerie», relaye la page de l’équipe nationale d’Algérie sur Facebook. Derrière ça, bon courage pour nous expliquer que l’avenir de la sélection se trouve en Algérie. En gros, une pierre dans le jardin de Madjer et consorts, qui nous expliquent continuellement que les « locaux » sont sous-utilisés.
Loin des embrouilles de paroisses et de l’esprit « clubard » qui pourrissent le football local, Vahid Halilhodzic n’a pas été épaté. Si Metref ou Tedjar sont davantage là pour compléter la liste, un joueur lui a pourtant tapé dans l’œil : « Djabou, je veux l’aider a augmenter son volume de jeu. Je veux qu’il s’impose en tant que meneur de jeu et qu’il change sa mentalité », explique l’ancien entraîneur du Paris-SG. Timide, le joueur offensif de l’ES Sétif se voit là donner une chance de s’exprimer. Ziani, Boudebouz et Meghni non retenus, il pourrait se voir confier le jeu des Fennecs face à la République centrafricaine ou alors être mis sur un côté, si c’est Kadir qui est retenu pour être à la baguette.

« Ziani au prochain match ? On verra s’il est bon »
A ce poste, la symphonie pourrait bien avoir touché à sa fin pour Karim Ziani. L’ancien Marseillais est passé du statut de capitaine face à la Tanzanie à joueur faisant partie d’une liste de 40 sélectionnables. Difficile de croire que le staff compte toujours sur lui ; encore plus difficile de croire que le joueur n’a pas été retenu pour une blessure à la cuisse. Surtout quand le meneur de jeu aux 60 sélections dit lui-même qu’il n’est pas blessé. « Karim fait partie d’une liste de 40 joueurs sélectionnables. Au moment où j’ai fait ma liste, il avait une déchirure à la cuisse, aujourd’hui il s’est rétabli et c’est tant mieux. J’ai dit que d’ici décembre je ferais des tests. En Tanzanie il a fait un match correct, aujourd’hui j’ai fait le choix de donner leur chance à d’autres joueurs. Sera t-il là au prochain match? On verra s’il est bon. Je sais qu’il est mécontent et c’est normal. »
Beaucoup d’interrogations pour un joueur majeur lors des huit dernières années, mais qui en réalité ne correspond pas à la philosophie de jeu que le Bosnien veut imposer au sein de la sélection. Le Barca fait des émules, ce n’est pas une nouveauté. Le ticket Vahid-Kourichi veut une équipe qui joue sur ses qualités et celles du football algérien : vitesse, malice et altruisme. Un peu la recette du succès de l’ogre catalan, mais à défaut d’un Messi dans l’effectif, les joueurs algériens devront lâcher le ballon le plus vite possible. « Barcelone a l’habitude de faire 700 passes en un match, Lorient qui est une équipe très offensive en fait 600. Lors de notre dernier match, nous en avons fait 400, c est notre meilleur match. Surtout dans les passes en avant et dans les 30 derniers mètres », explique le professeur Vahid.
Ces signes d’encouragements, il va falloir concrétiser en but face à la République centrafricaine, qui n’a pas dit son dernier mot pour la qualification. Un dernier match de ces éliminatoires à la CAN 2012 en forme de fin de cycle, et qui doit s’accompagner d’une bonne prestation. Les joueurs présents le savent pertinemment car quasiment aucun n’est assuré d’être naturellement convoqué pour la double confrontation du mois de novembre face à la Tunisie et au Cameroun. Des nouveaux éléments arriveront alors et les Fennecs basculeront pleinement dans une nouvelle ère. L’ère Halilhodzic…
Nabil Djellit (Rédaction Football365/FootSud)