Des combats entre déserteurs et l’armée régulière ont pour la première fois eu lieu à proximité de la capitale syrienne Damas, les affrontements violents depuis une semaine ont poussé la Ligue arabe à suspendre, samedi, sa mission d’observation, entamée le 26 décembre.
Dans l’ensemble du pays, le bilan des violences a été particulièrement lourd dimanche avec 64 morts dont 20 civils et 35 membres des forces gouvernementales, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
« Dans la province d’Idleb, des soldats déserteurs ont mis le feu à un transport de troupes tuant au moins quatre soldats », indique l’Observatoire, signalant que « cinq autres membres des forces de sécurité ont péri dans des affrontements près de la ville de Zabadani (région de Damas) et dans une embuscade près de Saraqeb (province d’Idleb) tendue par les soldats dissidents ». L’OSDH a fait état de 12 personnes tuées dans la province de Homs et la région de Hama, cinq dans la province d’Idleb (nord-ouest) et deux dans la ville de Jassem, province de Deraa. Toujours selon l’OSDH, « six personnes ont été tuées lors d’opérations militaires et affrontements dans la région de Damas, alors qu’une personne est tombée sous les tirs visant des funérailles dans le quartier de Jouber dans la capitale ».
Hier, dans la province de Homs dans le centre de la Syrie, un groupe terroriste armé a visé dans une opération de sabotage un gazoduc entre Homs et Banias, près de la ville de Tal Kalakh », a fait savoir l’agence officielle Sana.
Selon un bilan divulgué par des sources officielles et de l’opposition syriennes, les violences ont fait plus de 200 morts entre civils et militaires, depuis mardi dernier,
Réunion dimanche au Caire des ministres arabes des AE
Sur le plan diplomatique, les ministres arabes des Affaires étrangères ont décidé de se réunir le 5 février au Caire, pour examiner l’avenir de la mission d’observateurs de la Ligue en Syrie suspendue et prendre la décision de la « renforcer ou de la retirer », selon le secrétaire général adjoint de l’organisation panarabe, M. Ahmed ben Helli. Cette réunion sera consacrée, également, au rapport qui sera présenté par le président du Conseil ministériel arabe, le chef de la diplomatie qatarie cheikh Hamad Ben Jassim Ben Jabar Al-Thani, et le secrétaire général de la Ligue Arabe Nabil el-Arabi sur leurs discussions avec les Etats membres au Conseil de sécurité. La Russie, qui a fait savoir vendredi, qu’elle ne soutiendrait aucune résolution exigeant le départ du président Bachar al-Assad, a rejeté un nouveau projet de résolution sur la Syrie soumis par des pays arabes et européens au Conseil de sécurité de l’ONU.
Au regard de Moscou, ce texte ne peut constituer une « base d’accord » pour une sortie de la crise syrienne. Le texte élaboré par la France, la Grande Bretagne et l’Allemagne (en approbation de pays arabes), reprend les grandes lignes du plan annoncé le week-end dernier par la Ligue arabe pour régler la crise en Syrie et prévoit notamment un transfert du pouvoir du président Al-Assad à son vice-président suivi d’élections, un point également contesté par Moscou. Pour leur part, les autorités syriennes ont dit « regretter » la suspension de la mission des observateurs arabes, estimant qu’elle visait à « augmenter les pressions en vue d’une intervention étrangères dans les affaires syriennes ». Le ministre syrien de l’Intérieur, Mohammad Ibrahim al-Chaar, a, de son côté, assuré samedi que les forces de sécurité « sont déterminées à aller de l’avant pour « rétablir l’ordre et la sécurité » dans le pays et à « nettoyer » le territoire des « hors-la-loi ». Déplorant l’escalade de la crise qui fait « chaque jour des dizaines de victimes parmi les civils », l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a, par la voix de son secrétaire général, M. Ekmeleddin Ihsanoglu, exprimé le soutien de son institution au plan de la Ligue arabe visant à sortir la Syrie de la crise qui la secoue depuis le printemps dernier.
L’OCI soutient le plan arabe de sortie de crise
Le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) a exprimé, hier, le soutien de son institution au plan de la Ligue arabe visant à sortir la Syrie de la crise qui la secoue depuis 10 mois. M. Ekmeleddin Ihsanoglu a, dans une déclaration à la presse, invité le Conseil de sécurité de l’ONU à « assumer sa responsabilité en assurant la protection des civils et à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à l’effusion de sang en Syrie ».
Il a assuré que l’OCI « soutient » le plan arabe de sortie de crise en Syrie et le recours du groupe arabe au Conseil de sécurité pour obtenir son appui à ce plan. Déplorant l’escalade la crise qui fait « chaque jour des dizaines de victimes parmi les civils » en Syrie, M. Ihsanoglu a estimé que « cela est inacceptable ». « On ne peut plus continuer à se taire », a-t-il dit.